Une étude indispensable aussi bien pour les entreprises que les organismes de formation, les formateurs, et plus généralement les acteurs de la formation linguistique… Pour s'y repérer, benchmarker, prendre les bonnes décisions stratégiques… A un moment crucial - réforme et développement du digital - qui change les règles du jeu… Entretien avec Andrew Wickham, l'un de ses auteurs. Linguaid va prochainement publier une vaste étude sur la formation linguistique dans les entreprises…
Andrew Wickham : L’étude qui sera disponible fin mai comprend trois enquêtes en ligne auprès des responsables de formation (150 réponses), des organismes de formation linguistique (plus de 100 réponses) et des formateurs d’anglais en France (800 réponses validées). Une étude commencée en décembre 2014 et qui se termine actuellement. Nous l'avons complétée par une quarantaine d'entretiens avec des acteurs représentatifs du marché. Par ailleurs nous avons tout récemment mené un sondage téléphonique auprès des organismes représentant plus d’un tiers du marché en valeur, sur la mise en œuvre du CPF linguistique ; les résultats ont été restitué dans le cadre du Webinar "Quid du CPF Langues?" qui s'est tenu le 2 avril : notre connexion avec le marché est donc constante !
Pour revenir à l’étude - "Le Marché de la formation langues à l’Heure de la Mondialisation" - la version qui va sortir est la troisième édition de l'étude Linguaid qui fait aujourd’hui référence depuis sa première parution en 2009. Les incertitudes sur la réforme nous ont contraints à en repousser la réalisation par deux fois… Mais la situation commence à se clarifier et nos clients attendent cette publication avec impatience !
Justement… La mise en place de la réforme inquiète-t-elle les professionnels de formation inguistique ?
Andrew Wickham : C'est actuellement le blocage du CPF qui a l'impact le plus fort. Toutes les demandes de formation individuelles sont bloquées et les OPCA valident les dossiers au compte-gouttes : une poignée seulement alors qu'on comptait au moins 30.000 dossiers DIF validés au même moment l'an passé ! Les conséquences sont sévères : la plupart des organismes ont une baisse de 15 à 30% de leur activité, en ligne avec le fait que le DIF représentait 20% de leur chiffre d'affaires ; les embauches sont au point mort, certains envisagent de licencier, les plus fragiles pourraient déposer leur bilan dans les prochains mois car le robinet du crédit est lui aussi fermé. Par ailleurs les entreprises sont dans l’attentisme ou réduisent leur budget formation maintenant que la disparition du 0,9% les contraint à financer le plan de formation sur fonds propres.
Cette réforme devait être une opportunité pour développer le blended learning, renforcer la labellisation des organismes, aller vers des formations plus opérationnelles, plus qualitatives mais ce sont les aléas du CFP qui inquiétent aujourd'hui.
Quelles sont les autres grandes évolutions marquées par l’étude Linguaid ?
Andrew Wickham : Les grandes tendances constatées lors de l'édition 2009 se confirment : prime à l'opérationnalité, à la spécialisation "métier", à l'individualisation. La formation linguistique devenant moins stratégique pour les entreprises, les budgets diminuent et la pression sur les prix augmente. A l'avenir, la formation à distance, le blended learning, les formations spécialisées et les ateliers thématiques seront privilégiées, alors que les cours individuels se réduiront. Avec ce souci pour les responsables formation : comment motiver les apprenants avec des modalités à distance ?
Nombre d'organismes traditionnels offrent aujourd'hui des formations à distance, alors que le e-learning cède le pas au blended learning à distance ou intégré avec du présentiel. Tendance forte : la création de plateformes blended mondiales, sortes de centres de ressources virtuelles proposant à la fois du e-learning, des ressources diverses et variées y compris des classes virtuelles et du coaching à distance. Ces plateformes visent le marché des multinationales ; les regroupements entre groupes mondiaux d’édition, réseaux présentiels et spécialistes du e-learning s’accélèrent. Les organismes à distance et ceux de taille moyenne sont en croissance alors que les plus petits se réduisent, ce qui traduit une tendance à la concentration. Les marges nettes s'affaiblissent : moins de 2% du chiffre d’affaires en moyenne. Les conditions de travail et de rémunération des formateurs sont de plus en plus précaires.
La formation linguistique est souvent en avance sur la question de l’évaluation…
Andrew Wickham : Les tests automatiques de compréhension orale et écrite sont de plus en plus utilisés par les entreprises parce qu'ils sont bon marché et faciles à déployer, mais les salariés ont avant tout besoin de développer l’expression orale et écrite et les compétences de communication en contexte professionnel, avec des formations courtes et ciblées. A l'avenir, des tests plus complets, plus centrés sur l'opérationnalité et évaluant les quatre compétences devraient s’imposer au fur et à mesure que l’exigence de retour sur investissement se renforcera.
Quand l’étude sera-t-elle disponible ?
Andrew Wickham : L’étude Linguaid a pour but d'informer concrètement les entreprises, institutions, partenaires sociaux et organismes sur l'évolution du marché de la formation linguistique. Elle permet d'avoir une vision globale du marché, une compréhension pertinente des besoins en formation linguistique des entreprises et de leurs salariés et des offres des organismes, ainsi qu’une analyse objective des tendances et des enjeux : évolution économique des organismes, impact de la réforme, développement du blended learning et de la FOAD, les innovations les plus récentes, les best practices, les enjeux de l’évaluation, la situation des formateurs…
Sa parution est fixée au 31 mai, au prix de 375 euros (version papier). Mais nous offrons aux abonnés de e-learning letter de l'acquérir au prix "early bird" de 250 euros jusqu'au 30 avril 2015.
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