Le collaborative learning a son champion incontesté : 360Learning. La preuve par 200 millions de dollars (une levée de fond qui s’ajoute aux 40 millions d’il y a deux ans). Ce qu’en dit Nicolas Hernandez, co-fondateur et CEO de 360Learning…
Michel Diaz : Encore 200 millions de dollars pour le collaborative learning… Optimisme de rigueur ?
Nicolas Hernandez : D’abord, il faut rappeler ce que l’on entend par collaborative learning : les formations ne sont plus seulement l’apanage du département formation, elles sont maintenant aussi créées et diffusées par les experts métier au plus près des besoins du terrain ; les apprenants eux-mêmes ne sont plus des consommateurs passifs, car ils ont la faculté de réagir sur les contenus de formation, de signaler les erreurs ou les actualisations nécessaires. Une formation ascendante plutôt que descendante, placée au cœur de la culture d’entreprise, c’est ça le collaborative learning ! C’est ce qui lui permet d’engager les collaborateurs dans le développement continu de leurs compétences et de favoriser un état d’esprit général qui renforce la croissance des personnes et de l’organisation.
Ensuite, il faut rappeler que le collaborative learning n’est pas un concept abstrait ni une utopie, comme le démontrent les 1500 clients de 360Learning (parmi lesquels LVMH, Aircall, Veolia et Galeries Lafayette ou Safran) qui le mettent en pratique au quotidien. C’est cette révolution et ses bénéfices d’une ampleur inégalée pour nos clients qui viennent d’être de nouveau salués par nos investisseurs.
Michel Diaz : Pour eux, 360Learning, c’est le collaborative learning… et le collaborative learning, c’est 360Learning ?
Nicolas Hernandez : Exactement ! Sumeru, SoftBank Vision Fund 2 et Silver Lake Waterman, qui viennent de rejoindre Bpifrance Large Venture fond, XAnge et Educapital, nos investisseurs historiques, pour constituer ensemble un formidable panel d’investisseurs de trois continents différents, considèrent que 360Learning est la plateforme de formation leader qui a mis en route il y a 10 ans et continue d’alimenter la révolution du collaborative learning.
Avec elle, les apprenants peuvent développer leurs compétences en pleine autonomie, 17 minutes suffisant à n’importe quel sachant — cela fait beaucoup de monde ! - pour créer un cours et partager massivement ses connaissances… On ne s’étonnera pas que plus de 3 millions de cours aient été produits jusqu’à présent sur la plateforme 360Learning touchant à l’onboarding, au développement généralisé des soft skills, à la formation aux applicatifs, à la formation commerciale et, bien sûr, tout le champ des formations métier est concerné. Quant à la collaboration, elle s’exprime aussi par les réactions, commentaires et réponses que les utilisateurs, producteurs ou consommateurs de savoirs, peuvent faire sur les contenus, envoyés d’un clic à l’auteur du cours… Avec le collaborative learning, on est donc très loin de la logique des plans de requalification ou de carrière sur 10 ans souvent infructueux, fondés sur des référentiels de compétences longs et coûteux à créer et à maintenir !
Michel Diaz : En entrant au capital de 360Learning, vos investisseurs prennent donc pied sur le marché mondial, potentiellement énorme, du collaborative learning…
Nicolas Hernandez : C’est leur objectif. Ils considèrent que les entreprises devront se concentrer sur les deux priorités de l’apprentissage et du développement de leurs employés au cours des 25 prochaines années, parce que ces priorités conditionnent la croissance en permettant de façonner une culture d’entreprise durable et d’accélérer l’innovation. Ils observent avec nous que le travail est devenu hybride et collaboratif, comme on peut le constater incidemment avec la multiplication des plateformes collaboratives comme Slack, GSuite ou Teams… Dans cet avenir qui s’écrit sous nos yeux, le collaborative learning, c’est la formation enfin adaptée aux nouveaux impératifs de la performance opérationnelle des organisations et de la fidélisation de leurs talents ! C’est cette vision que nous partageons avec nos partenaires.
Michel Diaz : Le collaborative learning a donc pratiquement fait ses preuves…
Nicolas Hernandez : C’est le moins qu’on puisse dire ! On peut le constater dans le score de pertinence moyen - 95 % ! - des cours produits et diffusés sur 360Learning, ou dans les 91 % du taux moyen de complétion… Ce sont nos clients qui parlent le mieux des bénéfices du collaborative learning… Par exemple, Sébastien Botin, le DRH de Socotec (leader mondial de la construction, des infrastructures et de l’industrie, avec plus 9 000 employés dans 23 pays) : selon lui, notre plateforme a accru de 30 % le temps de productivité des nouvelles recrues — ce qui correspond à 800 jours de travail économisés doublés d’un chiffre d’affaires supplémentaire potentiel de 500 000 €.
Encore l’onboarding n’est-il qu’un des nombreux domaines d’application du collaborative learning… Les mêmes témoignages existent sur la formation des équipes commerciales et sur la capacité du digital learning à supporter une stratégie massive d’up-skilling et de re-skilling digne de ce nom, un enjeu-clé du nouveau monde du travail en perpétuel changement.
Avec le collaborative learning, les services formation sont sur la touche ?
Nicolas Hernandez : C’est tout le contraire. Si la collaboration donne une grande place aux experts métier et aux apprenants, elle permet d’alléger considérablement le fastidieux travail de vérification et de mise à jour des cours — une charge qui pèse encore lourdement sur les départements formation, surtout lorsqu’il faut maintenir des milliers de cours, et que certains de ces cours, par exemple les formations de compliance, doivent impérativement être exempts d’erreur. Débarrassées d’une partie de cette charge, les équipes formation utilisent 360Learning et son approche du collaborative learning pour piloter la culture et la croissance de l’organisation, sans se priver pour autant des fonctionnalités LMS que la plateforme offre par ailleurs.
Michel Diaz : Quels usages pour ces fonds ? Des annonces en matière d'Intelligence Artificielle ?
Nicolas Hernandez : Nous allons recruter 500 nouveaux collaborateurs d’ici fin 2022, principalement à la R&D et au développement produit. Nous projetons notamment de développer fortement les fonctionnalités d’intelligence artificielle, que notre plateforme exploite déjà depuis des années. Il s’agit d’améliorer encore l’analyse des données qui ont été produites par les millions d’interactions intervenues via le collaborative learning dans notre plateforme, afin d’aider les communautés d’apprentissage à identifier les cours manquants ou les modules à améliorer, à accélérer la diffusion des parcours et à garantir une offre de cours adaptée aux besoins immédiats de tous les apprenants, et finalement à aider ceux-ci à s’épanouir dans une démarche d’apprentissage continu.
Nous avons aussi prévu de faire des acquisitions stratégiques pour soutenir notre ambition de devenir le leader mondial des plateformes de formation en entreprise. L’extension géographique est aussi de la partie, en Amérique du Nord, en Asie, en Europe et en Amérique du Sud.
Ce qui me frappe : le montant stratosphérique de l’investissement : 240 millions de dollars depuis deux ans - qui dit mieux sur le marché mondial de l’EdTech ? La traduction évidente que les grands investisseurs internationaux (3 continents) fondent les plus grands espoirs sur le collaborative learning… Une approche largement inventée et portée par 360Learning, car il ne suffit pas d’annoncer, comme nombre d’éditeurs, qu’une plateforme de formation est « collaborative » : encore faut-il disposer du « fonctionnel » et de l’expérience d’utilisation qui donnent vraiment corps au collaborative learning. 360Learning, entreprise d’origine française, a réussi ce tour de force de ne faire qu’un avec le collaborative learning, au moment où la collaboration virtuelle se généralise durablement dans le travail hybride ! On serait tenté de dire « bien joué » si cette réussite n’avait été longuement et mûrement préparée par la vision qui travaille 360Learning depuis l’origine il y a 10 ans.
Michel Diaz (Senior Analyst, Féfaur)
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