Former, oui. Mais à quoi ? Avec quels effets réels ? Une étude menée par KLARA et Féfaur interroge la capacité des dispositifs de formation à faire levier sur la performance organisationnelle. Productivité, savoir-faire, transformation du travail : derrière les grandes intentions, des pratiques parfois en décalage. Premiers enseignements avant le webinaire du 29 avril qui se propose de confronter la réalité des entreprises, notamment Renault, au miroir des chiffres.
Des intentions fortes, des effets rarement objectivés
En apparence, les entreprises ne manquent pas d’ambition. Interrogées sur leurs priorités en matière de montée en compétences, elles citent massivement le renforcement des savoir-faire métiers. C’est le cas de près de 8 personnes interrogées sur 10, dans une étude menée auprès de 58 organisations de tailles et de secteurs variés. L’amélioration de la productivité et l’adaptation aux nouvelles technologies suivent de près. Mais, à y regarder de plus près, la dynamique s’essouffle quand il s’agit de mesurer l’effet concret des formations. Moins de 4 entreprises sur 10 déclarent évaluer la mise en pratique des compétences en situation réelle. Seules 15 % vont jusqu’à intégrer un indicateur financier, type ROI, dans leur analyse. Ce décalage interroge : comment piloter stratégiquement une activité dont on ne mesure pas les résultats ?
Une équation complexe pour les responsables formation
Le tableau serait incomplet sans évoquer la position délicate de la fonction formation. Les réponses à l’enquête traduisent une tension continue entre injonction à prouver l’impact et moyens réels pour le faire. Manque de données, délais d’effet jugés trop longs, attribution incertaine des résultats… autant de raisons qui rendent le pilotage difficile. Face à ces contraintes, on se replie souvent sur ce qui est mesurable : taux de complétion, satisfaction à chaud, nombre de parcours ouverts. Cependant, ces indicateurs, bien que nécessaires, restent insuffisants pour démontrer une transformation des pratiques professionnelles. La formation est alors perçue comme un coût ou un geste RH, rarement comme un moteur de performance.
Les personnels de terrain en périphérie des dispositifs
Le décalage est encore plus net lorsqu’on s’intéresse aux populations ciblées. Dans les verbatims recueillis par l’étude, un point revient régulièrement : les collaborateurs dits « de terrain » sont plus difficiles à former. Moins de temps disponible, moins d’habitude du distanciel, moins de dispositifs pensés pour eux. Résultat : ils bénéficient moins fréquemment de parcours formels… alors même qu’ils occupent des postes clés dans la chaîne de valeur. Ce sont aussi eux qui subissent le plus directement les effets des transformations — nouvelles normes, nouveaux outils, nouveaux gestes. Lorsqu’ils ne sont pas préparés, l’organisation encaisse rapidement les conséquences : erreurs, ralentissements, tensions internes, insatisfaction client. Or, ces signaux restent rarement reliés à des enjeux de formation. Ils sont traités ailleurs, comme des problèmes opérationnels.
Ce que l’on ne mesure pas échappe au débat stratégique
Ou, pour reprendre une citation de Peter Drucker : « Ce qui est mesuré est géré ». L’un des enseignements majeurs de l’enquête est la difficulté persistante à relier formation et performance métier. Quand on demande aux entreprises quels critères elles mobilisent pour évaluer une action de formation, la réponse reste généralement floue. La progression des compétences est mentionnée. Parfois la satisfaction client. Peu les gains concrets en productivité ou en qualité. Cette absence de connexion formelle entre apprentissage et résultats opérationnels prive la fonction formation d’un dialogue stratégique avec les directions métiers. Elle réduit la capacité à arbitrer, à prioriser, à démontrer l’intérêt d’une démarche en amont d’un projet de transformation ; elle rend plus difficile encore l’investissement dans des approches ciblées, en particulier pour les publics opérationnels.
Un rendez-vous pour questionner les pratiques et ouvrir des perspectives
Le webinaire du 29 avril ne viendra pas distribuer des recettes toutes faites : il proposera un espace de confrontation honnête entre les chiffres de l’étude, les pratiques observées et les retours d’expérience d’entreprises engagées dans une transformation de fond de leurs approches. Renault, notamment, viendra partager sa vision et ses choix en matière de montée en compétences sur le terrain. Animée par Michel Diaz (Féfaur), la table ronde réunira Nazim Chibane (KLARA) et plusieurs acteurs confrontés à ces enjeux au quotidien, parmi lesquels Valérie Chevremont (Chef de projet Campus Electronique de Puissance - Industry & Quality Academy, Renault Group). Un rendez-vous utile pour qui souhaite dépasser les discours et interroger, sereinement, les conditions réelles d’une formation performante.
Lien d’inscription au webinaire du 29 avril à 11 h 00 : Vos formations sont-elles aussi performantes que vous le croyez ?
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