On n’a pas attendu jusqu’à ce jour pour apprendre avec et par les autres autres… L'apprentissage social existe depuis l’origine de l'humanité ; c'est en fait notre façon naturelle d'apprendre. Internet permet de développer considérablement ces opportunités d’apprentissages sociaux, par le partage des expériences, des réflexions, bien au-delà des limites organisationnelles et géographiques, instantanément et gratuitement.
On ne s’étonnera guère du consensus dont les réseaux sociaux dont l'objet dans le cadre de la formation professionnelle, initiale ou continue : les apprentissage ne se limitent plus aux salles de classe, ni même au format "cours" en ligne ou présentiel.
Les plateformes LMS ont su s'adapter à cette évolution… Une nouvelle preuve en est donnée dans le « Buyers Guide » du cabinet Bersin : la dépense mondiale en LMS est attendue en forte croissance à 1,9 milliard de dollars en 2014. On est loin de l'époque - il y a 10 ans - où celles-ci se contentaient de « dispenser et faire le suivi »…
L’ampleur du social
Les apprentissages sociaux sont aujourd’hui supportés par un grand nombre d’outils. Les réseaux sociaux, bien sûr, les plateformes de blogging et de micro-blogging, de wikis, ainsi que les outils permettant de créer et diffuser des contenus directement générés par les utilisateurs - documents, vidéos, présentations… Autant d’outils qui peuvent inclure des fonctions de partage et de notation des contenus proposés.
Ces apprentissages concurrencent les cours traditionnels dans un grand nombre de cas… Par exemple, le partage de recommandations basées sur l’expérience, via une conversation informelle ou la création de documents de référence. La possibilité d’identifier un expert et de l’interroger sur une question spécifique est souvent préférable à un cours traitant du même sujet de façon générale… Surtout quand vous attendez une réponse immédiate.
La formation traditionnelle n’en est pas pour autant amenée à disparaître : le «cours» qui était la modalité pédagogique par défaut devient une modalité parmi d’autres, dont le choix s’imposera selon les besoins et contextes. On sait le présentiel efficace pour transmettre des informations détaillées, par exemple lorsque les salariés doivent se mettre en conformité avec une nouvelle réglementation, ou quand l’acquisition d'une expertise implique l’assimilation d'une quantité importante d'informations inter-dépendantes, par exemple dans l'apprentissage d'une langue étrangère.
Les contenus correspondants ne seront pas nécessairement créés de façon centralisée. Au contraire, ils sont de plus en plus souvent conçus par (ou en collaboration avec) des experts / créateurs de ressources accessibles aux apprenants quand ils en auront besoin, à leur rythme. On parlera plutôt de ressources que de cours ; c'est en elles que réside largement l’avenir de la formation, outillé par des outils sociaux permettant de créer des ressources en abondance : conversations, vidéos, documents, liens, etc.
Le LMS plus nécessaire que jamais
Ces ressources seront accessibles depuis une plateforme unique, sauf à ce que les Département Formation s’épuisent dans la gestion, la maintenance et la mise en cohérence de tous les «objets de formation» sous leur responsabilité.… La plateforme unique répond à cette exigence d'interopérabilité maximale des outils utilisés, pour un support administratif minimal. Aussi il s'agit de donner accès à ces fonctionnalités et ressources depuis n’importe quel terminal mobile. C’est bien parce que les plateformes LMS vont au-delà de la seule diffusion des cours et qu’elles permettent aux apprenants de collaborer et d’accéder à toutes ces ressources créées ou non par eux, aux aides à la performance, depuis un espace unique… que leur marché est en plein croissance !
Il est question ici d’une véritable intégration qui ne se limite pas à l’ajout d’un média social à une formation, après coup, même si cet usage présente un intérêt… Car le cours doit être finalement traité comme n’importe quelle ressource, les apprenants pouvant publier leurs idées, leurs commentaires, mettre en relation experts et ressources.
Un rôle enrichi pour le Département Formation
Ces nouvelles plateformes LMS fournissent le support d’une importante mutation dans la culture de l’entreprise, qui passe d’une formation centralisée (en mode «push») initiée par le Département Formation à un dispositif où l’apprenant est véritablement impliqué (en mode «pull»), initié conjointement par les apprenants et leurs managers. Une nouvelle approche qui permet d’apprendre presque sans en avoir conscience, parce que la motivation vient en grande partie de soi. Avec pour conséquence que les apprenants communiquent davantage entre eux et que les cours sont finalement davantage suivis !
Le Département Formation devient plus stratégique, moins tactique, veillant à présent à ce que les processus, les systèmes et la culture soient alignés dans ce soutien aux apprentissages. Affaire de plateforme intégrée, bien sûr ; affaire surtout de collaboration accrue avec les managers et le business, autour des besoins de performance de l’entreprise. Le dessin commence à apparaître : un Département Formation impliqué dans la consultation et la négociation sur tout ce qui touche à la performance, dans la conservation et l’analyse des données, la gestion communautaire et le soutien aux apprenants… Plus que dans la seule production de contenus ou de cours présentiels.
Les implications de ce nouveau monde d'apprentissage social vont bien au-delà des systèmes qui le soutiennent. Avec la perspective de défis majeurs mais aussi d’avantages certains. Nous pouvons entrevoir dès à présent ce monde où les personnes apprendront naturellement au travail, grâce à des systèmes qui les accompagneront plutôt que de les diriger.
Maria van Vlodrop
CERTPOINT Systems, Directrice générale pour l'Europe
|
