Les responsables formation ont de quoi s'arracher les cheveux… Ils se battent pour délivrer le meilleur e-learning possible au sein de portails de formation dont le design et l'administration requièrent toute leur attention, pour respecter les délais imposés par les opérationnels qui peinent à exprimer clairement leurs besoins… Tout cela coûte cher, en temps, en énergie, en espèces sonnantes et trébuchantes (en particulier quand la réalisation des contenus est sous-traitée à une agence extérieure) ; pour quel résultat ?
Difficile de répondre à cette question, car le lien manque souvent encore entre ces investissements formation d'une part et leur impact sur le business d'autre part. Alors on en est fréquemment réduit à examiner les statistiques émanant de la plateforme LMS… Pas toujours fameuses. D'autant que l'effet de curiosité du e-learning a cessé de jouer depuis des années, la plupart des salariés français ayant été en contact avec ce qu'on peut aujourd'hui difficilement qualifier de nouvelle approche de formation. D'ailleurs on entend de moins en moins parler de taux de connexion ou, a fortiori, de complétion, sauf quand les tenants du e-learning traditionnel veulent se prémunir contre les MOOC rarement en effet terminés par leurs participants.
Ce que les responsables formation pressentent tout de même : les apprenants rechignent à "acheter" (le "buy-in" anglo-saxon) leurs offres de contenus et de services e-learning. Du coup il faut changer de nom : Digital Learning fera l'affaire, surtout s'il embarque une vision 2.0 de la formation (sociale, mobile, agile, etc.). Est-on plus avancé ? Oui, sans aucun doute, car ces nouvelles offres sont nettement plus adaptées aux attentes des salariés. Non, car la question reste de l'engagement de ceux-ci dans leur formation. Une question à multiples résonnances : portail, contenus, design, mobilisation des managers de terrain, support des équipes formation, marketing de la formation, conduite du changement…
Conduite du changement, engagement : les deux s'articulent étroitement. On peut considérer que le second est l'objectif essentiel de la première : tout stratégie de conduite du changement vise, dans le champ du Digital Learning, à maximiser l'engagement des salariés dans leur formation. C'est finalement l'objectif que les responsables formation-RH ont tout intérêt à garder à l'esprit, pour polariser leur plan d'action dans tous les domaines de leur stratégie (offre, production, diffusion, marketing).
C'est ce que nous disent implicitement ou non les entreprises - 360Learning, KPMG, mySkillFactory, Orange, XPERTEAM qui contribuent au nouveau Dossier de e-learning Letter : "Engager les salariés et l'entreprise dans le Digital Learning".
Bonne lecture !
Michel Diaz
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