L’avenir du Blended Learning, c’est-à-dire d’une composition riche et faisant sens, de diverses modalités de formation, est-il radieux ? Oui, mais… répond Jean-Michel Pauline (directeur général, Babylon.fr). Il y met en effet 3 conditions. La traçabilité d’abord, ne serait-ce que pour s’assurer que les médias numériques ne sont pas consommés à tort et à travers, mais qu’ils répondent à un enjeu pédagogique bien cerné. La pédagogie justement : deuxième condition, qui suppose des compétences d’ingénierie spécifiques : la meilleure solution, c’est encore la réunion d’un binôme expert terrain - expert pédagogique. Enfin il n’est pas indifférent de soigner le design graphique, prolongement naturel du design pédagogique.
Après avoir rappelé que les MOOCs ont relancé le marché un peu sommeillant du e-learning en 2014, Arnaud Blachon (co-fondateur, Rise Up) insiste sur l’importance de concilier deux impératifs : d'une part, la réponse aux attentes des apprenants, qui passe notamment par une expérience utilisateur moderne et fluide, ce qui est au cœur du projet des Learning Experience Platform, et d'autre part, la prise en compte des besoins exprimés par les services formation en matière d’administration et de management de la formation auxquels répondent traditionnellement les plateformes LMS. On assiste à la convergence progressive de ces deux types de plateformes… mais il reste encore des progrès à faire.
Pour Laurent Reich (Learning Practice International Director, L’Oréal), il ne faut plus parler du "Blended Learning" qui s’est initialement forgé comme un assemblage de cours en salle et de modules e-learning, mais de Continuous Learning caractérisé par la multiplicité des modalités de formation que tout collaborateur de L’Oréal peut mobiliser à tout moment pour mettre à jour et développer ses compétences. L’enjeu, c’est celui de la formation pour tous ("Learning for all”) à même de développer l’employabilité, d’accroître la performance au poste de travail, et de faire de L’Oréal la première “Beauty Tech Company” au monde. La plateforme MyLearning.com y contribue, sans supprimer la formation présentielle dont le volume continue de croître… L’Oréal : à l’évidence une organisation apprenante.
On aurait tort d’imaginer que le Blended Learning contient forcément une part de cours en salle… Pour Adrien Souci (Responsable pédagogique, CrossKnowledge), on peut concevoir un Blended Learning 100% en ligne incluant une forte dimension sociale : les contenus de formation délivrés par le portail de formation font l’objet d’interactions qui viennent enrichir le capital de savoirs de l’entreprise. Cette finalité de la technologie Blendedx fait bon ménage avec la possibilité offerte aux collaborateurs de se former ponctuellement juste à temps via les capsules de formation regroupées dans les Learning Channels. Aucune raison, donc, pour que le Blended Learning ne continue de se développer fortement, notamment avec l’irrésistible montée en puissance des classes virtuelles.
Michel Diaz rappelle que les services formation devraient théoriquement développer une double compétence. Celle de choisir les modalités (parmi un nombre sans cesse croissant) les mieux à même de répondre à un besoin de formation - ce qui suppose d’avoir identifié la valeur que chaque type de modalité peut spécifiquement créer. Celle aussi d’assembler ces modalités dans le parcours de formation de façon efficace et optimisée. Les services formation sont à la recherche d'une martingale… existe-t-elle seulement ? Le Blended Learning ne serait-il pas condamné à être un mix… d’objectivité et de subjectivité ?
Bonne lecture !
La rédaction
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