À l'aube d'une transformation majeure, les acteurs de la formation professionnelle, qu'ils soient en interne, dans les grandes entreprises ou parmi leurs fournisseurs et prestataire de service, imaginent le paysage du Digital Learning dans les deux prochaines années. Relevé des convergences et des divergences censées redéfinir l'univers de la formation en 2024-2025, tirées de la deuxième édition de la Grande Enquête du Digital Learning (source : Innovative Learning by E-learning x Féfaur).
Une expérience apprenante repensée (58,3 % & 67,5 %)
L'expérience de l'apprenant se place au cœur des préoccupations, avec 58,3 % des services de formation souhaitant innover dans les formats pédagogiques et 67,5 % des fournisseurs mettant l'accent sur l'expérience et l'engagement des apprenants. Convergence sans appel qui illustre une volonté partagée d'adopter des approches plus interactives et engageantes, utilisant les technologies de pointe pour enrichir et dynamiser l'apprentissage. La priorité donnée à l’expérience apprenante n’est pas nouvelle ; son maintien au premier plan depuis des années résulte d’un constat : cette expérience est conditionnée par des usages numériques (grand public, professionnels) qui ne cessent d’évoluer.
L'Impact de la formation au microscope (35,4 % & 38,8 %)
La nécessité de mesurer l'impact de la formation est un autre point d'accord, avec 35,4 % des services de formation et 38,8 % des fournisseurs conscients de l'importance de cette démarche. Cette approche orientée résultats montre une préoccupation commune pour l'évaluation précise des bénéfices de la formation, visant à prouver son efficacité et sa pertinence dans le développement professionnel et organisationnel. En effet, tout le monde est gagnant à prouver que la formation a un impact positif sur la performance opérationnelle des personnes et du business : les services formation, qui peuvent s’appuyer sur cette preuve pour négocier favorablement leurs investissements, et, par voie de conséquence, les fournisseurs qui auront permis de délivrer ces preuves.
Quand les services formation et leurs fournisseurs divergent…
Cependant, certaines divergences apparaissent : 39,6 % des services de formation souhaitent améliorer la communication interne, une préoccupation moins évidente chez les fournisseurs. De plus, le désir de 31,3 % des services de formation de développer le transfert des acquis en situation de travail n'est pas directement abordé par les fournisseurs, signalant une zone de développement potentiel pour ces derniers. Ce résultat doit pondérer la priorité, mentionnée plus haut, que les fournisseurs semblent accorder à l’impact de la formation, alors que le transfert des acquis est reconnu (modèle de Kirkpatrick, niveau 3) comme la clé d’une formation à fort impact.
Deux priorités auxquelles les fournisseurs sont sensibles…
Du côté des fournisseurs, un fort accent est mis sur l'accompagnement des apprenants (51,3 %). Les fournisseurs considèrent que les services formation doivent accroître leurs efforts en la matière, ce qui ne va pas sans une difficulté : accompagner les apprenants, c’est leur consacrer du temps (parfois beaucoup), une denrée devenue rare au service formation. La production de contenus personnalisés obtient, quant à elle, un score honorable (33,8 %). Cette orientation vers la personnalisation contraste avec les priorités plus institutionnelles des services de formation, procurant une perspective complémentaire sur la manière d'enrichir l'expérience d'apprentissage.
Que faire ?
Si les tendances pour 2024-2025 révèlent une vision largement partagée sur l'importance cruciale de l'expérience apprenante et de la mesure de l'impact de la formation, les divergences relevées par la Grande Enquête du Digital Learning (édition 2024) constituent une belle opportunité d’échange ouvert et continu entre l’offre et la demande. Il s’agit que les partenaires du Digital Learning dans l’entreprise s’accordent sur un meilleur alignement des objectifs, condition pour maximiser l'efficacité du Digital Learning. Les services formation collaborant le plus souvent avec plusieurs fournisseurs (technologies, contenus, services), on leur suggère de créer les conditions d’un partage collectif, par exemple, en réunissant l’ensemble des fournisseurs, une ou deux fois l’an, pour traiter de cette question clé jamais épuisée : s’assurer que toutes les parties prenantes extérieures à l’entreprise soient alignées sur sa stratégie Digital Learning… Une opportunité de vérifier aussi que les parties prenantes internes partagent vision et moyens !
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