Le secteur du digital learning recrute, non sans difficulté. Il offre des salaires relativement élevés pour des postes de nature variée. Micro-certifications et preuve de l’expérience acquise sont les nouveaux sésames, les diplômes traditionnels marquant le pas.
Pour permettre au marché de mieux cartographier les métiers du digital learning ainsi que les enjeux de recrutement que les entreprises doivent affronter, l’ISTF a lancé une enquête sur l’employabilité de ce secteur en plein essor.
Après avoir interrogé plus de 330 professionnels de la formation et s’être appuyé sur des études du marché, l’ISTF a pu identifier les grandes tendances de l’employabilité des métiers du digital learning.
Ce qu’il faut en retenir :
Le digital learning, un ensemble de métiers « bankables »
33 000 €, c’est le salaire moyen toutes professions du digital learning confondues, soit 14 % de plus que le salaire moyen constaté dans le secteur privé en 2021. Il faut toutefois noter que les professionnels exerçant en Île de France reçoivent annuellement en moyenne 6 000 euros de plus que les provinciaux.
Dans notre secteur, l’autre facteur bonus, c’est l’accélérateur salarial. Les répondants estiment que leur savoir-faire en digital learning a eu un impact de 20 % sur leur salaire. Un fait notable, alors qu’on a souvent entendu par le passé qu’en cas de ralentissement économique, le robinet de la formation était le premier coupé et le dernier rouvert lors du redémarrage. Un usage qui aura donc largement volé en éclats au cours de la crise COVID durant laquelle les entreprises ont recherché des profils ayant des compétences en digital learning.
Des profils stars aux terminologies très anglophones
Les profils stars (les plus recherchés) sont les Concepteurs e-learning avec 28 % des intentions de recherche suivies de très près par les Chefs de projet digital learning, aussi appelés Digital Learning Managers, avec 26 %. Avec une conséquence : selon les recruteurs, 37 % des offres pour ces postes sont difficiles à pouvoir.
Le poste qui monte est celui de Learning Success Manager avec 15 % d’intentions de recrutement. Il complète le podium et devient de plus en plus pertinent dans les organisations apprenantes ayant une forte expérience de l’usage des LMS.
On constate également que le digital learning a fait naître beaucoup d’intitulés de poste qu’on peut peiner à démêler : Learning Architect, Learning Content Creator, formateur digital, etc. L’enquête ISTF fournit une cartographie des postes regroupés en quatre grandes phases (organisation, conception, production, déploiement) qui facilitera grandement la compréhension de cet écosystème.
Valorisation des compétences et retour à l’emploi
Dans un marché tendu et qui évolue sans cesse, les diplômes ne sont plus une porte d’entrée prioritaire pour accéder à des postes clés. Avec seulement 12 % d’influence sur la légitimité dans le poste, ils viennent loin derrière les preuves d’expérience (réalisations passées) dont l’impact est de 42 % ainsi que les certifications obtenues qui influencent à 35 %. Donc, si vous souhaitez valoriser vos compétences, ou simplement en acquérir de nouvelles, assurez-vous de les « micro certifier » (micro-credential) plutôt que de courir après un diplôme universitaire. Ceci vaut bien évidemment pour le retour à l’emploi, puisque la récente étude menée par l’ISTF dans le cadre des titres France Compétences de « Chef de projet digital learning » et « Concepteur de ressources e-learning » montre que la majorité des demandeurs d’emploi certifiés ont trouvé un poste en CDI moins de trois mois après avoir obtenu leur certification.
Vers une transversalité du savoir-faire digital
Il y a encore peu, la conception de ressources digital learning s’envisageait via des profils dédiés, parfois même des équipes entières constituant de véritables studios e-learning internes dans les organisations. L’enquête montre que cette répartition des rôles est en train de s’effondrer pour faire place à une transversalité des compétences. C’est même, pour 57 % des répondants, le formateur qui produit les contenus, il est de plus en plus « formateur digital » et intègre progressivement les compétences requises pour la production de contenus e-learning.
Cette internalisation de la production est un marqueur des compétences en digital learning de plus en plus recherchées. Des certifications comme DLTE (Digital Learning Trainer Excellence) permettent de valider les compétences nécessaires à cette transversalité.
Vous pouvez télécharger l’enquête pour découvrir plus en détail les données du baromètre et avoir une cartographie complète des métiers du digital learning ainsi que du marché de l’employabilité.
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