Reconnaître et valoriser les compétences : cet objectif est devenu crucial dans les entreprises. Dans ce contexte, l’endossement s’impose comme un outil à forte valeur ajoutée. Méritant d’être mieux connu des professionnels RH et formation, il s’immisce assurément au cœur du pilotage des compétences. Retour sur un concept appelé au plus grand avenir : qu’est-ce que l’endossement ? quelles en sont les forces et les faiblesses ? Surtout : comment et pourquoi le mettre en œuvre ?
Le trou dans la raquette de l’évaluation des compétences ?
L’endossement résout-il un problème ? Pour répondre à cette question, il faut s’interroger sur les manques actuels en matière d’outils d’évaluation pour valider des compétences. Aujourd’hui, l’évaluation des compétences repose principalement sur trois pratiques. D’abord, l’évaluation sommative à l’issue du parcours de formation, souvent sous forme d’un test en ligne. Ensuite, un jury constitué (un ou plusieurs membres) évalue les attitudes et les livrables produits par le candidat à l’évaluation ; cf. par exemple les soutenances ou l’AFEST (évaluation en situation de travail). Enfin, les entretiens annuels (ou diverses pratiques d'évaluation institutionnelle par les managers) constituent une évaluation, par la hiérarchie, de la performance au poste de travail.
Ce système tridimensionnel ne prend pas en compte tout ’écosystème du collaborateur : comment valider, auprès de l’ensemble des interlocuteurs du collaborateur, qu’il met efficacement en œuvre ses compétences acquises en formation ? La réponse à ce manque est proposée par l’endossement, une réponse solide, simple et particulièrement efficace.
Qu'est-ce que l'endossement dans les Open Badges ?
La notion d’endossement est née dans l'univers des Open Badges, lequel est largement mû par l'importance qu’il accorde à la validation et à la confiance dans le monde numérique. Ici, l'endossement se présente comme un processus par lequel une entité ou une personne qualifiée atteste de la validité et de la pertinence d'un badge particulier. Ce mécanisme renforce la crédibilité des badges en associant une autorité ou une organisation respectée au sein du domaine spécifique de la compétence représentée. Concrètement, cela signifie qu'une personne ou une organisation, souvent appelée “l'endosseur”, déclare que le titulaire de la micro-certification a démontré de manière fiable les compétences ou les réalisations indiquées sur le badge. Ainsi renforcée, la valeur des badges numériques et de la confiance qu’on peut faire à leur écosystème facilite la reconnaissance et la portabilité des compétences acquises.
Origine du terme “endossement” dans les Open Badges
Dans le contexte des Open Badges, le terme “endossement” tire son inspiration d’une pratique traditionnelle dans le monde financier : de même que l'endossement sur un chèque confère une légitimité au processus de transfert de propriété, l'endossement dans les Open Badges assure la légitimité et la véracité des compétences représentées. Cette adoption du terme souligne le parallèle entre la confiance associée au processus traditionnel d'endossement financier et la confiance recherchée dans la reconnaissance des compétences. L'endossement dans les Open Badges vise à établir une chaîne de confiance pour renforcer la validité des badges dans un monde numérique en constante évolution.
Avantages et limites de l’endossement
En matière de micro certification, l'endossement procure plusieurs avantages : il permet aux titulaires des badges de bénéficier d'une validation externe qui valorise leurs compétences ; en favorisant la transparence et la fiabilité, il contribue à l'évolution positive de l'écosystème des Open Badges. La confiance des recruteurs ou des manageurs (cas des mobilités internes) dans la valeur des compétences certifiées par les badges s’accroît, ce qui débouche sur une adoption plus large de ce système innovant de certification. Toutefois, dans sa forme originelle, l'endossement dépend souvent de l'interprétation subjective de l'endosseur : ce qui est considéré comme une compétence valable pour une personne peut ne pas l'être pour une autre. Cette subjectivité crée une marge d'erreur susceptible de remettre en question l'universalité de l'endossement. De plus, comme tout système fondé sur la confiance, l'endossement dans les Open Badges est vulnérable : les tentatives de fraude, la partialité ou les conflits d'intérêts potentiels peuvent compromettre l'intégrité du processus d'endossement, et mettre en doute la fiabilité globale du système. C’est pour pallier ces lacunes qu'est né l’endossement 360°.
Qu’est-ce que l’endossement 360° et comment le mettre en œuvre ?
L’endossement 360° combine le meilleur des deux mondes : la pertinence d’une validation par l’écosystème et la formalisation existante dans une évaluation traditionnelle. Première règle de l’endossement 360° : structurer un questionnaire qui sera soumis aux endosseurs ; deuxième règle : déterminer des seuils de légitimité (le nombre minimum d’endossements pour valider le badge ) ; troisième et dernière règle : tracer l’origine de l’endosseur et pouvoir éventuellement installer des systèmes de contrôle dans le cadre de micro-certification. Pour en savoir plus sur les règles de l’endossement 360° : consultez la vidéo ici.
Alors que les entreprises ne cherchent plus seulement à traquer les formations suivies mais avant tout à cartographier les compétences acquises, l’endossement 360° apporte une réponse simple et efficace que les responsables formation et les chargées du développement des talents doivent maîtriser.
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