Le périmètre fonctionnel des "Learning Management Systems" n'est plus seulement ce qu'il était… A savoir, pour simplifier, la diffusion automatisée et instantanée de contenus e-learning vers des milliers d'apprenants géographiquement dispersés (qui pourront se former à leur bureau ou à leur domicile à leur rythme), le "tracking" (temps de formation, statut du cours, résultats obtenus) et le reporting.
Outil pour les formateurs, les LMS ont progressivement pris en compte des demandes "naturelles" : la construction de parcours de formation constitués de plusieurs modules e-learning, dans un assemblage tirant parti des normes d'interopérabilité (Scorm 2004 en particulier), voire l'intégration native d'un outil auteur facilitant la création et le déploiement des contenus sur la plateforme, sans changer d'environnement d'exploitation…
Déjà passées en revue dans les précédentes éditions du Benchmark LMS Féfaur, ces fonctionnalités de base figurent bien sûr dans l'édition juin 2013 qui sortira dans quelques jours, et l'on ne manque pas de relever qu'elles se sont souvent améliorées - convivialité, automatisation des processus… Le benchmark reflète aussi les grandes évolutions en cours. Celles, notamment, qui prolongent la pratique des formateurs : les plateformes gèrent aujourd'hui le présentiel devenu modalité de formation parmi d'autres au sein des dispositifs blended learning. Prise en compte aussi des classes virtuelles, et du rêve que font la plupart des formateurs de prolonger les échanges avec les apprenants dans le cadre des nouveaux espaces collaboratifs et autres réseaux sociaux d'apprentissage dont les LMS fournissent le support.
Une autre évolution - la plus bruyante - a transformé les principaux LMS en LTMS : Learning and Talent Management System… Les solutions de gestion intégrée de la formation et des talents ont le vent en poupe. D'abord, parce qu'elles répondent à un vrai besoin d'articuler les activités de formation avec les principaux processus RH, à commencer par la gestion de la performance et des plans de développement individuels. Cette tendance s'appuie aussi sur la primauté donnée au "talent" et à la compréhension qu'un apprenant n'est jamais qu'un salarié en train d'apprendre ! L'irruption sur ce marché d'acteurs globaux comme SAP et Oracle, avec les acquisitions de SuccessFactors et Taleo, imités voici un mois par Infor HCM qui a mis la main sur Certpoint, un des derniers indépendants de taille conséquente, a achevé de crédibiliser un "talent management" qui a parcouru bien du chemin depuis la seule gestion du recrutement ou des référentiels de compétences…
C'est cette photographie que le Benchmark LMS Féfaur propose. Celle d'un paysage où cohabitent des éditeurs hexagonaux quasi exclusivement dédiés au marché domestique, et quelques grands acteurs, souvent anglo saxons, qui ont vocation à servir des entreprises globales. Un marché français pesant tout juste quelques dizaines de millions d'euros, mais dont le potentiel attise toutes les convoitises.
Quant aux contraintes réglementaires et au particularisme de la formation "à la française" - obligations déclaratives attachées aux nombreux dispositifs (plan de formation, DIF, etc.), gestion du budget formation… -, elles sont de plus en plus souvent prises en compte par les éditeurs anglo-saxons… Une souplesse qu'on peut saluer !
Finalement : de quoi servir des clients de toute taille et de tout secteur d'activité, dans un vaste champ de problématiques liées à la formation.
Aude Dellacherie
|