Talentsoft et Féfaur publient leur étude « La formation à l’épreuve de la Covid-19 » réalisée auprès de 600+ responsables de formation européens… Accrochez vos ceintures !
La crise en cours ne ressemblant à aucune autre, ses conséquences sur la formation sont du « jamais vu ». Le mérite de l’étude Talentsoft - Féfaur : en préciser les contours pour aider les responsables de formation à fixer leur cap en 2021 et au-delà.
#1 Une rupture universelle et soudaine, qui impose une rapide réinvention
Rupture partout en Europe, dans tous les secteurs d’activité interrogés par Talentsoft et Féfaur : 91,5% des responsables de formation considèrent que l’impact de la Covid-19 est / sera important ; voire très important pour 46,7% (55,6% en France, compte tenu de la place qu’y occupe le présentiel très affecté par la crise). Pour Michel Diaz (Senior Analyst, Féfaur), le secteur de la formation affronte un véritable stress test qui le conduit à se réinventer :« Ayant su réagir à chaud à la soudaineté et à l’intensité de cette crise, les Directions Learning & Development doivent se réinventer sans tarder à partir du retour d’expérience sur les solutions qu’elles ont mises en œuvre. ».
#2 Une accélération jamais vue du Digital Learning
Premier domaine affecté par la crise, les formations présentielles (69% des suffrages), suivies du Digital Learning (58%) et des contenus de formation en ligne (55,4%). Vases communicants : le cours en salle ayant été interdit sans que disparaisse le besoin de formation, on lui a largement substitué le Digital Learning : la crise a accéléré la digitalisation / distancialisation des formations pour 88,3% des responsables de formation « avec des fortunes diverses, traduites dans le verbatim de l’étude, selon le degré de maturité des organisations au démarrage de la crise » comme l’indique Michel Diaz. Le développement durable du télétravail continuera de pousser durablement dans ce sens.
#3 Le « live » comme nouveau format clé
Les classes virtuelles sont en cours de généralisation : 77,4% des entreprises françaises les ont utilisées. Pour Pierre de Champsavin (Product Marketing Manager Learning, Talentsoft), la simple réunion en ligne devient une véritable classe virtuelle : « En quelques mois, des plateformes comme Zoom et Microsoft Teams ont incorporé des fonctionnalités de classe virtuelle - Teams par exemple avec ses nouvelles fonctionnalités « main levée », mode d’affichage des participants, mode amphithéâtre, etc. ». Les plateformes LMS tiennent le 2ᵉ rang (64%) ; elles continuent donc de prouver leur utilité. Mais un nouveau défi pour les Directions de la formation : l’intégration (massive) entre classes virtuelles et LMS.
#4 Le rééquilibrage des formations aux « soft skills » et aux « hard skills »
Pendant la crise, les salariés demandent des formations aux outils digitaux (47,6%), des formations métiers sur mesure (40,2%), des formations aux « soft skills » (33,6%). Ce dernier chiffre est frappant : il semble que les salariés (et les services de formation) prennent conscience de l’importance des soft skills pour leur employabilité - prise de conscience renforcée dans les nouvelles situations de travail à distance qui sont une loupe grossissante des comportements. Mais on notera que les « hard skills » ne sont pas oubliées, loin de là… Ce qui, pour Michel Diaz, n’est pas sans poser quelques questions : « Comment les hard skills se transforment-elles dans le passage au télétravail ? Quelles formations permettent de les développer, alors que le présentiel était souverain en la matière ? ». Pour l’analyste, les formations aux outils digitaux constituent une première indication, car « elles sont à la confluence, d’une certaine façon, des soft skills (culture digitale) et des hard skills (performance opérationnelle) ».
#5 La montée en puissance de la thématique « bien-être »
29,8% des salariés ont demandé des formations au bien-être et à la qualité de vie au (télé) travail. Les auteurs de l’étude constatent que ces formations font une percée considérable expliquée par le stress de la crise. Ils ajoutent : « L’avenir dira si cette tendance est destinée à devenir un composant-clé de la relation employé-employeur » qui conditionnerait la compétitivité de l’entreprise dans le recrutement et la fidélisation de ses talents. En complément, on notera que 35,3% des managers sortent de cette période plus sensibles au bien-être de leurs collaborateurs… À suivre.
#6 Le manager devient coach
65,9% des managers sont moins réticents au télétravail de leurs collaborateurs : l’avenir serait à une forme hybride d’organisation mêlant travail sur site et télétravail, dans laquelle le rôle du manager s’étofferait : mise en musique de cette hybridation et des conditions d’un télétravail productif et confortable pour ses collaborateurs. Dans cette hypothèse, le coaching et la formation prennent du poids, ce qui se traduit par une relation renforcée entre les managers et les responsables de formation qui sont 66,7% à afficher un resserrement de ces liens.
#7 La quadrature du cercle : investir alors que les budgets diminuent
Les conséquences financières de la crise mettent les budgets de formation sous pression : dans 56,5% des entreprises (jusqu’à 71,7% dans l’industrie), ils auront baissé en 2020, principalement à cause du gel des présentiels.
Une partie des économies ainsi réalisées s’est cependant investie sur la digitalisation des formations. Une ligne de force : pour plus de 60% des responsables de formation, le budget Digital Learning augmentera en 2021. Pour Pierre de Champsavin, sa place grandissante dans les budgets de formation sur fond d’une crise qui apparaît de plus en plus durable est la première réponse à donner à la quadrature du cercle qui guette les services de formation dans cette crise inédite : « Il s'agit plus que jamais de former plus et mieux en dépensant beaucoup moins… C'est finalement la promesse du e-learning depuis l'origine ! ».
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