Parmi ces piliers, "Becoming a learning company" implique que "Thales enseigne Thales", ce qui fonde notre approche de la formation et procède du développement d’une culture des apprentissages et d’une identité commune au sein du Groupe.
Il nous semble, au travers de nos différentes observations et réflexions, que cette approche fait écho à une tendance clé de l'apprenance : l’idée-force d’une "bidirectionnalité" grandissante (je suis alternativement l’apprenant ou sachant, selon le sujet, les challenges rencontrés, contextes et situations…), et l'évolution des rôles au sein de la formation. Ainsi, sur le portail digital de l’Université, les contenus les plus visités et plébiscités sont ceux qui "parlent Thales" et répondent le mieux aux problématiques et préoccupations du moment (un besoin-une solution adaptée).
Le formateur, pour sa part, est de plus en plus appelé à alterner posture haute (celle du sachant) et posture basse (celle du facilitateur) qui va de pair avec le principe d’apprendre ensemble, de savoirs co-créés et partagés. On y revient : cette démarche, qui permet d'obtenir un haut niveau d'implication des apprenants, consiste finalement à en faire les principaux acteurs de leur formation, voire de leur chemin de vie.
Pour développer cette dimension très prometteuse, l’Université de Thales lancera prochainement, au sein de sa Learning Objects Factory, tout un environnement international de création de contenus digitaux, de "nuggets", développement en technologie Mohive (CrossKnowledge). Cet environnement ne se limite pas à l'outil ; il vient au contraire supporter une réelle conduite du changement qui permettra le déploiement progressif de cette nouvelle culture d'apprenance et de création partagée.
Le premier anneau déployé sera constitué de la communauté L&D de l’Université et de ses onze campus internationaux. Chaque porteur de licence, dûment formé ("Digital by Myself", un nouveau temps fort du projet de Digital Learning Onboarding), deviendra et fera figure de référent local. Diverses parties prenantes, incluant les salariés et opérationnels du Groupe, pourront alors s’y agréger et participer à la création des contenus, s’autonomisant progressivement et contribuant pleinement à leur production. Cette approche est également pertinente pour la co-création de contenus, monitorée par l’Université, et propice au développement d’un professionnalisme à tous les niveaux de la chaîne de production.
Dernière remarque, d’importance… Une bonne parade sans aucun doute à l’effet "bling-bling" et au sentiment trompeur de facilité et d’improvisation qui va de pair avec la libéralisation des savoirs : cette approche, selon nous, remet l’ambition pédagogique et le résultat visé au centre, plutôt que de privilégier les seuls moyens et outils. C'est la leçon de notre stratégie pédagogique et digitale : il n’y a pas d’improvisation sans maîtrise ni préparation ; cela vaut pour la formation comme pour le Jazz !
Jean-Roch Houllier, Directeur pédagogique international de l’Université de Thales et Matthieu Esteve, Digital Learning Manager, en charge du projet "Digital Learning Onboarding", Université de Thales
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