Perspectives qu'il est impératif de concilier, car chacune prend sa part dans ce qui fera in fine le succès de toute stratégie digital learning. À la lecture de ces contributions, quelques remarques me sont venues, sous forme de questions (en italiques) dont la liste n'est pas exhaustive, et qui sont autant de problèmes à résoudre par les stratèges de formation…
Christine Sibottier (Inspecteur divisionnaire, École Nationale des Finances Publiques) témoigne sur la façon dont la formation peut s’adapter, quand survient la crise, pour maintenir le service qu’en attendent ses clients internes ; cette capacité d’adaptation s’est notamment exprimée par la généralisation des classes virtuelles, accompagnée par Aptilink, le partenaire français de Blackboard Collaborate.
Comment inscrire durablement et professionnaliser la modalité de classe virtuelle dans les stratégies de formation, alors que la distanciation sociale se prolonge dans la nouvelle organisation du travail hybride ?
Stéphane de Jotemps (Directeur, GoodHabitz France) rappelle l’indispensabilité du digital learning dans toute stratégie de formation moderne qui se fixe de répondre aux besoins des organisations comme aux aspirations des collaborateurs ; il insiste sur le rôle du plaisir dans l'apprentissage.
Quelle place faire au plaisir d’apprendre dans la stratégie de formation ? Dans les thématiques et les contenus, bien sûr, dans les parcours blended learning aussi, dans les modalités d'accès à la formation et les interfaces, etc. ?
Patrick Benammar (Vice-président Learning & Development, groupe Renault) tire un bilan sur la crise que traverse la formation ; il use d’une formule à laquelle on souscrira : « il y a un prix à payer pour une démocratisation de la formation au plus près du terrain et une certitude grandissante : nous sommes de plus en plus nombreux à penser que la formation de demain sera digitale ! ».
Quels sont les composants du prix à payer pour démocratiser la formation ? Que pèse ce prix au regard des avantages qu’offre une stratégie de formation nourrie de digital learning ? Et si le présentiel n’est pas amené à disparaître (c’est l’avis général), comment le resourcer ?
Bruno Fajnzilberg (CEO, LMS Factory) va dans le même sens, en rappelant qu’il y a de bonnes (et de moins bonnes raisons) de digitaliser la formation. Good point ! Parce qu'il ne suffit pas de sauter comme un cabri en clamant « Digitaliser ! Digitaliser ! » pour réussir la transformation numérique de la formation ; au contraire, il faudrait presque oublier un instant la technologie pour prendre le recul qui permettra d'identifier les véritables enjeux.
La question est première : quels sont les enjeux de formation, ceux auxquels il faut se consacrer en priorité, avec quel niveau de couverture ? Le reste, notamment la solution, suit plus facilement.
Didier Bayard (Responsable du développement, Enovation) clôture le dossier avec six cas d’étude qui démontrent que l’organisation n’a pas à choisir entre une plateforme LMS (Learning Management System) et une plateforme LXP (Learning eXperience Platform), mais qu’il lui faudra… les deux ! C’est la conclusion à laquelle beaucoup d’entreprises utilisatrices se rangent.
Où en êtes-vous de SI formation ? Disposez-vous d’une ou plusieurs applications ? Pour rendre quels services ? Quelle place ces applications donnent-elles à la collaboration entre les apprenants ?
Au fond, élaborer une stratégie de formation (a fortiori une stratégie de transformation numérique de la formation), c'est dresser une liste de questions, par ordre de priorité, auxquelles le service formation devra répondre… passionnant exercice collectif.
Bonne lecture !
Michel Diaz
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