Pour Elian Chrébor (CEO, E-Tipi Learning), éditeur d’une suite complète d’outils digitaux dédiés à la formation, l’approche « Learning Hub » conditionnent l’avénement de l’organisation apprenante dont la pertinence s’est particulièrement révélée dans la crise sanitaire…
La crise sanitaire pousse l’organisation apprenante dans ses retranchements ?
Elian Chrebor : On entend parler d’organisation apprenante depuis des années, c’est-à-dire d’une organisation capable de rebondir et de s’adapter grâce au « Test and Learn ». La crise sanitaire en cours, qui a des allures de changement systémique, a confronté les entreprises et leurs services à cette dure réalité : rien n’est jamais acquis, et les bonnes pratiques d’un jour peuvent être caduques le lendemain. Dans ce contexte, les équipes formation de nos clients ont su se réinventer ; dans des secteurs comme la banque, le luxe, le retail ou la restauration rapide, elles ont forgé des alternatives au présentiel, parfois en quelques jours ; elles ont privilégié des solutions pragmatiques en collaboration avec leur DSI ; les RH ont su profiter du portail formation pour offrir des contenus transverses sur le Home Office, la gestion du stress, le bien-être ou la prise en main d’outils devenus indispensables dans le nouvel environnement du télétravail.
En quelque sorte la « formation zéro limite zéro frontière »…
Elian Chrebor : Une expérience « zéro limite zéro frontière », c’est celle d’un portail formation devenu le point névralgique de la diffusion des connaissances. La notion de « Learning Hub » sur laquelle E-Tipi Learning communique depuis des années prendre tout son sens dans la crise… Le temps du « LMS à la papa » est révolu. Aujourd’hui la plateforme de formation diffuse, mesure et analyse ; elle est finement interfacée avec le SIRH, elle communique avec les solutions Carrière et Gestion des Talents, elle capture des contenus de curation depuis des sources externes, elle offre des outils de création simples et rapides à prendre en main. Surtout elle permet de gérer toutes les modalités pédagogiques disponibles : les modalités digitales, bien sûr, mais aussi le présentiel, le distanciel synchrone ou non, le blended learning, le collaboratif, le micro-learning ou l’évaluation sur le terrain ! Tout cela, dans un contexte de formation obligatoire, de préconisation fondée sur des algorithmes intelligents ou tout simplement de libre accès.
Cette intégration générale fait, selon vous, pendant à ce grand glissement pyramidal ?
Elian Chrebor : La plupart de nos clients ont des structures organisationnelles complexes : réseaux de franchise, groupes multi-marques, environnement international. Compte tenu de la diversité des contextes que le Service Formation doit prendre en compte - dans la gestion des collaborateurs, la mise à disposition de contenus ou encore la création des contenus - il est nécessaire de décentraliser les traitements, de mobiliser toutes les énergies du « travailler ensemble », de mutualiser les créations. Le panel fonctionnel du tout puissant « Administrateur Plateforme » a été propagé à tous les niveaux de l’arborescence organisationnelle, dans des périmètres bien définis, sur des populations d’apprenants et des offres de contenus. Le but : responsabiliser chaque acteur, en lui offrant pleine autonomie dans son périmètre, pour coller au plus près des besoins du terrain.
D’où le « Learning Hub »…
Elian Chrebor : Le « Learning Hub » - et le « Learning Studio » pour créer des contenus - ont été conçus pour répondre à ces besoins. Le Learning Hub est un espace d’échanges, de collaboration et de co-création destiné aux acteurs de la formation : concepteur pédagogique, formateur, responsable formation, expert, responsable produit, manager… Chacun peut réutiliser en le re-contextualisant ce qu’un autre a fait, chacun peut mobiliser une communauté active et transmettre son savoir, les équipes RH étant chargées de la curation des ressources et de l’identification des experts. La valorisation des collaborateurs passe largement par la reconnaissance de leurs expertises et la possibilité de les transmettre : quoi de plus satisfaisant qu’un contenu qu’on a créé, qu’on voit réutilisé par d’autres, quelle meilleure façon de donner envie d’apprendre et de transmettre ? Travailler ensemble, expérimenter, faire des retours d’expérience, exploiter des contenus créés par d’autres : ce sont des principes de l’organisation apprenante.
Tout cela ne va pas sans des préoccupations accrues en matière de sécurité informatique…
Elian Chrebor : Avec l’explosion du télétravail, la cybersécurité est devenue un sujet inévitable, car il a fallu lancer rapidement des solutions robustes et sécurisées. Les premières visioconférences Zoom ont laissé quelques mauvais souvenirs à de nombreux DSI, qui sont maintenant un partenaire clé du Service Formation et de la DRH dans le choix de leurs plateformes. Comme tout éditeur répondant à des appels d’offre, nous nous astreignons à remplir de longs documents tel que le « Cloud Assessment Risk »… Je le vois comme une avancée positive, parce qu’en devenant une brique du système IT existant, la plateforme de formation ne doit pas fragiliser l’ensemble. C’est préjudiciable à quantité de solutions développées à la va-vite et lancées sur le marché sans avoir été suffisamment testées, ça ne l’est pas pour les clients ! C'est sain et bénéfique pour le marché du Digital Learning.
Cette contrainte ne vous pèse pas trop ?
Elian Chrebor : Cette démarche qualité est inscrite au coeur de notre activité depuis l’origine d’E-Tipi Learning. Dès lors qu’il existe des interfaces fines avec le SIRH, il est crucial de respecter les règles de l’art, en matière de sécurité de l’infrastructure d’hébergement (on parlera de FireWall, de WAF, de tests OWASP…) ou de conception de notre plateforme. Par exemple aucune plateforme de formation ne devrait autoriser l’import de modules Scorm sans scan antivirus automatique, ou encore le principe des white lists (versus black lists) devrait être généralisé, l’authentification SSO devenir la norme…
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