Des tests de plus en plus poussés, usant de termes très spécifiques au monde de la santé dont Medtronic est un acteur majeur : il nous apparaîtra rapidement que ChatGPT présente bien des avantages pour les praticiens de formation.
Conception et production de contenus
ChatGPT a fait ses preuves dans un grand nombre d’activités attachées à la conception et à la production de contenus de formation : rédaction de jeux de rôle, création de programmes d’onboarding ayant trait à la formation médicale, avantages concurrentiels des solutions Medtronic, génération de quiz. ChatGPT ne livre certes pas un programme clé en main ; mais, en accélérant la création de contenu, l’IA renforce la productivité des producteurs. Pertinence et complétude des contenus sont aussi susceptibles d’amélioration, car cette technologie facilite la génération de divers points de vue qui, associés, débouchent sur une vision holistique d’un problème ou d’une situation.
La traduction des ressources
Par ailleurs, dans une entreprise globale où la fonction formation sert des pays et des cultures variées, ChatGPT se révèle fort douée pour la traduction, comme j’ai pu le constater en m’exerçant à traduire (du français à l’anglais) des passages de mon premier livre : la qualité est au rendez-vous (au moins aussi bonne qu’avec l’outil « deepl »), et l’on peut toujours demander une version alternative si le premier essai ne convainc pas totalement. J’ai également pu vérifier le même niveau de qualité d’une version italienne et espagnole de jeux de rôle liés à la vente. L’opportunité est donc réelle, pour un département Global, d’accélérer la mise à disposition des contenus dans des langues plus abordables pour les publics cibles.
Au-delà de la formation formelle…
Avec ChatGPT, les collaborateurs disposent d’alternatives supplémentaires pour se développer, ou tout simplement pour résoudre un problème au moment où il se présente, l’outil répondant à tout moment à une question contextualisée. Appairée à un avatar transformé en agent conversationnel, ou bien glissée dans une oreillette (confère le film « Her », Spike Jonze), ChatGPT préfigure le monde qui vient rapidement, et dessine l'avenir d’une offre de formation personnalisée en mode pull.
ChatGPT à la rescousse des timides !
L’apprenant « timide » qui hésite à poser une question (par exemple, dans le cadre d’un cours en salle,à propos d’une notion qu’il ne comprend pas), trouve en ChatGPT un formidable allié : l’IA conversationnelle pose la question à sa place, évitant ainsi à l’apprenant le risque d’être jugé par ses pairs ; elle pourra aussi varier les angles d’explication, pour sortir l’apprenant de la situation d’échec où il se trouve, et remettre sa formation sur les bons rails.
Quid de l’IA dans la stratégie L&D ?
Le test reste à faire, mais on peut imaginer qu’une telle IA, dont la performance repose sur l’analyse d’immenses banques de données, digèrera sans difficulté la Data provenant notamment des évaluations de formation formatives ou sommatives, des entretiens de mi-année / fin d’année, et qu’elle en permettra une puissante analyse à même de générer des rapports de présentation, et finalement des recommandations stratégiques pour les départements formation. Là encore, gain de temps, de coût, de pertinence ?
Se prémunir contre des risques réels
Les départements IT et Compliance rechigneront sans doute à intégrer une IA open source, par nature moins contrôlable, dans le système d’information de l’entreprise. À ce jour, les organisations s’en remettent au bon sens des employés (comme pour l’utilisation, par exemple, de Google) : elles ne souhaiteront pas entraver l’utilisation de ces nouvelles technologies ; sans pour autant les valider et les intégrer officiellement, pour éviter d’éventuelles poursuites en cas de comportements inappropriés inspirés par des recommandations d'une IA qui aurait été préalablement « approuvée » par l’organisation !
Autre possibilité : cette technologie d’IA pourrait être embarquée et homologuée dans des solutions déjà commercialisées par des prestataires — solutions dont l’entreprise pourrait alors s’équiper, ou qu’elle pourrait actualiser, sans risque. Nombre de prestataires ou d’éditeurs s’interrogent de longue date sur l’opportunité d’intégrer ces intelligences artificielles, chatGPT ou autre, dans leur plateforme.
On n’oubliera pas, non plus, que ces IA reposent sur l’utilisation de modèles de données qui ne sont pas à l’abri de biais cognitifs, ce qui introduit potentiellement une vraie limite à la valeur des conversations. Par exemple, une traduction correcte sur le plan lexical pourrait se voir reprocher d’ignorer sans le « vouloir » tout un substrat culturel sans lequel elle n’aurait plus de sens.
Science sans conscience…
ChatGPT, Dall-E2, Google, DeepMinshare… Ces technologies peuvent donc rendre d’inestimables services aux départements formation et à leurs clients, pour autant qu’on s’en assure : elles n’ont de sens qu’au service de l’humain. Mais il n’y aurait là rien de bien nouveau pour le vieux mais toujours jeune Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » !
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