Pour éclairer ces ingénieries, prenons l’exemple d’une entreprise qui dispense annuellement une formation dédiée à la stratégie RSE aux dirigeants de ses filiales européennes. Cette entreprise a consulté Ingenium digital learning pour transformer cette formation (habituellement organisée en un présentiel de cinq jours) en un parcours blended learning réduisant le présentiel de moitié et transformant le reste en Digital Learning. Motif : « c’est plus commode, moins coûteux et on a besoin de se mettre "goût du jour"».
L’ingénierie de formation
À ce stade, la première étape consiste à analyser, pour mieux la comprendre, la demande du client, notamment en réinterrogeant ses motivations : Quel est son public cible ? Quels sont les besoins et les objectifs identifiés ? Quelles sont les contraintes (financières, organisationnelles…) ? Quels sont les avantages pédagogiques recherchés avec cette transformation, pour les formateurs, pour les stagiaires ? Etc.
Plus globalement, l’ingénierie de formation doit mettre en évidence la valeur pédagogique qui sera créée par le blended learning pour confirmer l’intérêt (ou non) d'opérer cette transformation. Si former « à distance » dénoue plusieurs contraintes (l’espace-temps jusque-là imposé est libéré, des possibles se font jour), les objectifs et la pédagogie du présentiel doivent aussi être revus : quel est l'avantage de réunir les participants ? quel est l’impact de la digitalisation sur l’animation du présentiel ? comment intégrer des pédagogies interactives et collaboratives pour dynamiser l’ensemble ?
Cette étape d’ingénierie de formation est capitale pour orienter le projet et en partager la vision ; elle est également un préalable pour l’enrichir et proposer d’autres modalités. Son livrable est le "scénario global de la formation" qui concrétise le parcours de l’apprenant dans le dispositif.
Le parcours blended learning du client ayant été ainsi redessiné en fonction des éléments de contexte, il est désormais prévu que la formation se composera d’un distanciel pendant un mois, intégrant un accompagnement lui-même à distance ainsi que deux jours de regroupement pour conclure le parcours.
L’ingénierie pédagogique
Une fois le projet et le cadre de formation précisés, l’ingénierie pédagogique prend alors le relais. C’est l’étape de la définition des objectifs pédagogiques, des capacités visées, de la scénarisation et de la conception du contenu de formation, du choix des pédagogies employées.
Les objectifs pédagogiques vont permettre d’atteindre les compétences globales visées à l’issue du parcours. Le scénario pédagogique (synopsis) détaille la formation de façon logique et progressive, en séquences ou en modules ; il met en évidence les ressources et les activités les plus adaptées en fonction de la modalité retenue.
L’ingénierie pédagogique prend on compte les caractéristiques du public visé, du sujet de la formation et des contraintes éventuelles. Pourquoi, pour telle séquence, choisir une modalité à distance ? Quelle valeur pédagogique, selon le public ou le sujet traité, sera spécifiquement créée par le distanciel ? S'il s'agit d'un prérequis à la formation, cette ressource distancielle pourrait-elle être proposée en amont aux participants ? Dans cette étape, les temps d’apprentissage (en autonomie ou en groupe, en temps synchrone ou asynchrone, tutorés ou autorégulés…) sont repensés.
La conception du nouveau parcours de formation est bien avancée, la formation peut être implémentée sur la plateforme du client. Elle sera enrichie par un nouveau format pour permettre aux dirigeants, géographiquement éloignés, de se rencontrer dans l’univers virtuel du métavers, avant de pouvoir le faire dans le « monde réel ». Durant le mois de distanciel, le métavers facilitera la création des jalons de partage et de remobilisation des stagiaires.
L’ingénierie tutorale
Il y a encore une étape à ne pas négliger, celle de l’ingénierie tutorale. Car, comme dans toute formation blended learning, la notion de tutorat est essentielle : il s’agit de scénariser rigoureusement l’accompagnement de la formation qui va garantir le maintien de l’engagement dans la formation, le bon déroulé de celle-ci et le suivi des apprenants.
L’ingénierie tutorale vise donc à définir :
- Les acteurs de cet accompagnement : en présentiel, le formateur est « l’homme-orchestre » qui gère souvent tous les aspects pédagogiques ; à distance, il est possible de séparer l’expert contenu, de l’accompagnateur, du tuteur technique, de l’animateur.
- Les moyens de cet accompagnement : synchrone, asynchrone, réactif, proactif… Pour cela, il est nécessaire de rédiger un scénario tutoral, en phase avec le scénario pédagogique de la formation, dimensionné selon les besoins du public cible, la disponibilité du ou des tuteurs, les contraintes économiques de la formation…
- Les outils d’accompagnement et les indicateurs de suivi de la formation.
Le client n’avait pas imaginé que, pour être pertinente, la transformation de sa formation en blended learning devait inclure ces diverses étapes et considérer autant de paramètres. Il constate que cette nouvelle scénarisation, impliquant distanciel, présentiel et métavers comme espace de partage, renforce considérablement l’efficacité de l'ensemble du dispositif.
Depuis la création d’Ingenium digital learning il y a 20 ans, la pédagogie est au cœur de notre activité : elle irrigue les stratégies que nous proposons, la création de contenus, la digitalisation de diplômes, le déploiement de plateformes, bref, l’ensemble nos choix. Quel que soit le projet, nous rentrons toujours par la pédagogie plutôt que par les outils, c’est notre ADN.
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