Rentrée oblige, le niveau d’éducation scolaire de nos chers petits revient au centre des préoccupations, mais qu’en est-il de la formation professionnelle ? La loi Avenir Professionnel et les obligations induites par Qualiopi ont-elles permis de relever le niveau d’exigence sur la qualité des formations et la progression des compétences ?
On évalue nettement plus que par le passé
Quantitativement parlant, on n’a jamais autant évalué en entreprise. Il ne viendrait plus à l’idée de créer un module de formation e-learning sans son test d’évaluation finale ou son quiz ludique d'assimilation, ni même de proposer une formation blended sans évaluation à chaud ou à froid. Chez nos clients, nous constatons aussi un engouement plus fort pour des approches d'ancrage post formation. Quant aux Organismes de Formation, les critères Qualiopi les ont plus qu'incités à systématiser leur processus d’évaluation !
Bientôt la Saint… Kirkpatrick ?
Côté qualité, on manque malheureusement de statistiques récentes pour estimer l’impact de la Loi Avenir Professionnel de 2018 sur l'évaluation telle qu'elle est outillée par le modèle de Kirkpatrick. Une certitude : plus on monte dans les niveaux du modèle, moins on évalue. Les services formation seraient plus de 90 % à mesurer la réaction des apprenants (le niveau 1), 80 % la connaissance (le niveau 2), mais moins de 50 % l'application (le niveau 3) (source : le baromètre Féfaur x Talentsoft, 2019). Concernant le niveau 4 (les résultats, c'est-à-dire l’impact réel, notamment business et financier), c’est encore plus compliqué : au mieux, on mesure le ROE (Return On Expectations), c'est-à-dire le Retour Sur les Attentes en matière de qualité de la formation.
Piloter par les compétences
Du côté des universités d’entreprise comme des organismes de formation, les questionnaires de satisfaction sont aujourd'hui convenablement normés pour valider la qualité d’une formation ; cela d’autant plus que les critères sont affichés en amont et centrés sur les compétences depuis Qualiopi. Idem pour valider les compétences en situation de travail via les bonnes pratiques remises au goût du jour par l'AFEST (Action de Formation En Situation de Travail). Mais, ces évaluations sont encore loin de servir un véritable « pilotage par les compétences » collant aux besoins des métiers et du terrain. On continue de construire d’abord son corpus de formation, pour le mettre, seulement ensuite, en correspondance avec les compétences… Alors qu’il faudrait procéder à l’inverse ! Les entreprises et leurs commanditaires gagneraient à accroître leur niveau d’exigence sur les cahiers des charges d’examen, pour répondre plus étroitement aux besoins de performance et d’employabilité.
Mieux évaluer grâce au digital
NPS (Net Promoter Score) ou taux d'engagement ? Ces indicateurs sont loin d’épuiser tout ce que le digital peut mesurer. La plateforme peut, en effet, fournir de multiples aides pour investiguer en détail la qualité des formations sur chaque point ou compétence clé. Sans même parler d'Intelligence Artificielle, le digital peut être d’une aide indispensable, sous réserve que la plateforme d'évaluation ou le LMS soient suffisamment évolués pour proposer des banques de questions et offrir une analyse très fine des résultats au lieu d’un simple score de passage post formation. Cela dit, l’IA rend de précieux services pour « remonter le niveau » des pratiques d'évaluation : génération de questions, mises en situation, correction automatisée, auto-entrainement avec un tuteur virtuel, aide à la surveillance d'examen, à la délibération de jury, et naturellement exploitation décisionnelle des données de formation.
Plus concrètement, l'IA peut d'ores et déjà :
- Aider les examinateurs à pré-corriger des réponses librement rédigées par les candidats (vs un QCM) ;
- Accélérer la production de média pour les mises en situation en environnement industriel. L’IA générative permet de gommer ou de simuler une non-conformité captée sur une scène de travail, ou de créer très rapidement une petite vidéo scénarisée sur la base d'un simple prompt ;
- Renforcer l'autonomie de l'apprenant dans sa compréhension d’un cours en lui permettant de s’auto-interroger et de s’entrainer avant l’examen grâce à un tuteur virtuel ;
- Outiller les responsables formation avec des visualisations intuitives, des alertes automatisées et des algorithmes prédictifs pour individualiser les parcours.
Quid de l’employabilité ?
Plusieurs clients d'Xperteam, comme Total, EDF ou Orange, ont déployé de formidables dispositifs pour mesurer la compétence technique et les softskills sur le terrain, en lien avec la GPEC. Dans ces dispositifs, la part belle est faite au mix formation x validation des compétences sur le terrain par des référents métier, des formateurs et des experts externes. Cependant, lorsque la RH décide d’une évolution du référentiel de compétences, la comparaison des compétences dans le temps, ainsi que l’adaptation des parcours et des grilles d’observation, peuvent devenir un casse-tête ! Les organismes de formation ne sont pas en reste, qui se voient parfois reprocher un décalage avec les évolutions du marché sur les examens qu'ils proposent, quand ce n’est pas de céder un peu trop aux sirènes de la satisfaction des apprenants. En effet, pour ces derniers comme pour le formateur, le taux de réussite à l’examen est partie intégrante des indicateurs privilégiés pour mesurer la qualité et justifier de la pertinence d'une formation, au détriment peut être de vraies attentes du marché.
Notons enfin que, pour les métiers en tension, le recours aux micro-certifications (micro credentials) dessine une solution possible, parce qu’elles s’appuient sur un programme d’apprentissage court, permettant de certifier des gestes métiers dans des domaines encore peu formalisés, avec une temporalité mieux adaptée à l’évolution des besoins du marché du travail.
À retenir…
Le bon niveau se situe sans doute entre un juste équilibre humain/digital pour mieux répondre aux enjeux d'employabilité et de performance. On peut faire confiance au digital et là l'IA pour soutenir les objectifs de la Loi Avenir Professionnel et assister experts et formateurs sur la création de contenus d'évaluation, pour autonomiser l'apprenant dans son apprentissage, tout en impliquant mieux et plus les tuteurs et les managers dans des cycles plus courts avec des modalités AFEST micro-certifiables encore mieux adaptées aux évolutions rapides du marché.
Pour en savoir plus, inscrivez-vous au webinaire du 24 septembre : La puissance du modèle de Kirkpatrick démultipliée par les plateformes LMS avancées.
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