LMS et TMS cohabitent
Entrant dans les entreprises, les LMS y ont trouvé des logiciels - les “training management systems” (TMS) - que celles-ci utilisaient de longue date pour gérer les aspects administratifs et fiscaux de la formation : planning, inscriptions et feuilles de présence, ressources pédagogiques, salles de formation, déclarations fiscales et sociales… Le développement accéléré du e-learning a permis aux LMS de prendre l’ascendant sur les TMS ; certains se dotant même d’une partie de ce fonctionnel pour s’ériger en système d’information unique du service formation… Mais le plus souvent, LMS et TMS continuent de coexister dans les entreprises, quand ils ne sont interfacés pour améliorer la productivité et le confort de travail des équipes formation.
Le LMS s’étend à la gestion des talents
C'est qu'une partie du marché concentrait ses investissements sur les autres domaines de la gestion des talents : recrutement, intégration des nouveaux collaborateurs, gestion de la performance, de la mobilité, de la partie variable de la rémunération. Car la séparation entre le salarié au travail et le même salarié en formation (l’apprenant) est artificielle : je me forme pour développer mes compétences en vue d’évoluer ou d’améliorer ma performance. D'où la montée en puissance des “talent management systems” et de l'objet de toute leur attention : le talent dans ses divers aspects, dont la formation qui est son principal levier de développement. Arrivé à ce point, le marché des plateformes était simple à décrypter : training management systems (gestion de la formation), LMS (spécialisés dans le support du e-learning), talent management systems (de plus en plus complets, englobant le plus souvent le domaine learning).
Nouveaux besoins, nouvelles plateformes
C’était sans compter sur le développement du Web et l’avénement du smartphone (l’iPhone n'apparaît qu'en 2007). La consommation du Web s’est intensifiée dans des proportions qu’on n’imaginait pas, à mesure que l’offre explosait et que les formats se diversifiaient. L'impatience des utilisateurs s'est accrue avec leur certitude qu'il existe immédiatement une bonne réponse à toutes leurs requêtes sur le Web, une réponse brève, ludique ou faisant usage de la vidéo si possible… Ces nouveaux modes de consommation, que les LMS n’avaient pas vu venir, ont engendré toute une série de plateformes de formation, chacune en quête de différentiation : Learning Experience Platform, Learning Engagement Platform, Learning Intelligent Platform, Video Learning Platform, Mobile Learning Platform, e-coaching Platform, Curation Platform, etc.
L’écosystème des plateformes de formation
Si les fournisseurs eux-mêmes rencontrent des difficultés à situer leur offre dans ce panorama, ces plateformes ont en commun de maximiser la satisfaction de l’apprenant, en s’adaptant à ses usages du Web / smartphone (learning experience), et en lui apportant juste à temps la réponse dont il a besoin (adaptive learning). Autre trait commun : cette promesse devra s’appuyer à terme sur l’analyse des données numériques produites par le salarié-apprenant au travail ou en formation. Les plateformes anciennes et récentes se réclament pour la plupart de l’intelligence artificielle à venir.
C’est dans cet écosystème technique que la formation doit maintenant se mouvoir, sauf à ce que les considérables progrès réalisés par les LMS finissent par satisfaire les services formation.
Deux écosystèmes en fait : celui de toutes les plateformes existant sur le marché ("macro écosystème", comme on parlerait de macro économie) ; celui des plateformes au sein d'une même entreprise (micro écosystème (micro économie)). De toute façon, un challenge pour les services formation : quelles plateformes pour quelles classes de besoin ? quelle intégration ?… Sur fond de mouvement perpétuel, car besoins et outils changent sans cesse. La formation prend des airs de Mikado !
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