Le blended learning est-il l’avenir de la formation ?
Olivier Metzker : Oui bien sûr ! Bien qu’on ait pu lire récemment des articles qui remettent en cause les qualités intrinsèques et l’efficacité même du Blended… Mais en réalité, ce qui est plutôt décrié c’est la mauvaise application des principes du Blended, et l’idée erronée qu’un modèle Blended unique serait valable pour tous les contextes de formation, surtout s’il continue de se résumer, ce qui est trop souvent encore le cas, à une simple juxtaposition de présentiel et de distanciel. D’ailleurs le Blended n’implique pas forcément du présentiel : on peut très bien créer du Blended 100% distanciel.
Chaque projet devrait avoir une ingénierie Blended spécifique…
Olivier Metzker : En effet, une ingénierie qui composerait avec des modalités variées pour avoir un impact maximal sur l’apprentissage. Le Blended tel que nous le voyons sait ouvrir des perspectives, jouer sur les contradictions, théoriser en contextualisant, engager l’écoute en encourageant la pratique dans l’environnement même de l’apprenant.
Il doit prendre également en compte le fait collectif, le “collaborative learning” pour viser un meilleur ancrage mémoriel, s’approprier les récentes recherches des sciences cognitives auxquelles CrossKnowledge et son réseau d’universitaires contribuent : l’acquisition de nouvelles compétences par l’apprenant nécessitent des aller-retours entre cerveau gauche et cerveau droit, entre le “productif” et le “social”. Il est essentiel que le Blended s’appuie sur les échanges entre apprenants, avec des pairs, avec un mentor…
Ces évolutions marquent-elles un retour en force de la pédagogie ?
Olivier Metzker : Nous assistons à un retour en force de la pédagogie qui reste - ce n’est pas un scoop ! - la clé de l’efficacité. Soyons plus précis : ce retour en force porte surtout sur l’ingénierie pédagogique et l’ingénierie de formation. L’approche holistique de l’apprenant monte en puissance : l’apprentissage d’une personne est considéré sous un angle plus large, sa montée en compétences passe par un parcours complet, élaboré, avec du sens et de la cohérence… à l’opposé d’un patchwork de modules indépendants. Un Blended plus subtil, plus nuancé, plus efficace, performant.
Ces évolutions toucheront l’apprentissage des Softs Skills ?
Olivier Metzker : C’est déjà le cas, notamment pour les temps de formation en salle qu’on voit se réduire à l’essentiel, souvent dans une approche classe inversée ; la passivité n’est plus de mise : le groupe devient actif, les apprenants co-construisent leurs nouvelles compétences.
La technologie sert à construire des parcours individuels adaptés, diversifiés, partagés, réticulaires et non plus linéaires - ce qui permet de parler d’expérience d’apprentissage : notre capacité à adapter un module de formation selon la personnalité et la situation professionnelle de la personne vaut tout particulièrement dans les formations aux Soft Skills. Par exemple, on n’apprend pas à parler en public de la même façon, qu’on soit introverti ou extraverti, jeune ingénieur ou cadre expérimenté.
Ce futur qu’on désigne par “Adaptive Learning” est largement conditionné par l’usage que les algorithmes de l’intelligence Artificielle feront des énormes volumes de données de formation dès à présent disponibles.
La solution Blendedˣ se veut clairement dans cette mouvance ?
Olivier Metzker : Comme son nom l’indique, Blendedˣ représente cette évolution du Blended. C’est à la fois une approche, une plateforme, un dispositif pour structurer et personnaliser des parcours de formation individuels. On peut aussi parler d'une expérience d’apprentissage guidée qui renforce l'engagement des apprenants dans le développement d’une compétence. Ce "macro-learning" est articulé autour d’étapes et d’activités incluant des apprentissages formels, ds séquences de Social Learning, de la mise en pratique… Nous avons priviligié l'interactivité, par exemple avec des questions ouvertes, des sondages, pour encourager le partage, la communication et l'apprentissage entre collègues. Cette solution permet aussi d'évaluer tous les niveaux de Kirkpatrick : satisfaction, rétention d’informations, prise de recul et transfert des acquis en situation de travail. Avec Blendedˣ, le futur du Blended, c’est donc déjà du présent !
Les entreprises y souscrivent ?
Olivier Metzker : La plateforme Blendedˣ a le vent en poupe depuis maintenant trois ans, notamment grâce à des clients emblématiques comme Thales Université, Orange ou Renault. Les Directions Learning & Development y trouvent la confirmation que la pédagogie n’est pas désuète… Au contraire Blendedˣ les aide à structurer et développer leurs compétences d’Ingénierie de formation / pédagogique. Nous les accompagnons dans cette transformation, par un modèle de service qui s’appuie largement sur des KPI partagés.
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