Une acquisition qui confirme que le marché des formations IT et numériques est décidément en plein boom… Un peu d’inquiétude, toutefois, pour les opérateurs de formation spécialisés sur ce segment (moins en France où Udacity ne brille pas par sa présence) ? À moins qu'ils y voient l'opportunité d'un repositionnement.
L’avenir radieux de la formation à l’IT et au numérique
Udacity s’est fait connaître par ses programmes de formation spécialisés dans la data science, la programmation (langage Java, Python, développement d'applications full stack, etc.), l’IA et le machine learning ou encore le cloud computing, voire la robotique ou la cybersécurité… et même à la voiture autonome ! Une partie de ces formations étant marquetées et déclinées sous l’appellation de Nanodegrees. Par cette acquisition, Accenture, major du conseil et des services professionnels aux entreprises (stratégie, consulting, digital, technologie et opérations), confirme la demande croissante en compétences numériques des clients qu’elle accompagne ; ce besoin valant aussi pour ses propres effectifs. Les concurrents d’Udacity (Coursera, edX-2U, Linkedln Learning ou Pluralsight, pour ne citer qu’eux) ne pourront voir qu'un signal très positif dans l’intérêt qu’un acteur mondial du poids d’Accenture porte ainsi à ce marché.
Quel intérêt pour Accenture ?
Cette acquisition intervient dans un contexte pénurique de compétences IT. Les entreprises (y compris les marques les plus prestigieuses) rencontrant les plus grandes difficulté à recruter les profils adéquats, elles n’ont d’autres solutions que de former des collaborateurs déjà en poste ou en cours d'onboarding (souvent bien en deçà des compétences dont elles ont besoin). Par cette acquisition, Accenture renforce donc son dispositif de mobilité interne pour répondre à la demande croissante de consultants et de professionnels hautement qualifiés dans les domaines de la technologie et du numérique, et pour aider ses clients à combler ces lacunes au sein de leurs propres équipes. Finalité : se mettre au rythme d’une transformation numérique accélérée.
Motif d’inquiétude pour la concurrence ?
Accenture devient ainsi un nouvel acteur significatif sur le marché de l'éducation et de la formation en ligne dans les technologies de l'information et du numérique, avec un atout qui renforce sa position concurrentielle : en combinant son expertise en conseil et services technologiques avec des programmes de formation reconnus, le cabinet crée une proposition de valeur complète et unique qui la distinguera de sa concurrence. Par ailleurs, s'appuyant sur la capacité d'Udacity à créer des solutions de formation personnalisées, phasés avec les tendances de la formation professionnelle, Accenture pourra délivrer des formations sur mesure à ses clients dans les domaines de l’IT et du numérique. Motif d’inquiétude pour les concurrents ? À moins qu’ils soient au contraire incités à innover x améliorer leurs propres offres pour rester compétitifs (le verre à moitié plein : l’opportunité de se différencier en mettant l'accent sur des niches spécifiques, des méthodologies pédagogiques uniques, ou des partenariats stratégiques avec des institutions académiques ou des entreprises technologiques).
Peu d’impact sur le marché français
Autre caractéristique d’Udacity : son offre s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. On doutera que le marché français y soit vraiment sensible : les salariés français, contrairement aux actifs anglo-saxons, ont pris l’habitude d’un financement intégral de la formation par leur employeur (le projet d’un financement partiel du CPF par les salariés ne devrait pas significativement changer la donne). Si, en revanche, les startups comme les grandes entreprises sont très consommatrices de compétences numériques qu’elles sont prêtes à construire via des plans de FPC ad hoc, l’acquisition d’Udacity ne devrait pas avoir trop d’impact dans l’Hexagone (au moins dans un premier temps, car Udacity part de loin).
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