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Les 3 grandes tendances des nouveaux apprentissages numériques
13 DÉCEMBRE 2013 / dispositifs / publi-reportage
Alors que la révolution numérique touche aujourd'hui le secteur de la formation en ligne, il n'est pas simple de trouver des repères pour s'orienter, anticiper les évolutions futures et s'y préparer.
Notre chance pour traiter cette question est qu'il y a eu d'autres crises similaires dans un passé proche : la presse, la musique, la photographie, la vidéo, et bien d'autres. Les formats ont été touchés successivement : des plus simples, comme le texte écrit, au plus touffus comme aujourd'hui le elearning. Peut-on transposer au elearning les évolutions de ces secteurs, malgré le fonctionnement spécifique de chacun d'entre eux ? Mêmes causes, mêmes effets ? A vérifier.

Sur le format lui même, la cause est entendue : raccourcissement du format, rapidité d'utilisation, simplicité de création, réutilisation des formats universels qui fonctionnent sur le web, j'ai déjà dit cela précisément ailleurs. La méthodologie ? Celle des geeks : il faut tester. Tout tester, les outils, les processus : tester à petite échelle, à moindre coût, pour quelques semaines, et généraliser progressivement. Le test réel qui doit compléter le traditionnel benchmark (si ce n'est le remplacer totalement) est une précaution nécessaire, une habitude à prendre à l'heure où chacun semble revendiquer "le nouveau elearning, simple et efficace, c'est moi !".

Au delà de la simple question du format, il y a je crois deux autres similarités avec ce qu'il s'est passé dans d'autres secteurs. L'une est la dimension sociale (et le terme de "social learning" montre bien à quel point cette dimension sociale est aujourd'hui mal comprise), et la deuxième est l'évolution des business models.

Côté business model d'abord : la révolution du Cloud fait émerger des business model "on demand". Je mets des guillemets et je garde le terme anglais volontairement parce que l'idée du "on demand" dépasse largement le concept de "à la demande". Il ne s'agit évidemment pas de payer pour ce que l'on demande à chaque fois qu'on le demande. Car ce serait simplement décrire un acte d'achat des plus banals !

Non, les business model "on demand" vont plus loin : il s'agit de fournir un service final, avec un prix public connu à l'avance. C'est-à-dire que l'on achète désormais un résultat. On n'achète plus ni une prestation, ni un outil, ni des licences, ni des jours x homme pour son projet : à l'heure du web, le "on demand" c'est le luxe de pouvoir acheter directement le résultat.

Exemple. Je dois former 500 commerciaux sur une nouvelle gamme de produits, dans deux mois : avec un model "on demand", je choisis des options et je connais alors immédiatement le prix global de la formation, ses modalités, son déroulement et son impact. Cela sans avoir à les demander à personne car ils me sont déjà fournis. Le déploiement de la formation est entièrement ramené à une simple décision de ma part, je n'ai pas à assembler moi-même des services ou à piloter le projet : j'achète le résultat.

Ces business model "on demand" ont la vertu de nettoyer les marchés "obscurs" ou chacun pratique des prix "à la tête du client". Ils simplifient aussi considérablement la vie des acheteurs en standardisant les prestations. Quel est l'impact sur ces prestations qui deviennent "standards" ? D'abord les volumes augmentent, induisant ainsi une baisse des tarifs. Ensuite le savoir-faire s'accumule, et la qualité de ces prestations augmente aussi. C'est la touche massive, industrielle, "low cost & high quality" propre au web.

Enfin, et c'est je pense le troisième pilier de cette révolution numérique : l'apprentissage numérique à l'heure du web devient une aventure collective, une aventure sociale exaltante, à l'opposé des mascottes Flash et des animations douteuses. S'agit-il de "social learning" ? Je ne saurais dire à quel point le "social learning", et ses histoires fumeuses d'apprentissage informel à la machine à café, ressemblent pour moi à de vieux fantômes qu'on ressuscite pour tenter de calmer des enfants agités. Mais les enfants agités d'internet savent bien que le "social" ça ne se passe pas à la machine à café, ou alors c'est en profitant de la pause pour surfer sur son iPhone !

C'est un peu comme si on avait dit que les blogs étaient de la "social presse", c'est vrai et faux à la fois, ça ne veut pas dire grand chose. De même que l'actualité, par essence est une lecture sociale (sociétale pour être précis), de même que la musique comporte une dimension sociale qu'ont parfaitement illustrés youtube et spotify, il y a un sens intrinsèque, un sens précis, concret, à trouver à l'apport du web social au monde de l'apprentissage.

La dimension sociale de l'apprentissage s'inscrit dans deux problématiques du learning. D'une part le social crée de "l'engagement", qui répond à la problématique bien concrète des taux de participation. D'autre part, le social amène du "reward", c'est-à-dire de la reconnaissance, et cette reconnaissance sociale est la fondation d'une stratégie réussie de gestion des talents.

L'ensemble des réponses "sociales" qu'apporte le elearning sont liées à ces deux problématiques : participation, et gestion des talents. On voit bien que cela ne passe pas par la case "machine à café" ! Ensuite, sur la manière de faire, on pourrait s'étendre longtemps sur la manière d'impliquer "socialement" l'utilisateur dans sa formation : mais il s'agit de lister des fonctionnalités, et d'avoir fait de nombreux tests en mesurant l'effet de ces fonctionnalités sur les utilisateurs. C'est un travail d'éditeur web, un travail d'ergonome et d'ingénieur que l'on nomme la "direction produit" et que j'ai le plaisir de piloter moi-même directement, aujourd'hui encore, chez 360Learning tant j'y accorde une importance capitale.

Un point cependant qui me semble remarquable dans le déploiement d'un apprentissage collectif et motivant est le suivant : le social nécessite une approche chiffrée avec des indicateurs de performance. Autrement dit, le "tableau de bord" de la formation ne doit plus être aujourd'hui centré sur la comptabilité de la formation et les fameuses "heures de formation effectuées". Si celles ci restent nécessaires, il y a désormais des intégrations qui permettent d'automatiser les processus de reporting, et des notifications pour être rassuré sur le bon déroulement des formations. Ces heures de formation ne sont donc plus l'enjeu central de la formation : le cœur de l'activité, c'est la performance, l'implication et les talents. Hors aucune de ces trois dimensions ne se mesure en heures ! Les tableaux de bords de la formation sont donc en train de changer.

De nouveaux formats, des business models transparents "on demand", et une aventure sociale exaltante qui répond aux problématiques de l'entreprise, ce sont je crois les trois évolutions actuelles principales des nouveaux apprentissages numériques.
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