Blended learning : combinaison de modalités de formation. Pendant des années, il s’est principalement agi de la combinaison “e-learning + cours en salle” : des modules e-learning plus ou moins scénarisés suivis par l’apprenant avant (mise à niveau) et après (compléments) le cours en salle, celui-ci seul vraiment considéré comme étant de la formation. Cette forme s’est étiolée faute de répondre aux attentes des apprenants, mais l’entrée en lice du numérique aura permis de les acclimater à l’auto-formation au poste de travail. Des tentatives de contourner ce blended learning première manière se sont fait jour : hybrid learning, digital learning, mobile learning , video learning… pour passer outre la relative pauvreté des démarrages. Si l’expression “formation mixte” n’a pas réussi à s’imposer, c’est à cause de son vice originel (typiquement hexagonal) : elle braque le projecteur sur la formation, elle est “orientée formateur”, alors que le learning privilégie l’apprendre (dans des dispositifs définitivement orientés apprenant).
Puis vinrent les applications du numérique dans le cours en salle, sur fond d’un mouvement général de diversification des formats digitaux. Pourquoi limiter en effet le digital à "l’avant" ou "l’après formation", alors qu’il est à même de soutenir et de renforcer une pédagogie participative favorisant le plein engagement des apprenants. On s’est avisé que le digital permettait d’enrichir le déroulé du cours en salle, de lui rendre une jeunesse qu’il semblait avoir perdue en se tenant à l’écart du digital. Cette nouvelle alliance s’exprime dans la formation ou l’apprentissage “phygital”, assemblage de formalités enracinées dans les mondes physique et virtuel, dans lequel le digital permet d’assurer une continuité avant, pendant et après le cours en salle.
L’alliance du digital et de la formation s’étend aujourd'hui bien au-delà du périmètre initialement entrevu, dans la distance bien sûr, dans la présence aussi (le présentiel ne se résumant pas au cours en salle). La plasticité numérique permet de donner mille et une forme au digital learning, ce qui n’est pas sans parfois plonger les professionnels de formation dans une sorte de perplexité (comment choisir parmi toutes ces modalités, sans être “à côté de la plaque”), à moins qu’ils y trouvent un motif supplémentaire d’être confortés dans leur vocation de transmettre.
Mais le choix ne s’arrête pas aux modalités, au “Digital Learning”. Il doit aussi porter sur la combinaison des modalités entre elles, c’est-à-dire sur ce “blended learning” qu’on avait cru en voie de désuétude, et qui revient en force au premier plan, car on sait maintenant qu’une juxtaposition de modalités digitales plus ou moins cohérente ne suffit pas à créer du sens.
Choix des modalités, choix de l’agencement : d’une certaine façon un choix “au carré”, dont on renoncera à calculer le nombre des combinaisons… qui ne se valent pas toutes ! C’est dans ce double choix et dans sa mise en oeuvre que les professionnels de formation sont plus indispensables que jamais.
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