Evaluer la formation, c’est évaluer quoi ?
Patrick Galiano : Si tous s’accordent à dire que la formation est un investissement clé pour la compétitivité des entreprises, encore faut-il être en mesure de prouver son efficacité. Et par efficacité on entend le changement réel que la formation induit sur les comportements et l’impact qui en découle sur la performance de l’entreprise. Pour être complet, le dispositif d’évaluation de la formation doit intégrer deux types d’approches : d’une part, une approche qui se focalise sur les résultats produits par la formation ; d’autre part, une approche qui s’attache à l’évaluation à chaque étape clé du processus : depuis l’engagement de l’action de formation jusqu’à sa mise en œuvre, en passant par la définition des objectifs opérationnels, la conception ou le déploiement de la formation.
Parmi tous les indicateurs qui permettent d’évaluer la formation, quels sont ceux qui ont le vent en poupe ?
Patrick Galiano : La mesure de la satisfaction des participants reste l’évaluation majoritairement pratiquée. Ceci étant dit, l’évaluation du transfert des acquis de la formation en situation professionnelle et la mesure de l’impact de la formation prennent de plus en plus de place. Ce sont ces questions que nous approfondissons actuellement avec nos clients. Tout l’objectif est bien entendu de prouver la valeur de la formation. Le ROE (Return on Expectations) a ainsi le vent en poupe ! Il permet de vérifier que les objectifs opérationnels sont bien atteints, à l’aide d’indicateurs associés à ces objectifs. En effet, un objectif opérationnel tel que "piloter un projet" ou "conduire une réunion d’équipe" peut se traduire par un comportement observable. La mise en œuvre de plans d’action sur le terrain permettra alors de déterminer si, et à quel degré, l’objectif est atteint.
Est-il possible d’évaluer systématiquement l’impact de la formation sur la performance ?
Patrick Galiano : Il est possible de faire un lien direct entre compétences et performance lorsque les objectifs opérationnels sont explicitement liés à des objectifs de performance. Par exemple : "réduire le nombre de non-qualité", "vendre le service ABC". On pourra ainsi déterminer et suivre des indicateurs, notamment quantitatifs, associés aux objectifs opérationnels pour veiller à ce qu’ils évoluent dans le sens attendu. Cet indicateur d’impact couplé à l’indicateur de transfert en situation de travail permettra d’évaluer le fameux ROE. Il faudra néanmoins isoler les autres facteurs qui ont pu concourir à une variation du chiffre d’affaires, éventuellement comparer les résultats avec un groupe témoin, ou tout simplement demander aux parties prenantes la part de variation de performance qu’elles attribuent à la formation.
Pour autant, vouloir systématiquement prouver l’impact de la formation sur la performance serait incongru. D’abord parce que la formation s’intègre dans un système où les conditions de la création de valeur implique plusieurs acteurs. Et aussi parce que certaines compétences transverses et clés pour demain ne peuvent pas, à l’instant T, faire l’objet d’une évaluation de performance.
Comment Cegos prend en compte ces nouveaux impératifs de l'évaluation ?
Patrick Galiano : Cegos a développé une approche nommée 4REAL, Real Efficient Adapted Learning, centrée sur la performance et la transposition des acquis de formation en situation professionnelle.
Cette démarche "Performance Learning" s’appuie sur 4 leviers :
- Des dispositifs qui s’inscrivent dans la durée pour favoriser l’ancrage car tout changement de pratiques nécessite du temps.
- L’individualisation à travers une pédagogie qui tient compte des objectifs individuels et de la problématique de chacun, pour engager les apprenants dès le départ et les aider à "repartir avec des résultats".
- Le digital qui simplifie l’accès au contenu. Il peut s’agir de diagnostics, de vidéos et supports interactifs, de checklists de mise en œuvre, de classes virtuelles… Ce sont aussi des moments de co-construction et de résolution de problèmes via notre plateforme LearningHub @Cegos.
- La transposition des acquis en situation professionnelle et la mise en œuvre de plans d’action. Ce qui nécessite de bien définir les indicateurs clés de réussite et la méthodologie de suivi.
Personnaliser l’expérience de l’apprenant - au plus près de son contexte et de ses problématiques quotidiennes - c’est aussi tout simplement répondre à ses enjeux individuels de montée en compétence, tout en répondant aux enjeux de performance de son entreprise.
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