Longtemps on a cru que les contenus pédagogiques digitaux devraient suffire…

L’e-learning s’est construit dans un premier temps contre le cours en salle. Les salariés n’avaient qu’à consommer des contenus en ligne accessibles depuis un portail de formation pour atteindre, efficacement et à moindre coût, les objectifs fixés à la formation. Cette première envolée lyrique (des intégristes du e-learning) n'aura guère duré. Rapidement il a fallu rapidement déchanter : sauf exception, on ne se forme pas seul devant son écran, mais en groupe et dans la médiation d’un animateur à même d’adapter la formation (contenus, rythme, etc.) à chaque apprenant et de donner un « destin » au groupe des apprenants.

Délivrer les contenus dans un dispositif Blended Learning, c’est mieux…

Deuxième étape, donc (pour schématiser) : contenu et cours en salle, chacun se voyant attribuer son rôle. Pour le premier : apport de savoirs théoriques pré stage et compléments post stage ; pour le second : mise en application, jeux de rôle, collaboration entre les apprenants, reformulation de l’animateur, etc. Ce schéma a pu inspirer les multiples variations du Blended Learning, selon qu’on utilise ou pas un smartphone, qu’on y infuse de la gamification, qu’on veuille remplacer le cours en salle, coûteux en temps et en ressources matérielles, par des classes virtuelles… Des variations qui peuvent être diversement qualifiées par les marketeurs / business analysts de la formation, en fonction du poids des modalités qui entrent dans sa composition : Blended Learning linéaire ou orienté 70/20/10 ou orienté mobile, etc. 

Contenus plus coaching : nouvelle martingale du Blended Learning ?

Parmi les nombreuses modalités de formation existantes, le coaching semble avoir le vent en poupe. Pour plusieurs raisons. D’abord, il est une voie royale pour individualiser la formation : guidance dans le labyrinthe des contenus (qu'ils soient délivrés dans des chaînes thématiques ou des parcours plus structurés), négociation du planning de formation et de mise en application des savoirs, assistance / coup de pouce au moment de cette mise en pratique, prise de recul / reformulation, contractualisation entre le coaché et le coach… Ensuite, son coût par apprenant reste compétitif, surtout si l’on observe qu’une partie des bénéficiaires se contenteront de savoir qu’ils peuvent disposer de ce service, sans chercher autrement à l’utiliser. Par ailleurs, la crise sanitaire et son lot de souffrance au travail / télétravail sur fond de généralisation de la formation en ligne a permis de démontrer la valeur créée par un accompagnement individuel de type coaching.

Le « passage à l’échelle » du coaching attise les convoitises…

La faveur croissante que cette approche suscite dans les entreprises (le coaching n’est plus réservé à une élite ni aux placardisés) intéresse d’autant plus les opérateurs que la formation n’épuise pas toutes les possibilités du coaching (cette prestation n’est pas nécessairement inféodée à la formation ni même aux plans de développement individuels).

Surtout, la technologie permet de démocratiser le coaching. C’est ce qu’on peut constater de nouveau avec l’acquisition de Pluma — solution Web et application mobile de développement professionnel et de coaching personnalisé à destination des cadres dans le Cloud — par Skillsoft, pour 22 millions de dollars. Il s’agit pour ce leader mondial du Digital Learning (45 millions d’apprenants ; marque : Percipio, SumTotal, Global Knowledge Training) d’entrer en force sur un marché mondial estimé à près de trois milliards de dollars en hausse de 21 % depuis 2015, servi par des dizaines de milliers de praticiens (source : l’International Coaching Federation). Pratiquement, la solution Pluma s’intégrera dans Percipio, la plateforme digitale de formation Skillsoft : contenus et coaching virtuel personnalisé se renforceront mutuellement, avec — last but not least — l’entrée en jeu des centaines de coachs attachés à Pluma.

L’entrée du big business sur le marché du coaching lance véritablement la compétition…

À suivre.