À moins d’être dans le déni complet des climato-sceptiques ou d’avoir passé l’été sur une autre planète, il est maintenant évident que le climat change. Cela fait plus de 20 ans que nombre de scientifiques nous alarment sur l’imminence du dérèglement climatique et de ses impacts sur nos vies quotidiennes, personnelles et professionnelles. Alors que nous sommes rattrapés par la réalité, il est urgent d’agir, à tous les niveaux. Si l’impact environnemental d’une entreprise dépend beaucoup de son secteur d’activité, toutes les organisations, publiques ou privées, TPE, PME ou grands comptes, ont aujourd’hui en commun l’usage du numérique… dont l’empreinte écologique est conséquente : il constitue 4 % des émissions mondiales de CO₂ (plus que l’aviation civile) et pourrait atteindre 7 % dans 2 ans*…
Avec la Loi REEN de novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique, la France fait figure de pionnière dans ce domaine. La prise de conscience ne date pas d’hier, car les entreprises de plus de 500 collaborateurs étaient déjà contraintes d’adopter une démarche globale de contrôle de leurs émissions de CO₂ (bilan carbone, publication des résultats, stratégie de réduction, etc.). Mais la nouvelle Loi fixe des mesures de réduction de l’impact environnemental du numérique à certains acteurs, publics et privés. Les petites entreprises n’étant pas actuellement soumises à cette obligation, peu d’organismes de formation (souvent des TPE) se sont volontairement lancés dans cette démarche. Pourtant, il leur faut s’y préparer, car la réglementation évolue rapidement, de même que les attentes des citoyens, en faveur d’une plus grande transparence des acteurs économiques.
Quel bilan carbone pour un organisme de formation ?
Jusqu’à cet été, la réglementation limitait le bilan carbone, c’est-à-dire le recensement des émissions de gaz à effet de serre liées à la vie de l’entreprise, aux émissions directement créées par l’entreprise (chauffage dans les bureaux, véhicules d’entreprise…) ou pour l’alimenter (émissions indirectes liées à la production d’énergie). Désormais, les émissions induites par l’entreprise (en amont et en aval de la vie d’un produit par exemple) sont aussi à considérer lorsqu’elles sont significatives. À l’instar d'autres entreprises, un organisme de formation va directement émettre du CO₂ (ou d’autres gaz à effet de serre), entre autres, pour son chauffage, les déplacements de ses salariés, sa consommation électrique, mais indirectement aussi, notamment, via son cabinet comptable, lui aussi consommateur de ressources et générateur d’émissions, ou ses vacataires. Certainement moins qu’une cimenterie ! Néanmoins, assez pour s’y intéresser et essayer de les limiter.
Quid du numérique ?
Comme partout ailleurs, les organismes de formation ont largement renforcé leurs pratiques numériques à mesure que leur « transformation digitale » progressait : utilisation quotidienne des ordinateurs, d’Internet, de la messagerie, des espaces de stockage… Et, bien sûr, essor du Digital Learning. S’il n’est pas question d’un retour par l’abandon de nos outils de gestion et de nos pratiques pédagogiques, il n’est pas interdit de faire preuve de bon sens dans la mise en place de bonnes pratiques visant à réduire notre impact numérique. Les pistes sont connues : utilisation de matériel reconditionné, limitation du stockage de données, meilleure gestion des messageries, optimisation des formats d’apprentissage… Les solutions pour rendre le numérique plus responsable sont multiples !
Se mobiliser, sensibiliser, agir
Les associations environnementales, le gouvernement et des entreprises se mobilisent en mettant à disposition des études, des guides et même des labels, pour nous accompagner dans ces changements nécessaires. Des changements qu’il faut voir, à notre sens, comme des opportunités dont les impacts seront bénéfiques, globalement et pour nos entreprises. Une politique éco-responsable intégrant le numérique responsable aura certes pour effet de réduire la facture énergétique de l’entreprise, elle sera aussi un élément différenciant dans un appel d’offre, elle améliorera la marque employeur, elle favorisera l’attractivité de l’entreprise aux yeux des candidats… En tant qu’organismes de formation, il nous appartient donc de sensibiliser, de transmettre et d’agir pour devenir des modèles d’entreprise. C’est pourquoi Ingenium digital learning (organisme de formation et hébergeur de plateformes e-learning) souhaite montrer l’exemple : accompagnés par un consultant en stratégie bas-carbone, nous mettons en œuvre une démarche de réduction de nos émissions dans nos pratiques internes, nos hébergements et nos développements. Les règles d’éco-conception qui nous guident procèdent d’une ambition : réduire nos émissions de CO₂ dans les trois ans à venir. Cette démarche, nous voulons la partager avec nos clients qui nous confient l’hébergement de leur plateforme Moodle, ainsi qu’avec d’autres organismes de formation, grâce à des programmes d’accompagnement spécifiques liés au numérique responsable que nous sommes en train de développer.
*Source : Impact environnemental du numérique : tendance à 5 ans et gouvernance de la 5G (2021), The Shift Project
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