Lutter contre le terrorisme, c’est, à court terme, une affaire de police (chez nous) ou militaire (en Syrie), de façon à ce que les entreprises terroristes ne puissent aboutir, faute de moyens ou d’armes. Mais à long terme, pour vaincre ce fanatisme suicidaire, je ne vois que l’école. Car, au-delà de leur religion, je fais le pari que tous les kamikazes d’hier, comme ceux de Charlie partageaient la même ignorance crasse, sans laquelle leur endoctrinement serait impossible.
Ils ne sont pas courageux, c’est important de le répéter, car il n’y a pas de courage sans connaissance assumée du danger. Ils sont au sens propre inconscients, car ignorants.
Quelques heures de Molière, de Rousseau, de Montesquieu (je ne parle même pas de celui de L’esprit des lois, juste de celui des Lettres persanes) ou de Voltaire, quelques cours de sciences ou de maths en plus leur auraient probablement évité de se transformer en monstres.
Une école qui re-fonctionne partout, y compris dans les banlieues, qui enseigne “simplement”, réellement et fièrement les matières fondamentales, qui refuse le compromis (c’est à dire toute pression religieuse sur le contenu de l’enseignement). Une école qui aurait pour objectif principal de développer le savoir (ce qu’elle sait faire) et non pas de lutter contre des inégalités supposées de classe ou de sexe (à chaque fois qu’elle a essayé de le faire, elle les a augmentées) ou d’implémenter des projets de société langue-de-bois comme le “vivre-ensemble” (qui semble devenir petit à petit “mourir ensemble”).
Une école qui apporte aux enfants à tout prix l’usage de la Raison, de la critique, de l’analyse, de l’humour: les meilleurs remparts contre les attentats-suicides.
Voici l’école qu’il nous faut, à tout prix, réinventer. Je ne sais pas si c’est encore possible.
Je prie, ce soir, pour une école laïque, publique et obligatoire.
Initialement paru sur : blog Speechi
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