L’ISTF publie les résultats de sa 7ᵉ enquête annuelle auprès de 400 professionnels de la formation - une cartographie du marché et des pratiques du Digital Learning, et de leurs évolutions année après année… Une sorte de benchmarking pour les responsables de formation qui en prendront connaissance !
On ne s’étonnera pas que le secteur de la formation ait été fortement affecté par la Covid-19. Ainsi, la moitié des répondants à notre sondage indiquent avoir intégré ou vouloir intégrer le numérique à leur offre de formation pour s’adapter aux nouvelles contraintes sanitaires. Plus intéressant encore, le sondage révèle des modifications plus profondes qui vont durablement transformer le paysage de la formation.
L’explosion du 100% à distance
Cela fait des années que l’on constate une migration progressive du tout présentiel vers le blended learning (formation mixte), mais le nombre des acteurs de la formation qui misaient sur le « full-distanciel », ne serait-ce qu’il y a encore quelques mois, restait très faible.
La crise sanitaire et son confinement sont passés par là, qui ont contraint les services et les organismes de formation, à distancialiser la quasi-totalité de leurs formations… Cette obligation, liée à l’interdiction de facto du cours en salle, aura tout de même eu un effet positif : faire changer les mentalités. Comme on peut le constater dans l’étude, en moins d’un an, le nombre de répondants qui envisagent la distancialisation à 100% de leur offre de formation a été quasiment multiplié par 2 (31% contre 18% l’an passé).
Cette tendance pourrait bien s’inscrire dans la durée puisque 89% des entreprises disent vouloir poursuivre dans le distanciel ou le blended, une fois la crise terminée.
Après la crise sanitaire...
Si près de la moitié des sondés ont été contraints de basculer leurs formations en distanciel, la progression est encore plus impressionnante pour les organismes de formation : même si la situation sanitaire revient à la normale, 28% d’entre eux souhaitent augmenter la part de leur catalogue proposant des dispositifs 100% à distance… Il n’était que 11% l’an passé : ils sont trois fois plus nombreux aujourd’hui !
Une période délicate pour les organismes de formation
Depuis quelques années, les organismes de formation n’ont cessé d’enchaîner les difficultés. Deux réformes (dé)structurantes se sont succédé en 4 ans : création et développement du CPF, obligation d’être référencé Datadock, certification Qualiopi (échéance fixée à 2022), mise en place de titres certifiants pour bénéficier de certains financements… Malgré tous les efforts qu’ils ont pu accomplir pour se mettre en ordre de bataille, le marché leur échappe à présent, faute de pouvoir utiliser le cours en salle. Une tendance, on l’a vu, qui perdurera largement après la crise, car les consommateurs de formation se sont habitués à la formation en ligne ; une tendance, aussi, bien comprise par les organismes de formation : 68% d’entre eux considèrent qu’ils doivent adapter leur modèle économique aux nouveaux modes de consommation de la formation. Transformation express d’actualité !
La classe virtuelle de plus en plus proche du présentiel
Au cours de l’année 2020, beaucoup de formations ont basculé du présentiel vers la classe virtuelle à marche forcée. Au sortir des confinements, les sondés nous révèlent deux enseignements majeurs.
D’abord, ils sont toujours plus nombreux à reconnaître l’efficacité du format classe virtuelle. Malgré quelques déboires techniques, des classes virtuelles qui ont pu être nettement trop longues et des animations parfois médiocres par des formateurs peu rompus à cet exercice, la classe virtuelle est en effet jugée efficace par 85% des répondants (contre 82,7% l’an passé).
Deuxième enseignement encore plus marquant : on aurait pu s’attendre à ce que la privation de présentiel pendant le confinement le valorise encore plus (ce qui est rare est cher)… C’est l’inverse qui s’est produit ! Comme si le présentiel ne pouvait plus prétendre à être l’alpha et l’oméga de la formation. Cette convergence d’efficacité est selon nous un élément fort de l’enquête de cette année.
Des managers enfin convaincus par le Digital Learning ?
Mentionnons enfin une évolution notable : le fort recul des attentes vis-à-vis de l'implication hiérarchique.
Les responsables de formation se sont longtemps plaints du manque de « sponsorship » de la part de la direction et des managers de proximité vis-à-vis de la formation à distance : celle-ci n’aurait été qu’une formation de seconde zone, moins qualitative, moins intégrée dans les processus habituels, etc. Ce discours d’acteurs importants de l’entreprise pouvait décourager les apprenants.
Le passage obligé par le distanciel a sans doute permis aux managers de mieux apprécier les bénéfices de la formation à distance ; leur comportement vis-à-vis de ces formations de leurs collaborateurs ayant changé, les responsables de formation ne considèrent plus l’implication du management comme un critère clé de réussite du Digital Learning, ce qui se traduit par le recul de l’implication managériale de 3 places dans la hiérarchie des critères (6% contre 14% l’an passé).
Retrouvez l’intégralité de ces données commentées au sein du livre blanc «les chiffres 2021 du Digital Learning» disponible en téléchargement gratuit sur le site de ISTF
|