Le storytelling n'est pas une simple mode pour agrémenter la pédagogie… Au contraire, bien utilisé, notamment dans le cadre de dispositifs blended learning, il permet de favoriser la rétention des connaissances de 50% selon Stéphane Dangel, auteur de "Storytelling Minute"…
Pour Stéphane Dangel, dont le dernier ouvrage - Storytelling Minute - vient d'être publié aux éditions Eyrolles, le storytelling reste trop souvent encore conçu comme une sorte d'accessoire : "Un élément du décor, au mieux un facilitateur… Alors on ne s'étonnera pas qu'il soit largement vécu et perçu de cette façon par les apprenants ! Valeur ajoutée ? Proche de zéro !".
Il y a plus et mieux à faire : utiliser le storytelling comme "contenant", y incorporer des informations pertinentes dans une histoire, pour accroître considérablement le taux de mémorisation et de compréhension de ces informations… Pour l'auteur, on peut parler d'un "bonus" de 50% par rapport aux formes plus classiques d’argumentation : "C'est la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs de l’université de Memphis aux États-Unis, dans une étude qui date déjà de… 1994". Pour lui, relancer le débat sur la légitimité du storytelling est une perte d'un temps qui serait mieux occupé ailleurs… D'autant que le storytelling semble conduit à voir sa place grandir avec le e-learning, video-learning, blended learning, etc. Alors que ces nouvelles modalités de formation requièrent, des concepteurs comme des apprenants, une plus grande vigilance sur la qualité des contenus - affaire d'espace et de durée restreints…
Les 170 histoires proposées dans "Storytelling Minute" sont une manière de thésaurus qui peut inspirer les concepteurs pédagogiques dans le cadre de dispositifs de formation variés, en présentiel comme dans des parcours en ligne ou d'auto-formation. Des histoires qui sont accompagnées d’une méthodologie permettant de les enchaîner de façon logique et cohérente… Un intérêt de plus dans le cadre de parcours blended learning, souvent en quête d'une cohérence d'ensemble.
C'est aussi que le storytelling permet de jouer sur le double registre des faits et de l'émotion. Stéphane Dangel insiste sur ce point : "C'est là-dessus que repose la performance d'une bonne histoire ; à défaut de cet équilibre, le storytelling n'est qu'un banal divertissement, qui n'a pas vraiment sa place dans un parcours de formation". Faits, mais pas seulement. Émotions aussi : voilà qui devrait pousser les designers e-learning à y regarder de plus près, alors que ce registre de l'émotion devient essentiel à l'engagement des apprenants dans leur formation. "C'est à quoi j'ai visé dans "Storytelling Minute" : à illustrer une méthode de nombreux exemples concrets montrant comment associer éléments émotionnels et rationnels, pour une plus grande efficacité du message - des faits pour convaincre, des émotions pour passer à l'action !" Dont acte !
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