Qu’est-ce qui ne marche pas dans le Blended Learning ?
Rodolphe Ollivier : La première source d’erreur, c’est la précipitation… Parcours mis en place dans l’urgence sans avoir pris le temps d’étudier les profils cibles, le contexte et, pire encore, sans avoir “embarqué” les bons collaborateurs internes, les managers notamment, dans le projet Blended Learning. Première recommandation : prenez votre temps !
La deuxième erreur, souvent cause d’échec du dispositif, c’est de se passer de promouvoir le dispositif en interne. On en revient à ce qu’on disait : promouvoir l’approche Blended Learning par un POC (NDLR : Proof Of Concept, preuve de concept), cela permettra d’embarquera les décideurs, vos futurs ambassadeurs de la formation.
Quant à l’animation des groupes ou communautés d’apprenants, elle est aujourd’hui aisée grâce, par exemple, aux forums… Dommage de s’en priver, alors que la technologie n’est plus un frein pour prolonger ainsi les temps de formation, continuer un débat, partager de nouvelles ressources…
Quelles sont les nouvelles formes du Blended Learning selon Symetrix ?
Rodolphe Ollivier : Toutes les formes qui permettent de tirer parti des nouveaux outils digitaux, pour que l’apprenant puisse se former, où, quand et comme il le souhaite… avec toujours plus de social pour favoriser les échanges et la créativité, et du “game” pour donner envie ! Ce qui suppose l’émergence du “community manager”, une nouvelle fonction amenée à orchestrer et mobiliser ces communautés dans le cadre d’un écosystème riche et varié intégrant LMS, RSE, Communauté d’expert, groupe de discussion, youtube, TEDx, Google… Enfin les “smart data” faciliteront le profiling des apprenants, pour mieux cibler l’accompagnement et les parcours de formation.
Symetrix continue de développer des serious games ?
Rodolphe Ollivier : Oui, mais de moins en moins, car la demande diminue. Ce type de produit est trop coûteux pour les entreprises, qui ont beaucoup de difficultés à reprendre la main sur la maintenance de leur serious game. En dehors de quelques applications de simulation, il s’agit souvent de grains de sensibilisation qui sont là pour promouvoir un parcours plus global… Moins de serious game donc, mais un usage toujours plus massif de la gamification !
Quelles différences faites-vous entre serious game et gamification ?
Rodolphe Ollivier : La gamification est d’application plus large qu’un serious game, car elle concerne l’ensemble d’un dispositif blended et tout type de modalités et de contenus - e-learning, présentiel et plateforme… C’est toute l’expérience de formation qui est gamifiée. Par ailleurs, la gamification est plus durable car plus souple, plus accessible notamment aux administrateurs de la plateforme gamifiée qui conservent la main sur la création, la maintenance et l’orchestration des parcours.
Exemples concrets ?
Rodolphe Ollivier : Des exemples… oui plein… Et c’est en raison de ces succès que nous avons décidé de proposer une offre de plateforme gamifiée fondée sur le socle Moodle que nous avons enrichi de fonctionnalités innovantes, collaboratives et ludiques. Parmi beaucoup d’autres projets, je pourrais citer “Generalissima”, un parcours d’intégration ultra gamifié et social pour les nouveaux collaborateurs de Generali, que nous avons accompagné et conseillé dans la conception et l’architecture de ce parcours, ainsi que dans la mise à disposition de nos community managers pour animer leurs groupes.
Il est important d’insister sur le fait que tous les univers gamifiés que nous créons pour nos clients diffèrent, mais qu’ils s’appuient sur une scénarisation forte, un community management efficace. C’est le cas avec “Bioderma Park”, le campus digital destiné aux collaborateurs internes et aux clients externes de Bioderma, lui aussi construit sur un “Moodle” gamifié donnant accès à différents espaces de formation : e-learning, classe virtuelle, rich media, bibliothèque de ressources…
Un tel dispositif suppose des compétences d’architecte !
Rodolphe Ollivier : C’est vrai ! Un architecte hybride si je puis dire… capable d’accompagner l’entreprise de l’identification des besoins au déploiement de la solution sur le terrain, d’adapter la pédagogie, les modalités d’apprentissage présentielles et distancielles selon les profils apprenants. Avec toujours ce principe de placer les utilisateurs finaux au cœur du dispositif pour les engager plus fortement dans leur parcours de formation !
Quelle est l’actualité de Symetrix ?
Rodolphe Ollivier : Nous investissons fortement dans nos solutions, avec une roadmap 2016 ambitieuse. Côté plateforme, autour de Moodle, nous continuons à développer de nouvelles expériences d’apprentissage sur-mesure. Nous enrichissons l’écosystème d’apprentissage de nouvelles fonctionnalités collaboratives et sociales innovantes, sans oublier l’évaluation des compétences.
Convaincus que le community manager est un facteur clé de réussite du Blended Learning gamifié, nous investissons sur ces profils. Toujours dans l’optique de réduire la fracture numérique entre distanciel et présentiel, nous travaillons sur des solutions présentielles pouvant remonter les traces des participants, afin de disposer de meilleurs indicateurs sur l’acquisition des connaissances et d’en faciliter l’évaluation… Un gros chantier mais incontournable à l’heure du smart data et des objets connectés !
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