Si leur fin a longtemps été annoncée, les plateformes de gestion des apprentissages - ou LMS (Learning Management System) - poursuivent leur implantation dans les entreprises, s’y révélant même indispensables. Retour sur cette tendance durable avec Michel Diaz, Directeur associé de Féfaur et Directeur de rédaction du site E-learning Letter Quel est aujourd’hui le taux d’implantation des LMS en entreprise ?
Michel Diaz : Selon une étude menée en novembre 2014 par Féfaur, 79,3 % des grands comptes français sont déjà dotés d’une ou même de plusieurs plateformes de gestion des apprentissages. À l’international, selon une étude Bersin, ce sont 56 % des entreprises aux États-Unis qui ont un projet d’acquisition de LMS au cours des trois prochains mois. Ce phénomène est semblable en France, mettant en avant un fort taux de renouvellement.
Pourtant, pendant un temps, les analyses prévoyaient davantage la fin de cet outil ?
Michel Diaz : Cela était effectivement le cas il y a 3 ou 4 ans, une éternité dans le secteur informatique ! À l’époque, avec le développement des réseaux sociaux, les professionnels du secteur étaient nombreux à penser que les salariés pourraient se passer de ces outils en créant leur propre réseau de formation. Mais il n’en a rien été. Ces plateformes ont en fait changé d’orientation en venant de plus en plus fréquemment participer à la création et à la gestion des communautés d’apprentissages.
Quel est leur attrait majeur ?
Michel Diaz : C’est d’abord leurs fonctionnalités de base qui les rendent indispensables. Les plateformes LMS sont ainsi acquises pour permettre la diffusion de contenus e-learning, tracking ou encore pour les opérations de reporting. À y regarder de plus près, ce sont ces mêmes fonctions qui étaient à l’origine de leur développement en entreprise et qui définissaient leur emploi. Ce sont aussi ces données qui leur permettent de continuer à séduire, désormais largement approfondies et rendues incontournables tant auprès des entreprises que des organismes de formation.
Justement, pour durer, ont-elles évolué ?
Michel Diaz : Oui !... Et elles continuent à évoluer sans cesse pour répondre aux besoins et attentes des professionnels de la formation professionnelle. Elles subissent plusieurs influences : du Web, des professionnels RH, comme des éditeurs. Mais pour durer, elles doivent aussi conserver leur cœur fonctionnel, très fort, et qui reste leur première valeur auprès des entreprises utilisatrices.
Les éditeurs de LMS sont aussi très réalistes concernant les nouveaux modes de consommation, et notamment le nomadisme. Ainsi, la plupart des plateformes permettent désormais d’accéder aux ressources pédagogiques proposées en ligne, depuis une tablette ou un smartphone, et en lien avec le cloud. C’est leur condition pour continuer d’exister.
Interview réalisé par Estelle Guiton
Article initialement paru dans Tissot Formation
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