Comment la formation à la transition écologique et sociale est-elle perçue ? C’est ce qu’un récent sondage cherche à apprécier, dans le sillage du projet des Grandes Écoles de la Transition (GET) qui vise à accélérer le développement de ces formations…
La « formation à la transition » : une nécessité qui se heurte à la méconnaissance des offres…
Si toutes les personnes interrogées dans le sondage (publié à la suite de l’article Les Grandes Écoles de la Transition : accélérer la formation à la transition écologique et sociale) s’accordent à voir la transition écologique et solidaire comme un des sujets prioritaires de la formation professionnelle dans les 5 ans qui viennent, cette priorité peine à se matérialiser :
- Dans les recrutements : Seuls 30% des répondants (décideurs formation-RH) prévoient de recruter un ou des expert(s) de la transition écologique et solidaire, le plus souvent au sein des équipes RSE / Développement durable et non en plus de ces équipes.
- Dans les budgets formation : Un tiers des répondants ne consacrent aucun budget à la formation à la transition et une moitié 10% ou moins, même si la tendance globale pour 2021 semble être légèrement à la hausse.
Cette frilosité peut s’expliquer par le manque de visibilité sur l’offre de formation : 12% seulement des répondants déclarent en effet avoir une bonne visibilité sur l'existant en formations pertinentes pour former leurs employés à ces sujets… tandis que plus de la moitié n’ont absolument aucune idée de leur existence ou de ce qu’elles proposent !
Priorité à la formation…
Plus de 70% du panel pense qu’une meilleure vision de l'ensemble des formations à la transition écologique et sociale d'ores et déjà existantes permettrait d’en accroître la mise en œuvre et le développement.
Autre levier plébiscité par 80% des répondants : connaître les nouveaux métiers créés par la transition écologique et sociale et les compétences correspondantes, alors que les sujets comme la labellisation de ces formations (en garantie de leur qualité) ou leur financement semblent être des préoccupations de second ordre.
Pour les personnes interrogées, les comités de direction (88%) et les managers (82%) sont indéniablement les personnes à former en priorité aux enjeux de cette transition. Par ailleurs il semble y avoir une prise de conscience que cette urgence concerne progressivement l’ensemble des métiers des organisations. Des fonctions, telles que le commercial, le développement de produits / d’offres, les achats ou encore les opérations, sont mentionnées par près de la moitié des répondants - ce qui se reflète dans les compétences de la transition à développer, notamment dans les « achats responsables » et « l’innovation produits et services » cités par plus d’un tiers des répondants.
Commencer par la sensibilisation
Au stade où nous en sommes, le besoin de formation s’exprime essentiellement par une priorité à la sensibilisation, 76,5% des entreprises estimant qu’une prise de conscience des enjeux de la transition demeure nécessaire. Notons qu’en complément d’un besoin de compétences techniques telle que la mesure d’impact et la comptabilité carbone (41% des réponses pour chacune), ce sont les soft skills qui viennent aux premiers rangs : l’intelligence collective (53%), la pensée systémique et l’esprit critique (47%) ou encore la résilience (35%) semblent essentielles au vaste mouvement en faveur de la transition.
2021 : année de la formation à la transition écologique et sociale ?
Interrogés sur les résultats de ce sondage, les représentants du collectif GET confirment que « ces résultats sont parfaitement alignés sur leurs intuitions en matière de besoins émergents, notamment une plus grande visibilité sur les métiers et les formations de la transition qui sont les deux chantiers sur lesquels ils avancent en ce moment ». Le GET serait donc sur la bonne voie pour combler un vide mis en évidence par le sondage auprès des responsables de formation.
2021 marquera-t-elle un tournant dans l’intégration de ces enjeux dans la formation professionnelle ? À suivre…
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