Mathieu Heidsieck (Directeur du développement, XPERTEAM) constate que l’e-learning sur mesure se porte de mieux en mieux, grâce notamment à l’avénement d’outils auteurs qui, à l’instar d’Elucidat, démultiplient la capacité de production des entreprises en matière de contenus métiers, dès lors qu’elles bénéficient d’un accompagnement au démarrage… Ainsi l’e-learning métier « passe à l’échelle », pour être accessible à tous les experts terrain.
Quel est l’impact du télétravail sur l’e-learning ?
Mathieu Heidsieck : L’e-learning sur étagère a permis de répondre à des enjeux transverses de type RH ou réglementaires dont la solution devait être rapidement déployée. Passé ce cap, les entreprises s’intéressent de nouveau aux formations spécifiques et aux certifications qui font l’objet d’une bascule vers le distanciel, alors que ces sujets opérationnels, forcément sur mesure, étaient traditionnellement traités en présentiel.
Enjeux de performance vs enjeux transverses ?
Mathieu Heidsieck : C’est un exercice d’équilibre. L’e-learning transverse n’a pas manqué de créativité ; je pense, par exemple, aux miniséries pédagogiques de « Change the work », l’un de nos partenaires marketplace, pour sensibiliser les managers au bien-être et à l’inclusion. Je pense aussi au coaching de terrain (même s’il est virtuel/à distance) par des managers ayant adopté une posture de facilitateur, ce coaching ayant pu conjuguer à la fois les enjeux de performance et de bien-être pour sécuriser les collaborateurs… Un coaching individualisé à grande échelle rendu possible par les plateformes digitales.
En matière de sur mesure, les entreprises doivent-elles sous-traiter ou produire elles-mêmes leurs contenus ?
Mathieu Heidsieck : L’appel à une expertise externe permet d’embarquer plus rapidement les futurs auteurs internes sur des modules vitrines ; c’est une approche pour démultiplier et créer de l’émulation autour des contenus. Combiner les deux, sous-traitance et production interne, est une solution valable pour optimiser la production des contenus. Certains enjeux requièrent une qualité professionnelle - on a vu certaines entreprises retarder le lancement d’un produit pour disposer du meilleur contenu pédagogique ! En parallèle, l’entreprise doit veiller à son autonomie, pour être en mesure de produire rapidement et sans le frein budgétaire des achats.
Quelles sont les fonctionnalités d’un bon outil auteur ?
Mathieu Heidsieck : Il doit être facile à prendre en main, bien sûr, et permettre de diversifier le traitement des sujets pour des contenus dont l’impact sera durable. Les auteurs internes et externes doivent pouvoir collaborer efficacement et en toute sécurité ; en particulier, il doit permettre d’autoriser l’accès à des rôles différents (administrateur, responsable de la mise en page, auteur, examinateur) en les associant à des comptes ou à un projet de formation spécifique, tout en mutualisant une bibliothèque de médias. La localisation des contenus et le multilinguisme doivent être simples à mettre en œuvre, de même que la mise à jour des contenus, pour réduire les coûts et accélérer la réponse attendue de la formation. Par ailleurs, l’esthétique des modules doit aussi être au rendez-vous sur les smartphones !
C’est le « portrait » d’Elucidat que vous êtes en train de dessiner ?
Mathieu Heidsieck : En effet ! Elucidat est une solution intuitive qui se prend en main très facilement… si l’on est bien accompagné au démarrage. Elle permet de partir de modèles de cours existants, ou de créer des pages types à partir de modèles pour progresser rapidement. Elucidat, au fond, démocratise la création de contenu e-learning de qualité. Ceci dit, l’outil ne fait pas tout, car l’accompagnement est un facteur clé de réussite.
Justement, quels services d’accompagnement proposez-vous ?
Mathieu Heidsieck : Le portefeuille de services xperteam-easy est complet : formations-action à distance avec accompagnement individualisé, customer success management pour assister nos clients dans la durée, création de modèles de cours adaptés au contexte, pack de ressources pédagogiques bilingues, accompagnement des différents prestataires de contenu lorsque nos clients souhaitent qu'Elucidat soit utilisée comme plateforme collaborative auteur de référence. Par ailleurs, notre Club utilisateur Elucidat est très dynamique ; y participent des entreprises déployant des projets globaux : Renault, Nissan, Stellantis, Auchan International, la Fédération des Caisses de Retraite, Adeo, Leroy Merlin, Decathlon…
Les outils auteurs ont-ils vocation à être utilisés par tous les experts de terrain ?
Mathieu Heidsieck : La frontière bouge. On assiste à un changement d’échelle, avec parfois des populations d’auteurs de 200 à 600 personnes dans des contrats importants, souvent une combinaison de collaborateurs et de prestataires. Decathlon, par exemple, qui a démarré en août 2020, comptait deux mois plus tard déjà 350 auteurs internes à l’international - chefs de marque, chefs de produit, experts terrain ! Rappelons ici qu’Elucidat a de nouveau remporté la médaille d’or des Brandon Hall Group Awards grâce à sa nouvelle fonctionnalité de « learning accelerator » qui lui permet d’embarquer encore plus rapidement des nouveaux auteurs. Il faut toutefois reconnaître que l’usage d’un outil auteur reste souvent l’apanage de personnes ayant une implication relativement régulière dans la création de contenus de qualité. En parallèle, il ne faut pas sous-estimer les possibilités du concept d’User Generated Content, qui fait potentiellement de chacun de nous un auteur occasionnel… Toujours chez Leroy Merlin, cela s’exprime, à côté d’Elucidat, par des pratiques multiples, comme le partage des retours de « learning expedition », la création de « tips » à partir d’une vidéo prise sur smartphone, l’intégration de savoirs dans le réseau social de l’entreprise Workplace…
Quel est alors le rôle de la direction formation ?
Mathieu Heidsieck : Son premier rôle, c’est d’édicter les règles d’une nouvelle approche, ambitieuse et harmonisée, de création de contenus, portée par une solution pouvant fédérer tous les acteurs. Professionnaliser ou industrialiser pour être à la hauteur des nouveaux enjeux. La Direction Formation doit aussi s’assurer de la compétence des équipes, et de leur capacité à respecter les standards qui auront été définis. Ces compétences peuvent être certifiées. L’utilisation des analytics permettra enfin de suivre la consommation des différents contenus, d’identifier les points d’amélioration, par exemple, les endroits où les apprenants décrochent, les taux de bonnes ou mauvaises réponses à une question importante…
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