Améliorer la qualité des formations distancielles synchrones, accélérer leur déploiement et leur acceptabilité par les formateurs et les apprenants… Pour Thibault Galy-Dejean (Responsable de Pôle EdTech, Leroy-Merlin) et Mathieu Heidsieck (Directeur du développement, Xperteam), distanciel synchrone et présentiel ont tout intérêt à se rapprocher.
Quelle est la « bonne » durée d’une formation en Visioconférence ?
Mathieu Heidsieck : Selon de récentes études, plus de la moitié des professionnels de formation considèrent qu’une Visio de formation doit durer au maximum une heure.
Thibault Galy-Dejean : C’est une indication utile, mais à ne pas prendre au pied la lettre. Chez Leroy-Merlin, c’est l’ingénierie pédagogique qui va permettre de décider de cette durée. Mais, d’une façon générale, on se situe dans une fourchette de 45 à 60 minutes.
Quel a été l’impact du « distanciel de crise » sur les pratiques de formation ?
Mathieu Heidsieck : Les perceptions diffèrent. Dans le monde éducatif, par exemple, une grande majorité des enseignants disent que la Visioconférence a permis de développer la relation avec les étudiants, alors qu’une majorité encore plus grande des étudiants considèrent que les interactions ont diminué ! De fait, ce sont surtout les interactions entre pairs, et plus généralement la part d’informel existant dans tout présentiel, qui ont souffert dans la distancialisation au pas de charge du cours en salle.
Thibault Galy-Dejean : 80 % de nos collaborateurs se disent satisfaits de la façon dont ils ont pu se former à distance pendant la crise, alors que nous avons dû basculer une cinquantaine de programmes présentiels, chacun d’une durée entre 4000 à 7000 heures, en moins que 15 jours. Nous y avons été aidés par notre maturité numérique d’entreprise. Par exemple nous animons plus de 300 webinaires par an ; nous investissons aussi dans le format de la classe virtuelle et dans l’accompagnement de nos formateurs : le distanciel de crise n’aurait pu réussir chez Leroy-Merlin si nous n’y avions pas embarqué nos formateurs, car la pédagogie ne doit pas être oubliée… Elle est la pierre angulaire de cette démarche : re-conception du rythme, du contenu, des modalités d’évaluation, poids grandissant du synchrone distanciel dans la diffusion des connaissances théoriques, temps laissé à l’apprenant pour se positionner, voir s’il veut suivre le programme… J’ajouterai que « conception » et « animation » sont deux choses bien distinctes.
Avec MobiTeach, la classe virtuelle ne souffre pas de la comparaison avec le présentiel ?
Mathieu Heidsieck : La classe virtuelle trouvera sa place si elle n’est pas réduite à un webinaire ou a fortiori à une simple réunion en ligne, si elle est conçue dans le cadre d’une démarche Blended Learning. Avec MobiTeach, la plateforme de ce nouveau Blended Learning synchrone (présentiel ou distanciel), les formateurs retrouvent toute leur capacité d’attention à l’apprenant, à travers des grilles d’observation, du Video tagging, de la simulation de comportement sur lequel le formateur - ou le manager coach - pourra donner son feed-back… La dimension d’équipe peut aussi être prise en compte via des logiques d’e-sport où l’on défie une équipe de 5 apprenants dotée d’un entraîneur. Dans ces conditions, il semble que les classes virtuelles aient un avenir radieux : selon la récente étude ISTF, avec le présentiel (88 %), elles constituent la modalité considérée comme la plus efficace (85 %). À suivre de près, alors que 4 % seulement des sociétés vont faire plus de présentiel.
Assiste-t-on à un rapprochement du présentiel et du distanciel synchrone ?
Thibault Galy-Dejean : C’est bien le cas, et MobiTeach n’y est pas pour rien, qui dispose des fonctionnalités permettant de construire un parcours de formation synchrone, présentiel ou distanciel ; d’un seul clic, on peut transformer le parcours présentiel en distanciel. La pertinence et la facilité d’utilisation de cet outil intégré avec notre LMS va bien au-delà de ce qu’on pouvait en espérer notamment en matière de simplification des contraintes logistiques liées à l’animation. Par ailleurs MobiTeach offre une guidance, dans la conception pédagogique, qui évitera aux classes virtuelles de n’être que d’insuffisantes « Visio »… dont le coût est nettement plus élevé qu’il y paraît ! La disponibilité de licences Google Meet déjà payées n’est pas un argument face au considérable coût de déploiement de 10 000 heures de formation en Visioconférence, soit un coût 4 fois plus élevé qu’avec une « Live Training Platform » comme MobiTeach.
Mathieu Heidsieck : Présentiel et distanciel synchrone se rapprochent en effet. Parfois de façon surprenante, comme on a pu le constater chez Dekra, un autre client de Xperteam. Grâce à MobiTeach, ce leader du contrôle technique des véhicules a pu distancialiser son programme présentiel… sans en changer la durée ! Une journée entière ou plus en classe virtuelle peut sembler un exercice dont les formateurs et les apprenants sortent dégoûtés à jamais de la formation ? Au contraire : on a rarement vu pareil taux de satisfaction ; mais il est vrai que l’animation et les activités individuelles et d’équipes avaient été très soignées dans le présentiel dont le parcours à distance est issu.
Actualité : MOBITEACH - Démonstration live de la solution le 25 mars - Incrivez-vous ICI
Propos recueillis par Michel Diaz
|