Pour Amélie Barloy (Content & Partnership Director, Coorpacademy by go1), la prise de conscience environnementale ne suffit plus : les entreprises doivent massivement former leurs collaborateurs pour développer les « compétences vertes », et les soft skills associées, qui conditionnent tout simplement leur survie.
Où en est la prise de conscience de l’urgence environnementale dans les entreprises ?
Amélie Barloy : L’urgence est là : transformer des modes de production et de distribution qui menacent les équilibres de la planète. Les sujets ne manquent pas : impératif climatique, neutralité carbone, santé, politique de la biodiversité, modèle agricole, nutrition, etc. Les cours délivrés par Coorpacademy by Go1 (par exemple : « Comprendre la finance durable et ses réglementations ») aident les entreprises à comprendre ces changements à grande échelle et à passer à l’action… Faut-il notamment rappeler que, signataire Pacte Vert Européen de juillet 2021, la France est juridiquement contrainte à une réduction des émissions de 55 % d’ici à 2030 et de neutralité climatique d’ici à 2050 ?
Entreprises et salariés sont de plus en plus sensibles à ces questions…
Amélie Barloy : La demande étant en forte hausse chez nos clients, notre club clients de juin 2023 sera largement consacré à la montée en compétences autour de la transition environnementale. Si la prise de conscience est partagée, nombre d’organisations, auprès desquels nous jouons un rôle de « tiers de confiance », cherchent à renforcer la mise en œuvre de leur transition. Par ailleurs, en effet, c’est sujet clé pour la marque employeur et pour l’attractivité des talents. Car plus de 8 travailleurs sur 10 souhaiteraient que leur travail soit en meilleure adéquation avec le défi climatique (source : institut ELABE, avril 2023) quand 54 % d’entre eux estiment que leurs compétences ne sont pas au niveau de l’urgence écologique.
Force est de constater que tous les talents, quels que soient leur métier et leur niveau dans la hiérarchie, souhaitent encourager la transition environnementale de leur groupe. S’impliquer eux-mêmes ? Oui, sous réserve d’être formés à cela et de connaître l’impact de leurs différentes tâches comme de leur secteur sur l’environnement.
La transition environnementale suppose des compétences spécifiques ?
Amélie Barloy : Une stratégie de transition environnementale repose surtout sur un plan d'up skilling / re skilling massif sur une dizaine d’années ; elle ne saurait être l’apanage du seul département RSE ! C’est le constat de LinkedIn (source : « Global Green Skills », 2022) sur une vaste échelle (les 800 millions de profils du réseau social) : les offres d'emploi nécessitant des compétences vertes ont annuellement augmenté de 8 % depuis cinq ans, la part des « talents verts » d'environ 6 %. Les « compétences techniques vertes » font l’objet d’une demande de plus en plus importante ; en particulier, les Techniciens éoliens et les Consultants solaires (les deux compétences techniques les plus demandées) respectivement en hausse annuelle de 24 % et de 23 % de 2016 à 2021 ! Autre constat : la part croissante de l'écologie dans des métiers moins spécialisés et dans de nombreux secteurs, par exemple, pour les métiers de responsable de la conformité ou de responsable des installations (respectivement +19 % et +11 % de croissance annuelle moyenne).
Quant à la formation aux soft skills, sa montée en puissance correspond à la nécessité du changement des mentalités requis par cette révolution. Agilité, adaptabilité, capacité à résoudre des problèmes et identifier de nouveaux business models pérennes : les entreprises attendent beaucoup de leurs collaborateurs, y compris qu’ils sachent régir leurs émotions pour résister à une éco-anxiété grandissante !
Le Digital Learning, c’est la solution ?
Amélie Barloy : Le Digital Learning met la meilleure expertise à la portée de tous, comme le montre le MOOC du C3D auquel Coorpacademy by Go1 a contribué, et qui vulgarise utilement les concepts techniques et scientifiques de la transition environnementale, forcément complexes. D’autres formations traitent pratiquement des éco-gestes individuels du quotidien, y compris au travail.
La responsabilité individuelle est certes essentielle, mais l’entreprise doit mettre en œuvre un plan de formation véritablement continu, car la transition n’est pas seulement une thématique à part entière : elle irrigue aussi tous les secteurs et tous les métiers. Le Digital Learning qui présente, on le sait, l’avantage de la rapidité, facilite également l’actualisation des cours sur ce sujet qui ne cesse d’évoluer. Enfin, il se dit que la formation en ligne réduit les gestes polluants pour la planète… sous réserve de mieux connaître le bilan carbone de la formation et du Digital Learning !
Quel est l’appétit de vos clients pour former la transition environnementale ?
Amélie Barloy : Quelques chiffres, pour illustrer ce point : lors de la semaine du développement durable (septembre 2022) les taux de connexion aux animations digitales proposées par Coorpacademy by Go1 ont littéralement bondi : +45 % sur nos plateformes et +35 % de cours effectués dans le catalogue Coorpacademy ! Voilà des années que nos formations accompagnent les entreprises dans leur transformation : nos premiers clients sont allés à tâtons en misant surtout sur le volontariat ; puis, de réels besoins ont émergé sur des thématiques comme l’efficacité énergétique, l’économie collaborative ou la RSE, mais les apprenants restaient un peu en retrait. Le déclic s’est opéré en 2021 via des programmes de formation à grande échelle chez nos clients. Depuis 6 mois, c’est la compétence « Pensée durable » qui est la plus consultée, parmi les 25 autres compétences sur le numérique, le management ou la communication qui figurent dans notre catalogue ! Plus de 200 chapitres, dont le périmètre ne cesse de s’étendre, traitent aujourd’hui des grands enjeux du développement durable et des bonnes pratiques pour créer un avenir durable. Ce qu’expriment nos intitulés de cours : « Transformer l'entreprise pour la transition écologique », « RSE : normes, opportunités, parties prenantes, métiers… nous sommes tous concernés », « Eco-gestes » ; « Sobriété numérique », « Biodiversité », « La neutralité carbone »…
Des sujets regroupés dans 15 cours fondamentaux (Les enjeux du développement durable) sur lesquels Coorpacademy by go1 délivre un certificat d’acculturation qui a fait l’objet d’un audit Qualiopi, et qui constitue le socle idéal pour une entreprise qui veut lancer son premier programme de formation.
La transformation environnement des entreprises n’est pas qu’une question de bonne volonté…
Amélie Barloy : C’est, en effet, d’abord et avant tout affaire de montée en compétences. Tous les collaborateurs doivent s’embarquer dans de nouvelles logiques d’apprentissage qui ont vocation à révolutionner tous les processus d’innovation et les modes de production des organisations. C’est en cela que la formation est le point de départ et un outil d’accompagnement incontournable.
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