7Speaking et Féfaur viennent de délivrer les résultats de leur étude sur la contribution de la formation linguistique à la performance des entreprises… Des résultats à méditer par les responsables formation, avant de rédiger leur cahier des charges de l'appel d’offre de formation linguistique.
Observations et commentaires :
- 40 % des responsables formation déclarent que plus de la moitié des effectifs de leur entreprise doit pratiquer une langue étrangère. Si l’on ajoute que, dans 82 % des entreprises, ce nombre est plutôt ou fortement en hausse, on peut affirmer que la pratique des langues étrangères se généralise dans le monde professionnel et l’on comprendra pourquoi les services formation sont de plus en plus séduits par les offres de formation linguistique « Full Access », à l’instar de la proposition 7Speaking.
- Tous les services sont donc concernés… mais, certains plus que d’autres : le département marketing et commercial est le plus demandeur de formation linguistique (55 % des réponses), quel que soit l’effectif de l’entreprise. Dans les entreprises de plus de 5 000 salariés, il partage le premier rang avec la fonction achat suivie par les équipes R&D, l’internationalisation des achats, de la recherche et du développement de nouveaux produits étant largement avancée dans ces grandes organisations.
- On se forme à une langue étrangère pour être plus performant et à l’aise dans son travail (64 % des réponses), et, dans une moindre mesure, pour être plus mobile, pour changer de poste. Ce résultat, l’un des plus marquants de l’étude 7Speaking x Féfaur, donne matière à réflexion au design des offres de formation linguistique : il s'agit d’associer étroitement les objectifs pratiques, en situation de travail, de l’usage d’une langue étrangère avec la proposition de formation… Simplement exprimé, complexe de mise en œuvre, notamment parce que l’acquisition de compétences linguistiques, si elle peut tirer parti d’un projet à court terme (participer à une réunion ou faire une présentation en anglais, négocier un contrat dans cette langue, avoir un entretien de recrutement dans une langue étrangère, etc.) se joue largement à plus long terme.
- C’est la maîtrise de l’oral qui est visée dans les demandes de formation - expression orale (70 % des réponses) et compréhension orale (65 %). Écrit et lecture sont loin derrière, sans doute parce qu’ils s’accommodent bien de la traduction en léger différé qu’offrent aujourd’hui les nombreux outils de traduction automatisée du Web. Dans leur choix d’un prestataire de formation linguistique, les responsables formation en tireront sans doute la conclusion qu’ils doivent apporter une attention particulière au dispositif visant à développer ces compétences orales.
- La décision d’une formation linguistique n’appartient pas seulement au salarié qui, s’il intervient dans la décision dans 56 % des cas, est secondé par son manager (53 % des cas). Les résultats diffèrent dans les entreprises de plus de 5 000 employés : le manager y prend nettement plus de place (78 %)… et le service formation aussi (67 % vs 50 % dans l’ensemble du panel 7Speaking x Féfaur). Cette montée en puissance des managers dans la formation de leurs collaborateurs, dans les grandes organisations, est observée de plus en plus souvent… Elle est un signe de plus de l'avénement progressif du « manager coach ».
- La formation linguistique pour tous. On a relevé plus haut le développement des offres de formation linguistique Full Access, en lien avec la généralisation de la pratique des langues étrangères dans le monde du travail. Ce développement est légitimé par le constat, fait par 41 % des responsables formation, que la formation linguistique est destinée à tous les salariés dans leur entreprise (en très forte augmentation par rapport à 2020 (18 %)) : « l’entreprise lève les restrictions qui étaient posées à la formation linguistique des salariés ».
- Digital Learning linguistique : encore un effort (1) ! 38 % des responsables formation utilisent le Digital Learning pour moins de 10 % des formations, et 52 % en ont une utilisation pour moins de 30 %… Une faiblesse indubitablement, alors que le Digital Learning est à même de répondre aux défis déjà évoqués d’une formation linguistique pour tous, plus proche des besoins opérationnels, impliquant le « manager coach »… et qu’il présente de grands avantages - notamment la double capacité de « passage à l’échelle de l’entreprise » et de personnalisation des formations - selon les responsables formation interrogés dans l’étude.
- La classe virtuelle, dans la formation linguistique aussi. Si la crise sanitaire et le télétravail n’ont pas eu d’impact sur la demande de formation linguistique, ils en ont eu sur les formats de formation. On sait que les classes virtuelles ont partout le vent en poupe (46 % des réponses). Elles ont le mérite, faut-il le rappeler, de répondre à des attentes élevées en matière de développement des compétences orales déjà mentionnées, et de social learning. Les cours par téléphone et Visio (44 %) et le e-coaching individuel (40 %) font presque jeu égal avec elles.
- Mise en pratique : encore un effort (2) ! Rapprocher la formation des besoins opérationnels, être plus à l’aise et productif dans son travail en acquérant les compétences linguistiques adéquates… La meilleure façon de commencer, c’est de se préoccuper de la mise en pratique des acquis, ce dont les entreprises sont encore bien loin, car 64 % des responsables déclarent qu’aucune disposition de cette nature n’est prise dans leur entreprise. Dès lors, on comprend pourquoi, dans 69 % des entreprises, les outils pour calculer le ROI des formations linguistiques font défaut, et que les responsables formation se contentent d’évaluer la satisfaction des employés vis-à-vis de leur formation (66 % des réponses).
Michel Diaz (Senior Analyst, Féfaur)
Disponible auprès de 7Speaking, l’étude fourmille d’autres informations x analyse, notamment sur les indicateurs utilisés dans l’évaluation des formations linguistiques.
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