Après le secteur de la formation, celui de la certification est touché de plein fouet par la digitalisation. Nécessité oblige, comme le rappelle Clément Bisch (Directeur associé, Rich-ID) : les certificateurs n’ont pas d’autre solution, dans l’urgence (la date du 30 juin !) ou à moyen et long terme, que de mener rapidement leur transformation digitale. Engagés dans cette voie, ils rencontreront forcément myCertif, plateforme d’information et de pilotage de leurs certifications professionnelles.
Le besoin de certification semble en forte augmentation, notamment dans le secteur de la formation…
Clément Bisch : Depuis 20 ans que nous travaillons exclusivement avec des acteurs de l’emploi formation, nous constatons, au gré des différentes réformes, que le marché de la certification professionnelle évolue dans un même sens : une forte montée en puissance, surtout dans la formation professionnelle (hors diplôme d’État) où cette croissance est d’environ 4 % par an. D’ici à 5 ans, sur les 2,8 millions de candidats annuellement certifiés en France, un tiers le seront au titre des certifications professionnelles du type RNCP ou RS (répertoire spécifique).
Quant à l’enseignement supérieur, notamment grâce à la réforme de 2018, il apparaît évident que le nombre des organismes de formations détenteurs de certifications est appelé à augmenter, pour être à même de former tout au long de la vie, et d’offrir des cycles de certifications écourtés menant rapidement vers l’emploi. On ne se plaindra pas que la certification soit au coeur de l’employabilité et de la mobilité professionnelles inter et intra branche professionnelles.
Quels obstacles rencontrent les Directions formation ou les organismes certificateurs, pour se mettre au rythme de plus en plus élevé des certifications ?
Clément Bisch : Les obstacles sont principalement liés aux réformes. Avec la réforme de 2018, les Organismes certificateurs (ayant déposé un titre RNCP à France compétences) doivent structurer les certifications en blocs de compétences. Les blocs de compétences des certifications sont acquis à vie, et permettent des équivalences et des acquis pouvant être repris dans un autre parcours de certification. Suivre ces blocs de compétences par certifications est un vrai défi pour les organismes certificateurs, alors que les candidats n’ont pas tous un parcours linéaire ! Par suivi, entendons celui des différents formateurs ou organismes de formation, des sessions de jurys d’évaluations ou de certifications… On comprend qu’il est désormais exclu de procéder avec des tableaux Excel. La crise sanitaire ayant par ailleurs accéléré la transformation digitale de la formation, les évaluations formatives qui jalonnent le parcours de certification sont devenues « blended », mixant présentiel et distanciel. Pour valider des blocs de compétences, le certificateur doit chercher l’information dans différents outils déjà en place, auprès de différents acteurs (OF, entreprises, etc.), ce qui constitue un facteur de complexité supplémentaire.
On notera également que le cadre réglementaire s'est considérablement durci, en particulier à la fin du parcours de certification. Il faut en effet pouvoir suivre les cohortes à 6 mois et 24 mois post certification pour s’informer sur l’insertion et l'évolution professionnelles des candidats certifiés. L’accrochage certificateurs auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations impose de pouvoir produire systématiquement, après l’obtention de la certification, tous les éléments du candidat certifié via un fichier XML que beaucoup de certificateurs ne savent pas construire. À quoi, l’on ajoutera que les organismes de formation doivent être certifiés Qualiopi…
Comment la plateforme myCertif répond-elle à ces attentes ?
Clément Bisch : myCertif permet de digitaliser tout ce que l’on vient d’évoquer, et, finalement, de tenir deux promesses.
D’abord, l’abandon des fichiers Excel et autres outils numériques : cette centralisation de l’information fait gagner un temps considérable. Ses fonctionnalités clefs fluidifient grandement les parcours de certification : gestion des utilisateurs (certificateur, candidats, organismes de formations, formateurs, évaluateurs, tuteurs, les entreprises, les jurys…) ; gestion et actualisation des référentiels de compétences ; édition des parcours de certifications configurables par le certificateur qui décide des étapes, des documents à renseigner, des livrets de compétences à remplir, etc. ; centralisation des dossiers d’évaluations ou de validation reprenant tous les éléments du parcours de certification des candidats pour réaliser les jurys d’évaluation / certification ; organisation et gestion des jurys (nomination des jurés, attribution de candidatures, validation ou non de la certification engendrant automatiquement le certificat, la notification, l’archivage, l’accrochage XML, le suivi de cohorte…) ; édition automatique et personnalisable des parchemins, certificats, diplômes obtenus qui peuvent numériquement être signés et envoyés par la plateforme aux candidats et aux autres intervenants du parcours.
Ensuite, myCertif prend automatiquement en compte les évolutions du cadre réglementaire : suivi des variables pour en tirer une mesure d’impact précise ; production du fichier XML pour l’accrochage certificateurs, et demain (si la Caisse des Dépôts offre une API), accrochage total et sans intervention du certificateur ; suivi automatique de l’insertion professionnelle post certification à 6 mois et 24 mois, grâce à l’envoi d’emails, de SMS et de campagnes téléphoniques pour savoir si les candidats certifiés ont évolué ou obtenu un emploi, de quelle nature, avec quelle rémunération, etc.
myCertif serait donc aussi une plateforme de veille sur les réglementations ?
Clément Bisch : En effet, myCertif est un outil de veille permanente. Ainsi, par exemple, si le suivi de l’insertion professionnelle impose demain un nouveau point de passage à 12 mois, et que les questionnaires doivent être envoyés à 6 mois, 12 mois et 24 mois, myCertif actualisera automatiquement son enquête en y intégrant le point de passage à 12 mois. Autre exemple : si France Compétences demande demain une signature électronique infalsifiable ou cryptée des parchemins ou des certificats, myCertif proposera automatiquement ce service. À ce propos, nous sommes en contact avancé avec un acteur de la BlockChain.
Revenons sur la question clé de l’accrochage aux référentiels ou dictionnaires comme celui de la Caisse des Dépôts et Consignations…
Clément Bisch : myCertif est une plateforme modulaire, robuste et hautement qualitative : nous pouvons facilement désactiver l’un de ses modules pour nous accrocher à une brique existante chez nos clients. Autrement dit : myCertif est pleinement ouverte aux API et à l'interopérabilité. Un excellent exemple, c’est celui de notre module « Accrochage Certificateurs » qui a été isolé pour permettre aux certificateurs d’injecter un fichier Excel conforme au dictionnaire de la Caisse des dépôts et de générer leur fichier XML, sans avoir à utiliser tous les modules de notre plateforme. Il en ira de même avec toute future API notamment fournie par la Caisse des dépôts. En parallèle, nous disposons d’ores et déjà de connecteurs avec des plateformes d’évaluation, pour remonter dynamiquement les résultats des évaluations afin de les associer au livret de compétences et ainsi mesurer les acquis du candidat sans avoir à saisir quoi que ce soit.
Concrètement myCertif, c’est la fin d’Excel dans le champ de la certification professionnelle et l’opportunité d’une transformation digitale réussie pour les organismes certificateurs de la formation professionnelle !
Quelle est l’actualité de Rich-ID ?
Clément Bisch : Nous nous concentrons sur l’accrochage certificateurs, car les organismes certificateurs ont jusqu’au 30 juin pour avoir lancé leur accrochage, sauf à subir une sanction. Pour aider les nombreux certificateurs en retard, nous mettons gratuitement à leur disposition notre module de génération du XML — lien module accrochage certificateurs myCertif — permettant l’accrochage certificateurs, à partir d’un modèle Excel respectant le dictionnaire de la Caisse des Dépôts.
Propos recueillis par Michel Diaz
|