Dans ce troisième volet de la Grande Enquête du Digital Learning, troisième édition annuelle menée par Féfaur pour le salon Innovative Learning by eLearning Expo, Directions Formation et fournisseurs livrent leurs visions sur les technologies et approches qui façonneront la formation professionnelle à l’horizon d’un an. Entre l’ascension fulgurante de l’IA générative, les promesses de l’adaptive learning et les tensions autour de la frugalité, ces acteurs dessinent une cartographie contrastée des priorités et des enjeux à venir.
L’IA générative, la nouvelle locomotive de la formation
C’est un rare consensus entre Directions Formation et fournisseurs : l’IA générative est perçue comme la technologie clé pour transformer les pratiques de formation dans l’année à venir. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 67,23 % des Directions Formation et 72,97 % des fournisseurs la plaçant en tête de leurs priorités, cette technologie est en passe de devenir un standard.
Pour les entreprises, l’IA générative ouvre des perspectives révolutionnaires. La génération de contenus pédagogiques personnalisés, la création de simulations immersives ou encore les outils d’assistance fondés sur le langage promettent des gains de temps considérables. Du côté des fournisseurs, on met en avant la capacité de l’IA à optimiser la scalabilité des programmes tout en répondant aux besoins spécifiques des apprenants.
Cependant, derrière cet enthousiasme partagé, des questions se posent. Les Directions Formation s’interrogent sur les compétences nécessaires pour intégrer ces technologies et sur l’accompagnement des collaborateurs face à ces nouveaux outils. Les fournisseurs, quant à eux, insistent sur le besoin de maturité des entreprises pour maximiser l’impact de ces solutions.
L’adaptive learning : des visions convergentes, mais des attentes différenciées
En deuxième position, l’adaptive learning émerge comme une réponse à la demande croissante de personnalisation des parcours d’apprentissage. Les Directions Formation (42,86 %) et les fournisseurs (41,44 %) s’accordent sur son importance, mais leurs motivations diffèrent légèrement.
Pour les Directions Formation, cette approche est perçue comme un levier pour augmenter l’engagement et la rétention des collaborateurs. En s’adaptant au niveau, au rythme et aux préférences de chacun, elle promet des résultats mesurables en termes de performance. Pourtant, cette ambition se heurte à des contraintes budgétaires et techniques, obligeant les responsables à faire des choix stratégiques.
Du côté des fournisseurs, l’adaptive learning est surtout vu comme un argument de différenciation. En intégrant des algorithmes sophistiqués, ils espèrent séduire des clients à la recherche d’innovations concrètes. Toutefois, leur succès dépendra de leur capacité à démontrer une rentabilité des investissements rapide et tangible.
La frugalité, un enjeu pragmatique qui divise
Si l’idée de « faire plus avec moins » séduit les Directions Formation (26,05 %) et les fournisseurs (30,63 %), elle traduit différentes préoccupations.
Pour les Directions, la frugalité est avant tout une contrainte. Les budgets serrés et les attentes croissantes des collaborateurs les incitent à réinventer leurs modèles. Cela passe par une meilleure utilisation des ressources existantes ainsi que par la recherche de formats innovants, tels que les webinaires ou les formations autoportées.
Les fournisseurs, de leur côté, voient dans cette tendance une opportunité de proposer des solutions allégées et agiles. L’enjeu est de répondre à des besoins spécifiques sans alourdir les coûts, tout en garantissant une qualité pédagogique optimale. Cette approche pourrait devenir un atout stratégique pour fidéliser des clients en quête de flexibilité.
Gamification et collaborative learning : des approches complémentaires, mais en retrait
Alors que les Directions Formation plébiscitent la gamification à hauteur de 31,09 %, les fournisseurs y accordent un intérêt moindre (26,13 %). Cette divergence illustre une différence de priorités. Les responsables formation considèrent les éléments ludiques comme un moyen d’impliquer davantage les collaborateurs, en particulier dans des secteurs où la motivation fait défaut. Les fournisseurs, en revanche, jugent cette approche moins stratégique à court terme, préférant se concentrer sur des technologies plus disruptives.
Le collaborative learning, bien que proche en termes d’intérêt (30,25 % pour les Directions et 29,73 % pour les fournisseurs), est plutôt vu comme une composante d’un écosystème global. Les entreprises le perçoivent comme un outil d’apprentissage informel et de partage de bonnes pratiques, tandis que les fournisseurs y voient une extension naturelle de leurs plateformes.
L’émergence des micro-credentials : une priorité pour les fournisseurs
Là où les Directions Formation semblent encore hésitantes, les fournisseurs placent les micro-credentials dans leur radar stratégique (26,13 %). Ces certifications de micro-compétences représentent un atout pour valider rapidement des savoir-faire précis, en phase avec l’évolution des métiers. Si les entreprises n’y accordent pas encore une attention prioritaire, cette tendance pourrait rapidement gagner en popularité, notamment dans des secteurs soumis à des cycles d’innovation rapide.
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