De son poste d'observation privilégié, Jean-François Le Cloarec, co-fondateur et directeur d’E-learning Touch’, agence globale de Digital Learning, constate l’irrésistible montée en puissance des outils auteurs, notamment Lectora, pour des raisons sur lesquelles il revient ; et d’un fait marquant : la production de contenus pédagogiques digitaux est en voie de démocratisation dans les entreprises et les organismes de formation.
Comment les outils auteurs ont-ils évolué sur les dernières années ?
Jean-François Le Cloarec : Les outils auteurs ne cessent d’évoluer en fonction des attentes du marché : de nouveaux outils apparaissent, d’autres sont améliorés ! Je constate que les concepteurs pédagogiques disposent d’une marge de liberté toujours plus grande, les éléments « obligatoires » d’un module — lecteur de navigation, menu, vitesse de lecture, etc. — étant personnalisables, et même modulables du point de vue apprenant. La production des modules s’appuie désormais souvent sur des variables qui débouchent sur la possibilité de scénarios conditionnels et de gamification, comme on a pu récemment le démontrer avec un escape game virtuel mobilisant les variables disponibles dans Lectora.
L’expérience utilisateur de Lectora, justement, est un atout très prisé ?
Jean-François Le Cloarec : En effet, la conception de modules est facilitée par des interfaces intuitives, simples et modernes qui, par exemple, ont été complètement refondues dans Lectora 21 : utilisation des scénarios modèles, écrans interactifs déjà programmés et adaptables, jeux… Cette conception avancée est dorénavant à la portée de tous les concepteurs, intermédiaires ou débutants, avec de considérables gains de temps de développement. Quant au Responsive Design, les entreprises qui digitalisent leurs formations le plébiscitent : les ressources pédagogiques doivent pouvoir être consultées sur tout support, à commencer par les mobiles dans le cadre d’un déploiement de formation à grande échelle…
Sous-traiter la conception de modules e-learning à une agence ou produire en interne… quelle est la meilleure solution ?
Jean-François Le Cloarec : Cela dépend ! La décision appartient à l’entreprise ou au centre de formation. Certains disposent des ressources humaines, des outils logiciels et du temps nécessaire ; il ne leur manque parfois qu’un peu de formation et d’accompagnement pour monter en compétences sur l’outil, puis produire leurs contenus en interne. Parfois, ce sont les échéances proches ou l’approche pédagogique qui déterminent s’il faut ou non internaliser la production. Les experts d’E-learning Touch’ prendront alors le relais pour renforcer les chances de réussite des projets, avec la volonté bien ancrée de transférer leurs compétences.
Où en est le marché des outils auteurs ?
Jean-François Le Cloarec : Il existe différents types d’outils auteurs. Certains s’intègrent sous forme d’onglet dans des logiciels très répandus : c’est le cas d’iSpring Suite Max avec PowerPoint. D’autres permettent la création simplifiée de modules à partir d’une scénarisation très linéaire et de fonctionnalités basiques (Rise ou iSpring Page), mais ils rendent de tels services que tout concepteur doit les avoir dans sa palette. À l’autre extrémité du spectre, on peut parler, pour Storyline ou Lectora, d’une véritable autonomie de conception ; d’autant plus qu’ils sont complétés par des outils collaboratifs de gestion de projet en ligne. Ces outils auteurs proposent des possibilités inégalées de scénarisation, de personnalisation graphique ou de création de situations interactives très variées. Notons enfin qu'ils procurent tous une publication dans différents formats, ce qui est un atout précieux pour faciliter les liaisons entre les différents composants de la stratégie de digitalisation de la formation.
Quels sont les critères de choix d'un service formation ?
Jean-François Le Cloarec : L’outil doit être choisi — un peu comme un bricoleur choisit un tournevis ou un marteau dans sa caisse à outil ! — selon le module à réaliser. Cela suppose évidemment qu’on sache manipuler plusieurs outils. Deux questions clés à se poser avant de se lancer :
- Qui va produire les modules ? S’il s’agit d’experts ou de formateurs qui n’ont pas l’habitude de réaliser des contenus multimédias, privilégiez un outil comme iSpring Suite qui dispose d’un plus grand nombre d’options que Rise ou iSpring Page : la variété des présentations ainsi que la possibilité de réexploiter les supports existants en sont améliorées. Par ailleurs, la prise en main est rapide et le rendu professionnel très encourageant pour ces concepteurs débutants.
- Quel niveau de scénarisation souhaitez-vous atteindre ? Pour de simples scénarios linéaires, iSpring Suite fera parfaitement l’affaire. Pour des modules à embranchements complexes, une personnalisation graphique originale, des interactions complexes entrant dans des scénarios variés utilisant des variables, il vaut mieux se tourner vers Storyline ou Lectora, qui sont les outils les plus puissants du marché.
Revenons à Lectora : pourquoi a-t-il tant de succès ?
Jean-François Le Cloarec : Parce qu’il est un outil auteur complet et avancé, et puisqu'il procure un gain de temps 20 % dans la conception par rapport à son principal concurrent. Ce gain résulte d’une ergonomie pensée pour les développeurs ; notamment, Lectora ne procède pas par calques : tous les objets sont immédiatement accessibles depuis une interface de création unique. Gain de temps aussi dans la prévisualisation des écrans : d’un simple clic, on peut accéder à la vue finale et vérifier le fonctionnement des écrans indépendamment du déroulé prévisionnel du module pour tester toutes les situations interactives de l’apprenant. Plus généralement, Lectora propose nombre de fonctionnalités qui facilitent le développement : possibilité de stocker des exercices conçus pour un module dans une librairie partageable d’un simple clic, de modifier directement une image depuis un bouton reliant Lectora à des outils comme Photoshop ou n’importe quel logiciel de retouches d’images, etc.
Autre point fort de Lectora. L’auteur est libre de composer ses écrans comme il l’entend avec les nombreux modèles existants ou en composant les siens. Plusieurs modèles peuvent être activés dans un même module, par exemple, pour différencier les activités d’apports de connaissance de celles d’évaluation. Aucune rigidité en la matière : on peut même placer plusieurs questions sur une seule page ! Par ailleurs, Lectora offre des variables — soit personnelles, créées par l’auteur, soit générées automatiquement au fur et à mesure du développement — qui peuvent être appelées n’importe quand pour conditionner les interactions ou proposer des scénarios sur mesure à l’apprenant. La possibilité d’intégrer du code CSS et du Javascript achèvera de convaincre ceux qui recherchent des fonctionnalités encore plus avancées.
Qui est l’éditeur de Lectora ?
Jean-François Le Cloarec : Lectora est porté par la société ELB Learning, leader du Digital Learning aux États-Unis. L’outil auteur appartient à une suite qui comprend :
- Une bibliothèque de ressources de plus de 160 millions de modèles de cours, d’images libres de droit, de vidéos, d’audios, d’icônes, de personnages, etc.
- Un accès privilégié à la réalité virtuelle, avec l’outil auteur CenarioVR qui permet d’enrichir des environnements à 360° avec des ressources multimédias, d’intégrer des quiz, d’insérer et de manipuler des objets 3D pour des expériences immersives publiables nativement en SCORM ou autres formats ;
- Un logiciel de révision de module associé (ReviewLink) pour faciliter la collaboration et le suivi des projets.
Lectora est disponible sans surcoût dans sa version desktop (installée sur votre poste) ainsi que dans sa version en ligne (Lectora Online disponible sur Windows, Mac et Linux) qui embarque la gestion de projet collaborative d’un même module, avec des droits différentiés selon l’étape du projet.
Propos recueillis par Michel Diaz
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