Orion : les nouvelles lunettes de réalité augmentée présentées par Meta… un pas de plus dans l’Immersive Learning : formations en environnement technique ou formations aux soft skills continuent de se préparer à cette lente, mais réelle, rupture…
Le 25 septembre dernier, Meta a dévoilé Orion, un prototype de lunettes de réalité augmentée (AR) : pesant seulement 98 g, ces lunettes sont capables d’afficher un contenu ultra-réaliste grâce à des technologies avancées, telles que les projecteurs MicroLED et un champ de vision de 70°. Couplées à un petit boîtier sans fil et un bracelet neuronal, elles proposent une précision inégalée dans le suivi des mouvements des yeux et des mains — une combinaison qui procure une interaction fluide avec l’environnement virtuel, une expérience immersive qui pourrait transformer l’apprentissage en entreprise. Pour les Directions Formation, ce type de dispositif apporte un avantage considérable en termes d’efficacité pédagogique. Nombre d’entre elles pensent sérieuses à intégrer l’Immersive Learning dans leurs programmes de formation, quand elles ne l’ont pas déjà entrepris, en particulier dans le champ des compétences techniques et comportementales à la recherche d’expériences réalistes et engageantes, au-delà des capacités d’une formation classique. Si le coût de ces lunettes reste élevé, elles trouveront naturellement leur point d’application dans des formations hautement spécialisées et exigeantes.
Formations techniques…
Les lunettes Orion, grâce à leur résolution de 13 pixels par degré (qui pourrait atteindre 34 pixels à l’avenir), s’avèrent particulièrement adaptées aux environnements industriels et techniques. Elles garantissent la possibilité d’entraîner les employés sur des machines ou dans des contextes difficiles à recréer physiquement, comme des environnements dangereux ou isolés. Par exemple, dans le secteur pétrolier, des formations en réalité augmentée permettraient d’acquérir des compétences pratiques en conditions virtuelles avant de les appliquer sur le terrain. Dans la même veine, le secteur manufacturier pourrait bénéficier de la formation AR en simulateur pour enseigner le montage de pièces ou l’optimisation de processus complexes sans risque pour le personnel.
Formations aux soft skills…
Au-delà des applications techniques, l’immersion offerte par Orion peut également jouer un rôle clé dans les formations aux soft skills, domaine encore peu exploré par la réalité augmentée. Imaginez une simulation de situation de crise où les managers doivent gérer des conflits en temps réel, ou une formation en communication interculturelle où les apprenants sont confrontés à des situations variées et peuvent tester leurs réactions. La capacité des lunettes Orion à générer des avatars réalistes et à interagir dans un environnement virtuel pourrait renforcer l’engagement des apprenants, les plaçant directement dans le contexte de leur formation et favorisant ainsi la rétention des compétences.
Démocratisation de l’apprentissage immersif en vue ?
Si les technologies immersives étaient autrefois perçues comme coûteuses et complexes, les progrès réalisés par Meta avec Orion tendent à démocratiser leur utilisation, même si le modèle actuel est destiné avant tout à la recherche et aux tests. Les coûts devraient significativement diminuer dans les prochaines années, à mesure que les processus de production seront optimisés. Les équipes de Meta travaillent déjà sur une version plus légère, avec un affichage amélioré et un prix qui pourrait devenir accessible pour un usage plus large. Si cette perspective se concrétisait, l’immersive learning pourrait devenir une composante standard des offres de formation des entreprises françaises d’ici à cinq ans.
L’Immersive Learning collaboratif…
En outre, la reconnaissance des gestes et les fonctionnalités du bracelet neuronal développées pour Orion permettent d’envisager des applications collaboratives, une innovation intéressante pour le travail d’équipe en entreprise. Le potentiel est là : des équipes d’apprenants collaborant dans un environnement virtuel partagé, pour résoudre des problématiques de design produit, s’entraîner à des situations d’urgence, ou partager des savoirs en temps réel. Cette approche pourrait se révéler particulièrement utile dans des contextes où la collaboration est primordiale, comme dans les industries de l’ingénierie, de la santé ou du service client.
S’approprier l’Immersive Learning, progressivement et via des cas d’usage…
L’émergence de dispositifs tels qu’Orion devrait conforter l’intérêt que les entreprises françaises portent à l’apprentissage immersif, sans pour autant nier qu’il subsiste des obstacles. D’abord, celui d’un budget initial conséquent pour le matériel, et peut-être plus encore pour développer des contenus adaptés aux spécificités des métiers. De plus, la réussite de cette transition repose sur une réflexion autour de l’accessibilité et de la personnalisation de ces contenus, afin de garantir une adoption et une efficacité maximales. On retiendra néanmoins que (source Deloitte, PwC) 65 % des entreprises françaises, qui on testé des solutions immersives, ont observé une amélioration de l’engagement et de la motivation de leurs apprenants, et que les salariés ainsi formés retiennent en moyenne 75 % de ce qu’ils apprennent contre 20 % avec des méthodes traditionnelles. Ce gain de rétention pourrait se traduire par une meilleure performance au travail et une réduction des coûts de formation à long terme. Avec la montée en puissance des outils de réalité augmentée et l’ambition des entreprises comme Meta, l’apprentissage immersif semble sur la voie de la démocratisation, malgré des défis encore à relever. Les Directions Formation doivent progressivement s’approprier ces nouvelles technologies dans leur stratégie de formation, en se concentrant sur les cas d’usage qui procurent le plus de valeur ajoutée.
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