Besoin de trouver du sens au travail, besoin de liberté et d’accomplissement professionnel, Grande Démission : l’entrepreneuriat a plus que jamais le vent en poupe… L’IRCE est son école, qui a su prendre le virage du Digital Learning. La preuve par une place de Finaliste aux Trophées du Digital Learning 2023 dans la catégorie « Évaluation et mise en pratique » !
Quelles sont les missions de l’IRCE ?
Christophe Tourneur : L’IRCE est une association à but non lucratif. Notre institut participe au développement économique des territoires, notamment en Région Sud et à Paris, notamment en confortant les entrepreneurs dans leur métier de dirigeant et en favorisant la pérennité et le développement des TPE et PME régionales. Nous sommes convaincus que dans un environnement complexe et incertain, l’agilité des entrepreneurs conditionne la performance et la pérennité de leur entreprise. Pour cela, nous élaborons et réalisons des actions collectives de formation structurante, d’appui stratégique et de mise en réseau adressées aux dirigeants, créateurs et repreneurs d’entreprises.
Comment le projet de formation, Finaliste des Trophées du Digital Learning 2023, s’inscrit-il dans ces missions ?
Christophe Tourneur : Ce projet concerne notre nouvelle offre d’accompagnement pour les porteurs de projet de reprise d’entreprise, qui est une voie de plus en plus privilégiée par les cadres salariés qui veulent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Ce type de projet a en outre un vrai effet social puisqu’il va permettre à une entreprise (qu’elle soit en difficulté ou non au moment de la vente), de perdurer et même de se développer en créant des emplois.
Mais une reprise d’entreprise est un long projet, technique et semé d’embuche qui nécessite d’être bien accompagné et formé. En la matière, il existe très peu d’offres d’accompagnement en France, qui ne permettent d’ailleurs d’aider les repreneurs que sur une facette de leur projet. En complément du parcours de formation proposé par l’IRCE, certes déjà très riche, car couvrant divers champs de compétences indispensables (valorisation d’entreprise, juridique, gestion, commercial, management, etc.), nous accompagnons le repreneur dans la création de son réseau et dans son utilisation à bon escient, grâce à des mentors expérimentés ; il pourrait trouver l’entreprise « de ses rêves » en rencontrant un maximum de dirigeants et en arpentant intelligemment le « marché caché » des entreprises à céder (hors annonces officielles de cessions) qui représente environ 80 % du marché de la cession/transmission.
Vous proposez trois programmes…
Christophe Tourneur : Trois programmes, en effet, 100 % distanciel, qui rassemblent des participants à la reprise d’entreprise à travers toute la France, et qui intègrent des travaux asynchrones (courtes séquences vidéos et quizz, documents à lire, exercices spécifiques à réaliser) ; des ateliers collectifs en visioconférence avec un intervenant expert, entrecoupés d’exercices collaboratifs en sous-groupes pour bénéficier d’un effet miroir avec les autres participants ; des rendez-vous individuels avec le tuteur de la formation (ou un intervenant externe au choix) pour aller plus loin avec chaque participant.
Vous avez choisi Moodle ?
Christophe Tourneur : Nous avons choisi la plateforme LMS Moodle pour sa souplesse de paramétrage, et parce qu’au-delà de parcours en 100 % distanciel, nous proposons aussi de la formation hybride, par exemple, avec des ateliers en présentiel. Moodle nous permet également de générer des relations sociales entre nos participants, de jongler entre les formats et de développer des outils qui nous sont propres comme un annuaire de membres, des forums de discussions thématiques, ou même un outil de signature de présence distanciel / présentiel.
Justement, quel rôle joue le présentiel dans le dispositif ?
Christophe Tourneur : Nous concentrons la partie présentielle autour d’événements de rencontres réseau. La mise en réseau tient une part essentielle dans un projet de reprise. Nous faisons pitcher les repreneurs que nous accompagnons et les faisons rencontrer un public composé d’acteurs économiques locaux, de professionnels de la transmission/reprise et de cédants d’entreprise.
Plus largement, dans nos parcours hybrides, le présentiel est mobilisé pour l’apprentissage de « savoir-être » : mises en situation, travail en intelligence collective. Si les ateliers en visioconférence peuvent garantir une grande interactivité, le présentiel n’a pas son équivalent pour faciliter les interactions et renforcer les liens dans le groupe des apprenants : rien ne remplace les échanges informels que l’on peut développer en présentiel, pendant la pause à la machine à café ou durant le repas, en fin de séance en discutant avec les autres participants ou avec le formateur. C’est là que réside la principale valeur ajoutée du présentiel, car, à l’inverse, rien ne sert de demander à une dizaine de personnes de se déplacer pour suivre le déroulement d’un exposé pendant plusieurs heures !
Le présentiel continue d’avoir un bel avenir…
Christophe Tourneur : Oui, à plus forte raison s’il est sublimé dans une mixité avec les solutions e-learning. Tout format ayant ses qualités, il appartient aux organismes de formation de tirer la quintessence de chacun. Ce travail en profondeur n’est jamais terminé ; il requiert la pleine adhésion des formateurs ainsi que leur montée en compétence sur l’utilisation de nouveaux outils et de techniques pédagogiques.
Revenons à la notion de communauté des apprenants…
Christophe Tourneur : Le numérique a surtout permis de casser les frontières géographiques. Nous sommes présents physiquement à Aix-en-Provence, Nice, Gap et Paris. Nous organisons des formations et des événements réseau dans chacune de ces localités, avec des membres qui jusqu’à assez récemment ne se croisaient jamais. Aujourd’hui le numérique procure des opportunités (webinaires, ateliers en visioconférence, forums, etc.) d’échanger avec tous les membres de notre communauté et de se sentir plus facilement appartenant à cette communauté élargie.
Quelles sont les perpectives ouvertes pour l’IRCE ?
Christophe Tourneur : Si le retour qualitatif de nos participants est excellent, il nous faut toutefois améliorer encore l’expérience utilisateur sur notre plateforme LMS en étant attentif aux retours des participants et aux difficultés techniques parfois rencontrées. C’est une condition essentielle pour nous adapter rapidement et rendre l’utilisation des outils numériques la plus simple et fluide possible. D’un point de vue quantitatif, le distanciel nous a permis de nous ouvrir à un public de repreneurs dépassant les frontières géographiques qui nous limitaient auparavant.
Notre prochain projet, c’est de lancer une branche « certification » de l’IRCE qui pourra nouer des partenariats avec d’autres organismes de formation sur nos thématiques de prédilection : l’accompagnement stratégique des entrepreneurs. En parallèle de nos progrès sur l’expérience apprenants, nous enquêtons aussi sur les possibilités de l’intelligence artificielle susceptible de répondre à certains besoins, et qu’on voit s’ouvrir aux organismes de formation.
Propos recueillis par Michel Diaz
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