D’un côté, ceux qui pensent que la technologie peut améliorer la formation ; de l'autre, ceux qui craignent que les robots prennent le contrôle de l'éducation. Le débat est tranché : tout formateur qui se contente d’apporter des connaissances, dans une « pédagogie descendante », sera inéluctablement remplacé par des outils tels que ChatGPT. On ne s’en émouvra pas, car les apprenants ont tout intérêt à ce que pareil formateur soit, en effet, remplacé !
Qu'est-ce qui caractérise un « bon formateur » ?
Un retour aux fondamentaux est toujours utile : un bon formateur possède la connaissance (toujours évolutive) et l'expérience, bien sûr ; il doit être passionné par son sujet (une passion qu’il saura transmettre à ses apprenants) et capable de créer un environnement d'apprentissage positif et inclusif, encourageant la participation et la collaboration. Enfin, il doit être apte à adapter sa formation aux besoins et au profil individuel de chaque apprenant, et à procurer à celui-ci un feed-back constructif pour accompagner sa montée en compétences.
Le soutien du Digital Learning aux formateurs
Le Digital Learning soutient les formateurs grâce à une multitude de technologies, telles que la réalité virtuelle, l'apprentissage mobile, la réalité augmentée, le métaverse… Il ne s’agit pas de pourchasser la solution miracle ou le dernier effet de mode, mais de choisir et d'agencer judicieusement un ensemble de modalités pédagogiques pouvant répondre aux attentes individuelles. C’est une responsabilité essentielle du formateur que d’aider ses apprenants à développer leurs compétences, chacun à son propre rythme, en leur fournissant des clés individualisées.
Cependant, l’irruption de ChatGPT dans l’écosystème digital de formation pourrait rebattre les cartes. Pour qui a testé ce nouvel outil d'Intelligence Artificielle générative, la question se pose : le métier de formateur est-il menacé ? Car ChatGPT peut, en effet, fournir des informations précises et pertinentes, répondre aux questions des apprenants, voire aider les formateurs à résoudre des problèmes qu’ils rencontrent…
Tâchons d’y voir plus clair.
La technologie sert l'apprentissage, elle ne remplace pas l’humain
Appliqués aux domaines de la formation, les outils numériques, IA générative y compris, visent à améliorer l'expérience d'apprentissage des apprenants et à les aider à atteindre leurs objectifs. C’est pourquoi l’adoption d’un outil doit être réfléchie et intentionnelle, l’outil intervenant pour compléter et enrichir la formation traditionnelle, non pour la remplacer arbitrairement. Les formateurs doivent être conscients des bénéfices et des limites de chaque technologie qu’ils utiliseront de manière responsable et éthique, en tenant compte de l'impact sur les apprenants, leurs besoins individuels et leurs préférences d'apprentissage. On insistera sur ce point fondamental : la technologie peut être précieuse pour soutenir et améliorer l'apprentissage, mais elle n’a jamais vocation à se substituer au lien humain et à l’interaction entre le formateur et les stagiaires. Les formateurs doivent alors s’informer et s’approprier, aussi souvent que nécessaire, des nouvelles technologies dont ils tireront de nouvelles approches pédagogiques ; cette exigence leur permettra de personnaliser toujours plus avant leur enseignement afin, comme nous l’indiquions plus haut, de répondre aux besoins individuels de chaque apprenant, de leur fournir un feed-back précis et constructif, et de les encourager à penser de manière critique et créative. En ligne de mire : procurer aux apprenants une expérience d'apprentissage plus riche et plus efficace, sans que le formateur abdique son rôle.
Lutter contre « l’illectronisme »
Une autre exigence doit être considérée : pourquoi un formateur priveraient-ils ses apprenants des bénéfices de la révolution numérique en cours ? Au contraire, il y va de sa responsabilité sociale : leur garantir l’accès aux nouvelles technologies et aux innovations pédagogiques, pour leur procurer les meilleures chances de réussite. Autrement dit : le formateur a aussi la responsabilité de lutter contre « l’illectronisme », combler la fracture numérique étant devenu un enjeu majeur d’un monde en constante évolution. Pour cela, le formateur adopte une approche passionnée des outils numériques, un apprentissage bienveillant et éclairé adossé à la ferme volonté de s'adapter aux changements. L’intégration de ces technologies dans votre pratique de formateur vous permet de créer un environnement d'apprentissage inclusif et équitable dans lequel les apprenants peuvent développer leurs compétences numériques et tirer tout le parti des outils et des ressources pédagogiques en ligne. Aider ainsi, par l’information et la formation, une génération d'apprenants connectés à affronter les défis du monde numérique tout en gardant un esprit critique et avisé : quelle plus belle contribution pour un formateur ?
ChatGPT, plus qu’un brillant assistant : l’aube d’une révolution
Tout formateur qui se contente d’apporter des connaissances, dans une « pédagogie descendante », sera inéluctablement remplacé par des outils tels que ChatGPT. On ne s’en émouvra pas : les apprenants ont intérêt à ce que pareil formateur soit remplacé ! Pour les autres, ceux qui ne se limitent pas à diffuser du Powerpoint, l’IA générative sera d’une grande utilité, car elle pourra apporter à tout un chacun les connaissances de base, libérant ainsi du temps aux formateurs et aux apprenants pour une pédagogie plus complexe et interactive. On reproche souvent aux nouvelles technologies de nous mettre sans cesse au défi de changer de logique pédagogique… À mon sens, c’est un reproche à tort : elles peuvent, au contraire, nous aider à augmenter, transformer, adapter, optimiser sans cesse l’approche du métier de formateur. Il est capital d’envisager ces multiples challenges comme un unique défi, passionnant, excitant.
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