On me pose souvent la question de l’utilité d’un LXP (Learning Experience Platform) telle qu’elle a notamment été décrite par Josh Bersin. Faut-il se doter d’une telle plateforme ? Les LXP vont-ils remplacer les plateformes LMS ? Ou bien les directions formation doivent-elles apprendre à les faire co-exister ?
Pour répondre à ces questions, qui semblent brûlantes chez les experts du digital learning, il faut rappeler qu’un LXP se présente comme un portail qui permet d’agréger et d’assurer la curation de contenus pédagogiques digitaux individualisés, et à même de supporter l’apprentissage dans le travail (learning in the flow of work) à travers des vidéos, podcasts, articles… pour aider les collaborateurs à développer leurs compétences de demain.
LMS ou LXP ?
Je n’ai aucun doute que les plateformes LMS continueront d'être indispensables dans la diffusion des formations à grande échelle, notamment pour tout ce qui touche à la conformité réglementaire. De plus, ces plateformes sont solidement installées dans la plupart des organisations, hébergeant d’importants volumes de contenu, intégrant des processus de formation robustes qui ont fait leur preuve, ce qui explique qu’elles soient prisées par les administrateurs… Remplacer la plateforme LMS par un LXP représenterait, ne serait-ce que pour cette raison, un défi de taille !
Retour sur une question posée plus haut : quelle place faut-il donc faire à ce nouvel objet dans le mix formation ?
Selon moi, LMS et LXP sont complémentaires. Chacun rend des services que l’autre n’est pas en mesure d’offrir. Encore faut-il, pour que leur complémentarité tienne ses promesses, que les deux soient de ces plateformes ouvertes, modernes, capables de communiquer et de s’intégrer aisément entre elles.
Une bonne illustration en est donnée par le couple constitué du LMS Moodle Workplace et de la plateforme LXP open source conçue par Enovation, et par les nouvelles possibilités offertes. Par exemple, le LXP ira puiser du contenu au sein des ressources hébergées sur le LMS, ainsi, bien sûr, que sur des plateformes tierces comme LinkedIn Learning ou YouTube, ou encore sur une application de développement des carrières / talents, en proposant des recommandations fondées sur les préférences individuelles et la fonction de l’apprenant.
Le bon mix Digital Learning
La plupart des Directions Learning & Development font le rêve d’une connexion généralisée de l’ensemble de leurs systèmes et applications via des API transparentes ! Peut-être est-il sage de commencer par une intégration entre LXP et LMS, sans chercher à tout prix cette expérience d’apprentissage unifiée partout dans l’organisation : il est possible d’accepter deux “user experience” distinctes en particulier pour des formations différant d’une entité à une autre.
“Intégration” : un mot clé pour comprendre que la puissance d'un LXP réside en fait dans sa capacité d’intégration avec d'autres systèmes. Cette capacité est cruciale, comme l’est aussi sa capacité à monitorer les expériences d’apprentissage. Il suffirait dans un 2ème temps d’intégrer cet ensemble LXP-LMS avec une plateforme de gestion des talents pour disposer de la Plateforme à même de propulser la formation bien au-delà des territoires qu’elle visait naguère.
Pour mieux cerner ce qu’est un LXP, la plateforme réalisée pour notre client EASL (Association Européenne pour l’Hépatologie) et en accès libre pour la communauté médicale européenne est un bon cas d’école.
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