Nathalie Pasquet (Educational Engineer, Michelin) revient sur le jeu (digital) de formation en marque blanche « Worlds in Motion » salué d’un Trophée du Digital Learning 2024 pour son caractère innovant, son adaptabilité et ses possibilités d'extension multimétier ouvrant sur une forte réduction des coûts de développement. Le principal défi a été finalement de trouver un nom et un design adaptés aux valeurs de Michelin ! Parce que, pour le reste, les experts métiers et les ingénieurs pédagogiques ont su collaborer sur un cahier des charges complet et détaillé. Prochaines étapes : une possible évolution vers le multijoueur et l'intégration de pratiques d'apprentissage durables.
Pourquoi ce choix d’un jeu digital en marque blanche pour votre programme de formation « Worlds in Motion ?
Nathalie Pasquet : Ce jeu digital en marque blanche a exprimé, dès l’origine, notre souhait d’innover dans une méthode d’apprentissage engageante et immersive, adaptable aux divers métiers et permettant notamment d’optimiser les coûts de développement. Concrètement, ce format d’apprentissage utilise les ressorts du jeu pour mettre en application les connaissances acquises, la « marque blanche » permettant, quant à elle, de personnaliser les formations aux nombreux métiers du groupe et d'optimiser les coûts de développement grâce à des modèles et des mécanismes de jeu préétablis dans Articulate Storyline. Autre bénéfice de ce jeu collaboratif et immersif : les interactions entre les participants ont aidé à renforcer l’unité des équipes et à développer leur connaissance des processus métiers simulés. J’ajouterai enfin que ce type de "serious game" à distance est facilement accessible. Notre objectif d'une formation efficace, mémorable et économique, applicable largement dans l’entreprise a été rempli !
Quels ont été les plus grands défis rencontrés lors de la création de « Worlds in Motion » ?
Nathalie Pasquet : La conception du jeu, en partenariat avec Ksiri Learning, n’a pas rencontré d'obstacle majeur ; le livrable, les délais et le budget ont été respectés. C'est à mettre au crédit des contributeurs impliqués dans la réussite du projet et du cahier des charges initial, détaillé et précis, qui définissait explicitement les mécanismes du jeu et les objectifs d’apprentissage. Finalement, le principal défi a été de trouver un nom qui résonne avec la diversité des métiers de Michelin ainsi qu’un design graphique reflétant les valeurs de mobilité, d’innovation et de diversité du groupe ! Ce choix — « Worlds in Motion » — fait écho à « Michelin in Motion », qui est le plan stratégique du groupe à l’horizon 2030. Il souligne l’engagement de l’entreprise à évoluer et à s’adapter constamment. Ce jeu digital marque donc une étape dans notre stratégie de formation pour nos employés à travers le monde.
Comment s’assurer d’un contenu du jeu adapté aux différents métiers de Michelin ?
Nathalie Pasquet : D’abord, rappelons-le, le contenu du jeu est conçu pour pouvoir s’adapter spécifiquement à nos divers métiers. Nous avons adopté le principe d’une ingénierie pédagogique collaborative : experts métiers et ingénieurs pédagogiques collaborent étroitement au scénario du jeu, en privilégiant des cas fictifs plutôt que réels pour assurer la pérennité du scénario, avec une insistance marquée sur les processus et sur les rôles et responsabilités. Les objectifs et les mécanismes du jeu sont expliqués aux divers contributeurs lors d’un atelier suivi d’une journée dédiée à l’affinement des scénarios métier. La conception pédagogique vient ensuite, le scénario est intégré dans le canevas du jeu. À quoi s’ajoutent deux sessions pilotes (une en présentiel, l’autre à distance), essentielles au test du déroulement et des mécanismes du jeu, et à valider la robustesse des scénarios dans les deux formats d’animation.
Quels sont vos indicateurs de succès ?
Nathalie Pasquet : L’efficacité du jeu digital est mesurée dans le cadre de notre « Pricing Academy », qui a été le premier client du jeu, par des indicateurs clés centrés sur l’impact du jeu sur l’apprentissage et l’engagement des participants. Ces indicateurs incluent la satisfaction des apprenants, l’amélioration des compétences en communication, la prise de décision, ainsi que la cohésion et la collaboration au sein des équipes Pricing. Des évaluations sont régulièrement menées pour garantir la pertinence et l’actualité du contenu, en collaboration étroite avec les experts métiers et formateurs.
Quelles sont les perspectives d'évolution pour « World in Motion » ?
Nathalie Pasquet : Le jeu a suscité un grand intérêt dans la communauté « Learning & Development » de Michelin, notamment pour sa flexibilité et son approche en marque blanche qui économise les budgets et les temps de développement. Il s’ouvre ainsi la perspective d’une extension à d’autres programmes de formation au-delà du domaine Marketing & Vente. Bien sûr, nous continuerons d’actualiser et d’enrichir le contenu avec l’aide des experts métiers. De plus, dans le contexte stratégiques « Michelin in Motion » pour 2030 qui vise à développer une entreprise entièrement durable, le jeu intégrera à son tour des pratiques d’apprentissage durables. Notre plan de charge pour 2024 inclut également la création de nouveaux contenus d’e-learning et de jeux sérieux, en phase avec note engagement continu dans le développement de solutions d’apprentissage numériques. Enfin, « Worlds in Motion » pourrait évoluer vers le multijoueur et multiéquipe pour proposer des défis inter-équipes en ligne : double dimension collaborative et compétitive de l’apprentissage ! Cette nouvelle version encouragera l’interaction entre diverses équipes, contrairement à la version actuelle limitée à une seule équipe.
|