Docebo acquiert Formetris qui devient Docebo Learning Impact, pour un rapprochement dont les synergies sont nombreuses : technologiques, croissance sur le marché français, enrichissement du LMS de Docebo par les avancées de Formetris en matière d’évaluation de l’impact business de la formation…
Formetris, un leader français de l’évaluation de la formation et de la « Learning Culture
Formetris est un acteur de pointe (ils sont rares) sur le marché français de l’évaluation de la formation. Depuis 15 ans, Formetris a su développer une gamme de services permettant aux entreprises d’évaluer l’impact comme la qualité des formations délivrées à leurs collaborateurs ; des services qui ont permis de rôder une méthode elle-même largement « logicialisée » (un logiciel n'étant à tout prendre qu'un précipité de méthode doublée d’une volonté d’industrialisation / normalisation).
L’offre de Formetris s’est récemment étendue à de plus larges domaines : la preuve par le Learning Culture Index (LCI), qui accompagne les entreprises dans la voie de l'organisation apprenante. La pertinence du LCI tient beaucoup à la qualité du tour de table réuni par les équipes Formetris lors de sa conception (open innovation), qui compte notamment Laurent Reich (L’Oréal). La méthode, dont le niveau de description est achevé, reste toutefois à trouver sa traduction dans un « produit / outil numérique ».
Docebo, l’éditeur d’une plateforme LMS (déjà bien installée à l’international) à la conquête du marché français
Éditeur d’une solution LMS « middle market », résolument SaaS depuis l’origine, Docebo (« j’apprends » en latin, ce qui a pu inspirer le nom de sa plate-forme « Percipio » à Skillsoft ?) est peu connu sur le marché français. On l'a parfois aperçu en liste restreinte de quelques appels d’offre, parce que sa large base installée à l’international (générant plus de 40 millions de dollars de revenus en 2019, en croissance de 50% sur une année) n’a pas manqué d'attiser des curiosités.
Rien de très poursuivi toutefois, car les services formation attendent de leur futur partenaire une équipe capable de les servir localement. Réussir une implantation locale coûte cher, surtout quand l'éditeur ambitionne de s’installer dans plusieurs marchés simultanément, mais Docebo dispose aujourd’hui de nouveaux moyens (près de 52 millions de dollars américains) grâce à son entrée réussie à la bourse de Toronto
Formetris + Docebo = Docebo Learning Impact
Les deux entreprises se connaissent bien : Docebo a pu s’appuyer dans un passé récent sur l’équipe parisienne de Formetris (25 personnes) pour localiser des éléments de sa plate-forme et la proposer au marché français. Par ailleurs, les deux technologies ont été techniquement intégrées depuis plus d’un an (dans le Cloud, comme il se doit).
Docebo apporte donc son offre / sa technologie à Formetris qui s'ouvre de nouvelles perspectives de revenus, car la seule activité de services liés à l’évaluation de la formation, même sous-tendue par un logiciel, restait trop limitée malgré une tentative de diversification sur le marché américain (le bureau de New York ouvert et dirigé par Laurent Balagué, P-DG fondateur de Formetris). On peut par ailleurs penser que la diversification géographique de l’offre native Formetris sera grandement facilitée / accélérée par les diverses implantations de Docebo (Canada, États-Unis, Italie, R.-U., Dubai).
Formetris apporte à Docebo son expertise dans le champ de l’évaluation (impact formation et Learning Culture) ainsi que sa base installée - une centaine de clients parmi lesquels BIC, AXA, Essilor, L’Oréal, La Poste, SNCF, Société Générale, Accor ou Danone. Sa technologie dotera la plate-forme Docebo d’une approche évaluation particulièrement pertinente au moment où l’on demande aux LMS de prendre en compte le calcul du ROI de la formation.
Formetris devient ainsi Docebo Learning Impact : une façon astucieuse de rappeler Formetris par la notion de « Learning Impact » tout en concentrant les investissements sur la marque Docebo, mais on est assuré que Formetris (en tant que marque) ne s’éteindra que progressivement sur le marché français compte tenu de la bonne réputation qui lui était attachée depuis de nombreuses années.
À suivre…
Michel Diaz
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