Le blended learning peut inspirer la façon d'évaluation des résultats de la formation… Blended learning, blended evaluation : les résonances sont nombreuses et fécondes, au moment où l'on prend conscience que l'évaluation est elle-même une modalité de formation à part entière… Des motifs d'aborder la question de l'évaluation sous l'angle "blended"…
D'abord des raisons de pure analogie. De même que le blended learning compose des modalités synchrone (présentiel, coaching au poste de travail, etc.) et asynchrone (e-learning / rapid learning / e-reading, etc.), l'évaluation peut être synchrone (par exemple lorsqu'elle fait l'objet d'une synthèse en groupe avec le formateur à l'issue d'une formation présentielle) ou asynchrone (à travers le renseignement d'un quiz à l'issue d'un module e-learning). L'évaluation peut être présentielle ou distancielle, comme la formation elle-même. On pourrait aussi évoquer les évaluations formelles (souvent imposées, notamment dans les formations de mise en conformité à une nouvelle réglementation) ou informelles (observées dans l'application des connaissances en situation de travail) ; les évaluations "sociales" (compétences, performances co-évaluées par le salarié-apprenant et le manager, parmi d'autres cas de figure) : une sorte de modèle 70:20:10 prolongé à l'évaluation !
Si Féfaur utilise la notion de blended evaluation dans ses activités de conseil en stratégie d'évaluation (à notre grande surprise, rien n'était remonté de notre requête 'blended evaluation" lancée sur Google il y a quelques années), c'est pour les remarquables résultats qu'elle permet d'obtenir. Les dispositifs d'évaluation les plus efficients combinent aujourd'hui plusieurs modalités choisies pour leur capacité à évaluer de façon différenciée (les connaissances théoriques par un quiz, la mise en pratique ou comportements par une observation terrain, etc.) et agencées en cohérence… Affaire d'ingénierie : l'architecte blended learning se doublant d'un "architecte blended evaluation".
Blended evaluation : l'avenir de la formation ?
Deux architectes qui n'en feront qu'un… C'est l'autre raison qui nous conforte dans cette approche : l'évaluation n'est pas seulement ce qui permet de constater que l'évalué(e) dispose bien des savoirs (ou savoir-faire ou savoir-être ou savoir faire faire) requis ou à développer ; l'évaluation est aussi une modalité de formation à part entière. J'ai suffisamment insisté sur ce point par ailleurs pour ne pas m'y appesantir ici. L'avenir du blended learning (de la formation en fait, car toute formation est plus ou moins mixte) repose du coup en partie sur cette approche, l'évaluation venant s'imbriquer à toutes les activités menées avant la formation (l'évaluation diagnostic), pendant (l'évaluation formative), après (à chaud, à froid). Notons en complément que ces activités sont parmi les plus appréciées des apprenants ; moment d'interactivité, regard qu'on porte sur le chemin déjà parcouru et les savoirs restant à acquérir, échantillonnage des niveaux individuels avec celui du groupe… Avec ça elles sont rondement menées, elles répondent à la nouvelle impatience des apprenants : on s'évalue rapidement, aussi souvent qu'on le souhaite, pourvu que l'entreprise dispose des outils et contenus nécessaires, jusqu'aux serious games largement fondés sur les ressorts de l'évaluation et de la compétition.
Enfin - ce n'est pas le moindre de ses mérites - l'évaluation étend son territoire bien au-delà des seules activités de formation, notamment à celui de la performance…
Blended evaluation ? Un objet à prendre au sérieux alors que le chantier de l'évaluation s'impose dans l'agenda 2015 des responsables formation-RH.
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