La loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 a renforcé la coresponsabilité des actifs dans le développement de leurs propres compétences. Mais, suffit-il pour cela de définir, tous les deux ans, une feuille de route lors des entretiens professionnels, et de laisser la plus grande marge d’autonomie à l'apprenant dans ses choix de formation ?
Le modèle 70/20/10 indique que nous acquérons l'essentiel de nos compétences (70 %, même si ce pourcentage n’est pas à prendre au pied de la lettre) sur le terrain, par le « faire ». Une dimension que les plateformes digitales de formation doivent considérer : il leur faut impérativement outiller les apprentissages in the « flow of work » (pour reprendre l’expression de Josh Bersin) à grande échelle !
Lutter contre l'oubli
« Comment allez-vous mettre en œuvre ce que vous avez appris, dans les prochaines semaines ? ». Cet engagement ne résiste guère au manque de temps et à l'inertie qu’entraînent des habitudes ancrées de longue date. Avouons-le, par exemple : combien d'entre nous continuent de partager par mail des fichiers Excel bourrés d’informations sensibles 3 ou 6 mois après avoir pourtant suivi une formation RGPD ?
La solution repose largement sur les sollicitations régulières que nous recevrons pour ne pas oublier de pratiquer. C'est le principe dont procède le développement des outils de « micro doing » ou de « smart coaching », qui apparaîtront bientôt comme indispensables à l’ancrage de nouvelles pratiques ou de comportements ciblés, par une stimulation du « faire ». Ce principe donne de précieux résultats dans l’application d’une méthodologie de vente ou dans la répétition d’un geste métier ou encore dans l’adoption de savoir-être concrets tels que l'écoute active.
Mieux faire… du PIF au PRO !
Dans certains cas pourtant, renouveler ses compétences exige bien plus qu'une pratique régulière ! Paradoxalement, plus on a d'expérience, plus il est difficile de faire différemment, même si c'est pour faire mieux. Certes, on pourra « se déprogrammer » en douceur grâce au micro doing ; mais, on ne parviendra pas à se défaire vraiment de certaines adhérences psychologiques sans une réflexion de fond, un questionnement de soi, de ses pratiques dans le long terme, des temps de feed-back de la part de son équipe, son manager, son tuteur, ses pairs. On notera au passage que ce questionnement, cette réflexivité sont l'un des enjeux forts de l'AFEST : il s'agit d'apprendre à s'observer soi-même et à accepter de se faire observer pour qu’on voie ses compétences acquises objectivement validées. Compte tenu de la vitesse à laquelle celles-ci deviennent obsolètes (plus de 30 % des seniors ou des personnes non qualifiées sont touchés), il est urgent d’industrialiser cette modalité d'apprentissage pour passer du « PIF » (Ponctuel, Informel, Fonctionnel) au « PRO » (Progressif, Réflexif, Observable) !
Faire semblant
Sans même aborder les promesses du métavers, les outils de formation immersifs (Réalité Virtuelle, Réalité augmentée) donnent à leur tour un sérieux coup de pouce au développement des compétences sensibles, avec l’avantage décisif d’éviter l’exposition des salariés ou des clients à des risques réels. Chez POMA, par exemple, qui est le spécialiste des remontées mécaniques, la digitalisation permet de prévenir d’éventuelles dérives du compagnonnage en diffusant un savoir commun et de réduire les risques par une pratique immédiate sur le terrain. Leur simulateur 3D UPILOT répond à tous les objectifs : du « recyclage » d'un opérateur déjà qualifié à la formation d'un opérateur n'ayant jamais vu une remontée de sa vie, sans oublier les « stress tests ».
Faire et transmettre
De fait, nos clients ne cessent de nous surprendre par l'usage concret qu'ils font de leurs outils digitaux pour servir la transmission des compétences dans l'action. Prenons un autre exemple : celui de Décathlon et de son approche « Tous Auteurs ». La société s'est appuyée sur son LCMS (Learning Content Management System) pour démultiplier la production des compétences en incitant leurs experts (ils sont plus de 800) à créer eux-mêmes des contenus professionnels : une belle illustration de ce qu’on appelle UGC (User Generated Content). Dans un autre registre, l’un de nos clients du secteur automotive mise de longue date sur ses Apps mobiles pour diffuser des compétences clés du réseau : les nouveaux collaborateurs sont invités à filmer (avec leur smartphone) un collègue senior engagé dans une procédure de réparation ou d'inspection d'un véhicule en concession. Triple bénéfice du « faire faire » : pour celui qui apprend à transmettre son geste métier, pour celui qui apprend proactivement, pour l'entreprise qui capte du savoir-faire.
Le xLMS pour accompagner le « faire faire » à grande échelle
Chez XPERTEAM, c’est au xLMS® qu’est dévolu l’accompagnement du développement des compétences à grande échelle. Piloter, Créer, Engager, Coacher : nous privilégions une approche toujours plus intégrée pour simplifier l'écosystème de formation autour de cette dimension terrain, ce que traduit notamment la récente refonte de notre application mobile xPlay2Learn® intégrée au xLMS® , et qui joue un rôle unique en situation de travail grâce aux missions et aux observations. Le mobile révèle pleinement son utilité : pour rappeler comment faire, pour capter un savoir-faire, pour s'observer tout en faisant. Avec la place qu'a prise le télétravail, alors l'on se croise moins physiquement sur nos lieux de travail, le soutien digital au compagnonnage traditionnel et la possibilité de stimuler le faire à distance deviennent prépondérants. C’est à la plateforme de formation qu’il revient d’orchestrer ces approches à grande échelle sur le terrain.
Actualité :
Trophée du Digital Learning 2022 dans la catégorie "Stratégies de contenus", Décathlon présentera son approche et ses bonnes pratiques dans la Conférence des Lauréats du 24 novembre à Paris.
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