Le Blended Learning, c'est un mélange de modalités de formation diversifiées. Deux questions sont donc posées - celle du choix des modalités (les ingrédients), celle de leur combinaison (la recette) - auxquelles les réponses ne vont pas de soi… Guidance : viser un dispositif Blended efficient, frugal et dynamique.
« Blended » : le choix difficile des modalités de formation et de leur "mélange"
Modalités de formation (ingrédients) : Il y a plusieurs façons de classer les modalités de formation, par exemple en utilisant le schéma suivant : présentiel/distanciel, synchrone/asynchrone, formel/informel. Quel que soit le mode de classement utilisé, la première décision du concepteur d'un dispositif Blended Learning est celle du choix : pourquoi sélectionner telle modalité plutôt qu'une autre, selon quels critères… Force est de constater que ce choix est souvent fait au doigt mouillé (format disponible, format à la mode, format que je connais…).
Mélange (recette) : Le Blended étant par définition un "mélange" : quelle est la bonne recette ? L’analogie est fréquemment utilisée : le Blended Learning, c’est une "cuisine" qu’on concocte à partir d’ingrédients (les modalités de formation). À bannir : la tambouille qui restera sur l’estomac ; à privilégier : le plat ou le repas qui apportent plaisir et nutriments nécessaires, qu’on digère l’estomac léger. Il ne s’agit pas de viser une étoile au Michelin (quoique, les stars du learning design peuvent s'y atteler), mais de se doter du SMIC de compétences qui permettra aux commensaux de s'asseoir à table sans craindre d’avance pour leur goût et leur digestion. Là aussi on constate que la bonne recette est mal partagée, ou bien qu’elle s’appuie sur des considérations limitées (par exemple : diversifier autant que possible les formats d’un parcours, pour lutter contre l’effet de lassitude ressentie par l'apprenant contemporain).
Le Blended Learning : efficient, frugal, dynamique
La qualité d'un dispositif Blended Learning doit s'apprécier selon 3 critères généraux.
L'efficience : le dispositif doit répondre à des attentes légitimes et bien analysées, car l’usage de technologies numériques, même conviviales, ne doit pas dispenser d’une analyse rigoureuse des enjeux (pourquoi telle population-cible se forme : gains de performance attendus, mobilité interne, adaptation à la transformation digitale des activités, formations obligatoires, etc.). C’est dans sa capacité à répondre efficacement à ces besoins qu’on attend le Blended Learning.
La frugalité : nous n'insisterons pas sur ce point connu de tous : les ressources de la formation en temps et en capital sont comptées, elles inscrivent toute solution Blended dans des limites qui doivent être vues comme un appel à l’intelligence pédagogique. Cette contrainte va s’accroître au fur et à mesure où les entreprises découvriront l’étendue des conséquences de la crise sanitaire en cours sur leur bilan. Donc optimiser les ressources mises à la conception et au déploiement du Blended.
Dynamique : le Blended Learning doit évoluer sans cesse, avec les besoins, les usages (eg : généralisation récente de la classe virtuelle), les innovations technologiques, la montée en puissance de thématiques de formation jusqu’à présent en retrait (eg : formation au bien-être qui s’est fortement développée avec la contrainte du télétravail). Le blended aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec la combinaison élémentaire - présentiel et modules e-learning - apparue il y a une quinzaine d’années. De nouveaux ingrédients sont apparus, les goûts ont changé (mais le besoin en nutriment reste identique), les guides gastronomiques sont passés par là qui récompensent ou sanctionnent des nouvelles cuisines (comme les analystes le font dans le domaine du Digital Learning…).
Michel Diaz
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