L'événement récent organisé par l’université du groupe Safran (Safran University) a réuni l’ensemble des collaborateurs qui, en France et à l’International, contribuent à la production et à la transmission de contenus pédagogiques digitaux. Retour sur une aventure participative et collaborative sans précédent.
Produire et transmettre les savoirs à grande échelle : l’écosystème formation donne le ton !
Le temps est passé de l’exclusivité donnée aux librairies « monolithiques » de contenus « scormés », souvent onéreuses, rapidement obsolètes et pas toujours alignées sur le contexte et la culture de l’entreprise. Même si leur usage demeure pertinent dans certains cas (par exemple, pour les métiers de l’IT qui mutent à grande vitesse), on assiste à l'émergence d'une tendance fondée, d'une part, sur la diversité des sources (utilisant des solutions de curation, d’agrégation et de compilation de contenus disponibles sur Internet) et, d'autre part, sur la personnalisation / contextualisation incarnée par la « patte » de l’entreprise engagée dans une démarche de production des savoirs.
Cette tendance s’est renforcée dans la crise sanitaire : les entreprises et leurs Directions Formation reconnaissent que le savoir est un bien commun précieux qu'il faut, plus que jamais, développer, préserver, partager et transmettre. Chez Safran, cette vision repose sur trois piliers (compétence, employés, entreprise apprenante) ; elle est supportée par un écosystème digital englobant divers registres fonctionnels - notamment : LXP (Learning eXperience System), LMS (Learning Management System), TMS (Training Management System) - convenablement interfacés pour pouvoir « discuter » et partager leurs données. Cet écosystème constitue la plateforme d'émergence et de déploiement des savoirs communs.
Dimension collaborative de l’entreprise apprenante : « Safran enseigne à Safran »
Au cœur du processus de production et de transmission des contenus pédagogiques digitaux, le LXP a réussi ce tour de force d'atteindre 85,000 inscrits, 13 groupes structurés des sociétés de « rang 1 » et plus de 500 sous-groupes, 13 administrateurs de sociétés autonomes ; 600 auteurs internes (complétés par des dizaines de référents et animateurs des voyages d’apprentissage) ont créé jusque-là plus de 8,000 contenus en dix langues ; le taux de complétion moyen des 1,300 sessions est de 78 %… Qui dit mieux ?
Construit à partir de la technologie 360Learning, le portail de formation s’inspire des réseaux sociaux, par la mise en œuvre d’un « collaboratif » qui donne corps à la vision de Safran : « tout collaborateur étant un sachant, il peut contribuer à la production et à la transmission des savoirs ». Facteurs de réussite : l’outil auteur intégré dans le portail, les possibilités de collaboration qu'il institue entre les parties prenantes - administrateurs, référents, auteurs et apprenants - qui lui donne l'air d'être une ruche affairée, parfaitement organisée. En effet, le portail favorise l’autonomie et la décentralisation des productions variées, qui restent néanmoins sous la supervision de Safran University, principal administrateur de la plateforme ayant mué en centre d’expertise pédagogique, dans une logique de service auprès de toutes les sociétés de l’entreprise.
La démocratisation des savoirs dans l’entreprise
Dans ce mouvement, les équipes formation ont profondément changé de rôle ; en particulier, il ne s’agit pas de produire la plupart des contenus de façon centralisée - ce qui était souvent le cas auparavant, sauf pour des savoirs requérant l’expertise des meilleures institutions académiques avec lesquelles un service formation n'a pas de raison de vouloir rivaliser. Safran University accompagne la décentralisation de sa production en ayant bien soin de former les collaborateurs concernés sur tous les outils mis progressivement à leur disposition : professionnalisation, autonomisation sont les maîtres-mots associés à une approche pragmatique (conquérir « le Mont Blanc plutôt que l’Everest », mais livrer le business à l’heure et à coûts optimisés !). Le résultat est là : certaines productions réalisées par les collaborateurs sont de qualité bluffante. Autre bénéfice de cette approche : les collaborateurs qui sont de l'aventure de création et de partage des savoirs en conçoivent une plus grande fierté d’appartenance à l’entreprise ; un sens supplémentaire donné au travail se dégage de cette contribution à l’œuvre commune, qui développe par ailleurs des « praticiens réflexifs » (transmettre, c’est refléter). Last but notleast, le temps ainsi retrouvé par les Directions Formation (qui développent en passant leur posture de facilitation) peut être consacré à l’avenir et à l’innovation !
Contributeurs associés : Catherine Loirant et Matthieu Estève
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