Dans le très attendu classement « Innovating Pedagogy » de l’Open University, les MOOC figurent en première place des tendances qui se sont confortées en 2013… A juste titre : impact potentiel fort, échéance temporelle courte…
Pour l’Open University, les MOOC (Massive Open Online Course) auront un impact important à court terme.
On le croit volontiers.
L’impact d’abord, comment en serait-il autrement ? Jugeons-en : des milliers de contenus provenant des plus grandes marques d’enseignement supérieur (Harvard, MIT, Polytechnique, HEC…), les cours des meilleurs enseignants (ceux que les « pure players du e-learning ou les organismes de formation draguent depuis 10 ans avec plus ou moins de bonheur), dans tous les champs de la raison pure et pratique susceptibles d’intéresser les entreprises, dans des formats courts, percutants, équilibrant push (xMOOC) et pull (cMOOC), donnant corps aux apprentissages sociaux jusqu’ici mal outillés par les réseaux sociaux ou les plateformes LMS, et pouvant déboucher sur des certificats qui permettront de se hausser du col… Massif, ouvert à tous les salariés, 100% en ligne ou pouvant jouer de la classe inversée (à travers ces SPOC : Small Private Online Course)… Qui dit mieux ?
A court terme : c’est un peu moins sûr, mais probable tout-de-même. Au moins c’est ce qui ressort d’une inquiétude qu’on n’a jamais vue aussi grande dans les organismes de formation (et dans l’éducation en général). De fait, des seuils sont franchis, et les premiers effets d’accélération vont rapidement se faire sentir.Vous n’avez encore rien vu, s’amusait Alain Resnais. De fait il est possible que les MOOC réservent bien d’autres surprises si l’on prend en compte les effets démultiplicateurs des autres innovations pédagogiques majeures pointées par l’Open University… Lesquelles – rang 2, 3 4 et 5 – ont en effet peu ou prou à voir avec les MOOC !
C’est le cas des « badges », validation imagée et donc « visibilisation » des savoirs acquis lors d’un MOOC (évaluation formative). Le salarié, le particulier pourra collectionner des badges (e-portfolio) pour sculpter en temps quasi réel son profil de compétences, partie intégrante de son identité numérique sur les réseaux sociaux notamment.
C’est aussi le cas avec les « learning analytics », ces données que les apprenants produisent dans leurs interactions avec les dispositifs de formation en ligne. Leur volume est tel (on parle de « big data ») que leur traitement ouvre des possibilités inédites d’analyse prédictive et d’amélioration continue des offres de formation. Avec les MOOC, on s’en donne à coeur joie (20.000 inscrits en moyenne, 200.000 inscrits pour les plus courus) !
Le « seamless learning », où « apprentissage unifié » résume la possibilité de se former sans discontinuité sur de multiples terminaux (PC, tablettes, Smartphones ou autres) : on reprend sa formation là où on l’avait laissée en changeant de terminal. Une pratique particulièrement répandue chez les participants aux MOOC, souvent à la pointe de ce type de consommation.
Quant au « Crowd Learning » (apprentissage par la foule), extension du social learning, quel dispositif pourrait mieux l’exprimer que les MOOC, qui sont à bien des égards des réseaux sociaux orientés apprentissage. Qu’ils soient apparus en contexte universitaire, là où est né le concept de réseau social (Facebook) ne saurait surprendre, ni que les capitaux affluent vers ce qui pourrait s’avérer un El Dorado à l’intersection des marchés de l’éducation / formation et du Web social.
Toutes ces tendances convergent dans les MOOC, contribuant à les rendre aussi passionnants et « disruptifs ».
Tribune initialement parue dans Formaguide sous la signature de Michel Diaz
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