Comment le service formation peut-il faciliter le retour des salariés dans l’entreprise après une année de « distanciation sociale », télétravail ou chômage partiel, alors que certains expriment le désir de ce retour, et que d’autres se verraient bien poursuivre sur la voie ouverte dans la récente période ?
À la manœuvre : Stéphane de Jotemps (Skillsoft) et Michel Diaz (Féfaur).
Les responsables de formation ont plutôt bien géré la situation exceptionnelle qui s’est ouverte en mars 2020, selon Michel Diaz (Féfaur) : « Certes, en mode « sauve qui peut la vie ! », avec des hauts et des bas, mais une volonté des services de formation de répondre utilement à des injonctions parfois contradictoires des collaborateurs et de la direction de l’entreprise. Le résultat : une généralisation du Digital Learning, y compris dans les entreprises qui ne s’y étaient pas encore mises, et l’irrésistible développement des Visios de formation. Autant d’avancées qui permettront aux entreprises d’avoir de plus grandes ambitions en matière de Digital Learning. ». Ce constat, Stéphane de Jotemps (Skillsoft) y souscrit pleinement, avec, pour preuve, la signature de contrats pour la plateforme Percipio, qui intègre tous les contenus de formation à distance dont les salariés ont besoin pour s’adapter notamment au nouvel environnement numérique du télétravail. Mais, attention à la nouvelle étape du retour en entreprise ! : « D’abord, force est de constater, même si un grand nombre de compétences se sont ainsi créées, qu'une autre partie a été laissée en jachère pendant la crise. Le retour des salariés sur le lieu de leur entreprise s’apparente presque à un re-onboarding ! Les responsables de formation devront accompagner ce mouvement, un peu comme ils interviennent dans l’intégration de nouveaux embauchés, mais sous un angle de vue inédit, car le travail aura beaucoup changé depuis un an. ».
De fait, on passe du travail pendant la crise, c’est-à-dire souvent du télétravail, au travail hybride, qui va concerner un grand nombre de collaborateurs, hors ceux qui travaillent sur les sites de production (et auxquels il faudra sans doute apporter une compensation).
Les enjeux sont d’organisation : quelles formes prendra le travail hybride, quelles tâches professionnelles seront affectées au télétravail, quelles activités au travail sur le site de l’entreprise ? Quelle répartition des temps ? Comment assurer la continuité entre ce qui est fait ici et là ? Si ces questions et bien d’autres sont génériques, leur réponse sera toujours spécifique à un secteur d’activité, une entreprise… On espère échapper au psychodrame des 35 h !
Les enjeux sont aussi étroitement personnels. Parmi celles et ceux dont une partie des activités peut être menée en télétravail (devenu composante essentielle du travail hybride), tout le monde n’est pas à égalité. Certains ont besoin d’une journée structurée par le 9 h - 17 h sur leur lieu de travail habituel, quand d’autres s’organisent d’autant plus facilement à domicile qu’ils n’ont pas d’enfants ou qu’ils disposent d’un bureau personnel parfaitement connecté. On comprend que la question des compétences (celles attendues des collaborateurs et des managers) se double de quelques interrogations sur la motivation des collaborateurs à revenir à leur poste…
Malgré les apparences, l’entreprise, les salariés et les services de formation-RH sont donc confrontés dans le changement du travail hybride à une situation nettement plus complexe que celle (linéaire : le télétravail et rien d’autre) connue dans la crise sanitaire. Qui dit risque dit aussi opportunité ; ici majeure : répondant à ces nouveaux enjeux cruciaux, le service de formation peut continuer de développer le haut niveau de crédibilité et de visibilité qu’il a construit pendant la crise. Est-il prêt à le faire ?
Réponse interactive en ligne le 3 juin à 11 h, casting : Stéphane de Jotemps et Michel Diaz : De la crise au travail hybride : Le délicat retour des salariés dans l’entreprise : quel accompagnement par le service formation ?
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